Plus de 2,8 millions de personnes aux États-Unis se considèrent comme transgenres, dont 3,3% des adolescents
L’un des coauteurs du rapport bat en brèche l’idée d’une «contagion sociale» pointée par plusieurs observateurs, estimant que «cette croissance reflète plutôt un environnement où il est enfin possible d’être soi-même».
«Contagion sociale» ou conséquence d’«un environnement où il est enfin possible d’être soi-même»? Aux États-Unis, plus de 2,8 millions de personnes se considèrent désormais comme transgenres, dont environ 724.000 jeunes âgés de 13 à 17 ans, affirme une vaste et inédite étude menée par des chercheurs de l’Institut Williams à l’Université de Californie.
L’étude, relayée par nos confrères britanniques du Guardian, s’appuie sur les données des agences sanitaires américaines, comme les Centres de contrôle et de prévention des maladies, et sur le résultat de sondages diffusés dans tout le pays. On y apprend que 1% de la population américaine âgée de 13 ans et plus s’identifie comme transgenre, soit 0,8% des adultes (plus de 2,1 millions de personnes) et 3,3% des jeunes âgés de 13 à 17 ans (environ 724.000 personnes). «Les jeunes adultes de 18 à 24 ans sont nettement plus susceptibles de s’identifier comme trans (2,72%) que ceux de 35 à 64 ans (0,42%) ou de 65 ans et plus (0,26%)», peut-on lire.
33% de non-binaires
Sur les 2,1 millions d’adultes transgenres, 32,7 % d’entre eux (698.500) sont des femmes transgenres, 34,2 % (730.500) sont des hommes transgenres et 33,1 % (707.100) s’identifient comme transgenres non-binaires. L’État du Minnesota affiche le taux le plus élevé chez les adultes (1,2 %), et Hawaï celui chez les jeunes (3,6 %).
«Les personnes trans vivent partout et sont représentées dans chaque État», souligne la principale chercheuse de l’étude et coauteure du rapport, Jody Herman. «Il s’agit d’une population importante, avec des besoins et des obstacles spécifiques. Les responsables politiques doivent en tenir compte.
Selon Andrew Flores, autre coauteur du rapport, plusieurs facteurs expliquent cette tendance chez les jeunes, notamment une plus grande propension à répondre à ce type de questions. «Les jeunes grandissent dans un environnement où leurs pairs sont déjà plus ouverts envers les personnes LGBT et trans. Ils se sentent donc plus libres et en sécurité pour affirmer leur identité». Elle bat en brèche l’idée d’une «contagion sociale» pointée par plusieurs observateurs, estimant que «cette croissance reflète plutôt un environnement où il est enfin possible d’être soi-même».
Depuis 2011, l’Institut Williams publie des estimations nationales sur la population transgenre. Ces estimations ont notamment été citées par la Cour suprême des États-Unis dans sa décision validant l’interdiction des soins pour jeunes transgenres dans le Tennessee.
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