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Abdourahmane Sarr : « La dette publique du Sénégal a été sous-évaluée de près de 10% du PIB »

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 Ce jeudi, lors d'une conférence de presse, le Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a pris la parole pour éclaircir la situation économique du pays à l'arrivée de l'actuelle équipe gouvernementale. Cet exercice de « transparence et de reddition des comptes » s'inscrit, selon le ministre, dans une démarche nécessaire « pour en tirer les conséquences objectives, notamment pour le référentiel des politiques publiques en cours de finalisation pour matérialiser ‘Le projet’ ».
L'audit des finances publiques a révélé que les chiffres relatifs à la dette publique et aux déficits budgétaires du Sénégal, sur la période 2019-2023, étaient largement sous-évalués. En effet, le ministre a précisé que « le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB, mais en réalité, il s'est établi à 10,4%, soit près du double ». De plus, la dette publique, initialement estimée à 65,9% du PIB pour cette période, a en fait atteint une moyenne de 76,3%. Une différence notable, dûe, selon le ministre, à des « tirages sur des pré-projets financés par des ressources extérieures et à des prêts contractés auprès de banques locales de manière non transparente ».
Pour illustrer l'ampleur de la situation, Abdourahmane Sarr a pris l'exemple de l'année 2023 : « La dette de l'État central, hors secteurs parapublics, est de 15 664 milliards de FCFA, soit 83,7% du PIB, alors qu'elle avait été annoncée à 13 272 milliards de FCFA, soit 73,6% du PIB. Cela représente un supplément de dettes de près de 1 892 milliards de FCFA, soit 10% du PIB de plus ». Il a également précisé que ce supplément de dettes provient principalement de ressources extérieures et de prêts bancaires « contractés et dépensés de manière non transparente », mais non publiés dans les comptes officiels.
Concernant le déficit budgétaire de 2023, celui-ci a été annoncé à 4,9% du PIB, alors qu'il devrait en réalité atteindre « environ 10% du PIB » si l'on tient compte des dettes non publiées. Cette gestion opaque des finances publiques a conduit à une situation délicate avec les partenaires internationaux, en particulier le Fonds Monétaire International (FMI). Le surfinancement du trésor public, estimé à 605 milliards de FCFA à la fin 2023, devait être utilisé pour l'année 2024. Or, ce montant a été utilisé pour « payer des dépenses non-budgétisées et des dettes connues de l'État, contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires », obligeant le gouvernement à contracter de nouveaux emprunts non programmés, tels que des euro-obligations et des crédits commerciaux.
Face à cette situation, le gouvernement a pris la décision de reporter l'examen du dossier du Sénégal par le conseil d'administration du FMI, initialement prévu en juin 2024. Abdourahmane Sarr a expliqué que l'envoi de chiffres erronés aurait conduit à un « miss reporting » (transmission de fausses informations) pour bénéficier des ressources du FMI, ce qui aurait entraîné l'obligation de rembourser les fonds mobilisés. « Le gouvernement a choisi la voie de la transparence », a-t-il affirmé, ajoutant que le FMI avait été informé des résultats de l'audit, et que des discussions étaient en cours pour mettre en place des mesures correctives.
Ces mesures visent à remettre les finances publiques sur la trajectoire initialement prévue, soit dans le cadre du programme en cours avec le FMI, soit dans celui d'un nouveau programme à négocier à très court terme. Le ministre conclut en affirmant que « le gouvernement prend l'engagement de ramener la dette de l'État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables ».
 
Auteur: Moustapha Toumbou
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Comments

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    il y a 8 mois

    Franchement ce gars ne nous respecte pas. Les questions budgétaires sont contrôlées par des organes internes mais surtout communautaire dans le cadre du pacte de convergence avec un mécanisme de surveillance multilatéral. Les finances publiques de chaque état de l’union sont passé au crible par des organisations spécialisées de la commission de l’uemoa. Sans compter le FMI avec un représentant résidant qui surveille au jour le jour l’évolution de nos finances. De grâce dites à Sonko de nous respecter et de travailler à trouver des SOLUTIONS à nos problèmes quotidiens

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    il y a 8 mois

    Mais toi la,ta Soeur a été Ministre de l’économie du dernier gouvernement de Macky: a -t-elle sous évalué cette dette? D’ailleurs comment se fait-il qu’un frère et une sœur occupent en même des postions stratégiques dans un gouvernement? C’est quelle genre de dévolution ? In addition,tu remets en cause les travaux de ta ancienne corporation le FMI qui s’occupe des questions budgétaires?

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    Xeme il y a 8 mois

    Pratiquement durant tout le règne de Macky Sall, à chaque fois fois qu'ils ont donné de gros chiffres en milliards de leurs investissements ou dépenses, j'ai commenté que c'est faux, qu'ils mentent et manipulent. Et à cette occasion, j'ai compris que je ne suis pas le seul à savoir qu'ils mentent par la censure qu'une certaine presse faisait de mes commentaires. Parce que si j'avais menti en disant que les chiffres annoncés officiellement sont faux, cette presse se ferait un plaisir de laisser mon mensonge s'afficher au lieu de le censurer en l'effaçant. Donc, elle savait que les chiffres de Macky étaient faux, et ne voulait pas que les lecteurs le sachent. En plus de cela tous les sénégalais qui creusent l'info et qui ont de la mémoire ont eu mille occasion de savoir que les chiffres des gouvernements de Firaouna Sall sont toujous faux. - Je passe les conseils des ministres délocalisés avec leur lot de centaines de milliards promis. Ces milliards ont été "honorés " uniquement dans la bouche de Amadou Bâ qui avait trouvé la formule "30% mobilisés, 50% mobilisés, 50% mobilisés, 70% mobilisés, 80% mobilisés...", etc.. jusqu'à ce que tout le Sénégal eut sommeil et il cessa ses "mobilisés ". - Je rappelle la plus flagrante occasion, pour tout sénégalais, de comprendre que les chiffres de Firaouna Sall sont toujours faux: la polémique sur le taux de croissance de 2015. Et tout sénégalais aurait compris la fausseté si la presse n'avait pas poursuivi son boulot d'aveugler le peuple par la peinture sur Macky. Le gouvernement de Macky annonce un taux de croissance de 6,5% alors que le FMI avait annoncé 5,1%. Le gouvernement conteste le chiffre du FMI en disant qu'il n'a pas intégré une récolte d'arachide 1,2 millions de tonnes. "Oû est-ce qu'on a récolté ça ? ", crient les agriculteurs, qui disent n'avoir pas eu 500 000 tonnes. Mais personne ne les écoute. Très peu de médias les relaient. Le FMI finit par s'entendre en catimini avec Macky. Il a besoin de ce taux de croissance pour le lavage de cerveau. La presse travaille déjà dessus. Le FMI revoit son chiffre en acceptant la miraculeuse récolter d'arachide qu'il n'a pas vu et que personne n'a vu. - J'ajoute à ce rappel: - l'arène nationale de Macky a présenté comme ayant coûtée des milliards du trésor et que le président chinois est venu révéler nous l'avoir offert gratuitement (cela aurait un scandale de 20 ans pour tout président non protégé par la presse comme Macky), - les vaccins covid19 que la Chine a offert au Sénégal, comme l'a écrit le ministre de la santé, et que Macky a dit avoir acheté à des milliards, obligeant son ministre à effacer ce qu'il avait écrit et que tout le monde avait enregistré. - le dernier mensonge (Novembre 2023) de Mamour Diallo à Touba, devant le khalife, disant que l'état a dépensé 29 milliards pour combattre les inondations de la ville. Il a annoncé que les travaux sont terminés. La première pluie que ces ouvrages terminés de 29 milliards ont reçu ce sont les pluies en cours avec les inondations que l'on voit. Et aucun média ne rappellera les dires et chiffres de Mamour qui ne sont même pas vieux de 1 an. Firaouna Sall, cela a été un règne du mensonge. 12 ans de mensonges. Et je l'annonçais depuis 2012. Vous pouvez le retrouver dans tous mes commentaires.

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    Manam il y a 8 mois

    Ce qui est marrant c'est que le ministre des finances qui était le directeur du budget n'était pas présent dans cette comédie. Ta sœur Oulimata Sarr faisait partie des ordonnanceurs du budget sous Macky. sonko, le gourou, a réduit des fonctionnaires à de simples menteurs certifiés.

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    reply_author il y a 8 mois

    Ils disent k la dette en fin décembre 2023 a été évaluée par le régime sortant à 13 000 milliards. C’est faux. Dans le bulletin statistique de la dette publique au 4 e trimestre 2023 disponible sur le site de la Direction générale du Budget, la dettes globale du Sénégal est évaluée à 15 184,7 milliards précisément. Donc pourquoi ils pensent k, tout le monde est comme leurs moutons de militants et qu’on gobe tout ce qu’ils racontent.

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    il y a 8 mois

    Contrediser les chiffres au lieu de vous attaquer aux personnes. Thieuy wa Apr

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    il y a 8 mois

    Est-ce que les thiounés vont payer le salaire des fonctionnaires à la fin du mois?

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    Milk il y a 8 mois

    Diversion! En fait la question de la correspondante de l'Afp résume tout:Quand est ce que vous allez satisfaire les attentes des sénégalais ? Allez regarder la réponse du Pm.

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    Texan il y a 8 mois

    Honte a toi M.le Ministre! Un vrai thiounai ! On peut bel et bien sous évalué momentanément cette dette afin de contracter une autre a taux beaucoup plus concessionnel. Pour ce faire,il suffirait de downgrade la dette intérieure afin de minimiser la dette globale pour décrocher un taux d’emprunt assez raisonnable in short term.

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    Quantbusiness il y a 8 mois

    Huuuuuuuum Monsieur Sarr je viens tout juste de lire sur le site du Tresor public concernant la rubrique : evolution de la dette publique a la fin de mars 2023. Le stock de la dette etait 14084 milliards fin mars 2023 soit 75% du PIB. C'est une contradiction de votre these .Il s'agit de la dette totale y compris le secteur parapublic. Concernant l'appreciation de cette dette il s'agit simplement de methodologie. Faut-il prendre en compte le financement de certains projets ficeles et en cours ou pas? L'inclusion de ce parametre en sus de la croissance peuvent changer le calcul et l'evolution de la dette par rapport au PIB. Franchement je ne suis pas du tout convaincu de votre expose.

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    Quantbusiness il y a 8 mois

    Spot on cher camarade j'ai moi meme lu sur le site internet du Tresor Public le bulletin statistique de la dette publique. Il est fait mention du niveau de la dette totale (Etat plus secteur parapublique)du Senegal qui s'elevait a 14084 milliards a la fin du mois de mars 2023. C'est une contradiction de ce que le ministre avance concernant l'evaluation de la dette de l'Etat en fin 2023. C'est l'equivalent de 75% du PIB a fin du premier trimestre 2023. Ensuite concernant l'appreciation du deficit budgetaire reel il faut que que monsieur Sarr nous donne des explications sur cette difference ( le gap qui existe sur les chiffres des deux gouvernements). Je ne connais pas a priori la comptabilite publique. J'imagine qu'il s'agit des prets ou emprunts qui sont octroyes par les entreprises qui gagnent un projet. C'est une question d'appreciation. J'ai du mal a croire que le Senegal sous estime son deficit budgetaire qui est le double des chiffres publies. Ou on ne prend pas en compte la part du secteur parapublic.

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