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Langue wolof, le souffle d’une mémoire à rebâtir

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Langue wolof, le souffle d’une mémoire à rebâtir

Sur TikTok, entre deux danses virales et un tutoriel de maquillage, surgissent des voix inattendues. Des jeunes au ton calme ou passionné, qui ne cherchent pas à divertir, mais à transmettre. Parmi eux, @baabakar_wolof, armé d’un smartphone et d’un amour ardent pour sa langue, nous invite à réapprendre le wolof tel qu’il fut pensé, parlé et chanté. Pas celui trituré, malmené, qui se laisse envahir sans résistance par des mots français mal ajustés. Mais un wolof enraciné, précis, nuancé, riche de siècles d’imagination collective.

Ce qui se joue ici dépasse de loin la nostalgie linguistique. Il ne s’agit pas de revenir à une pureté fantasmée ni d’enfermer la langue dans un sanctuaire. Il s’agit de se souvenir que chaque mot a son poids, sa couleur, sa mémoire. Que parler, ce n’est pas simplement communiquer, mais situer son souffle dans une lignée, dans un paysage mental, dans une manière d’être au monde.

Le wolof n’est pas une langue mineure, malgré ce que des décennies de scolarisation francophone ont pu laisser croire. C’est une langue d’éloquence, de diplomatie, de joutes oratoires. Une langue qui pense, qui rit, qui console. Mais à force de mélanges sans conscience, de glissements paresseux, elle se fragmente. Elle perd ses images. Elle perd ses racines. Et c’est nous, collectivement, qui perdons un miroir de nous-mêmes.

Ce que fait @baabakar_wolof et d’autres créateurs, ce n’est pas de la résistance passéiste. C’est un acte de réappropriation. Ils montrent qu’on peut être jeune, connecté, urbain et s’exprimer dans un wolof profond sans perdre en modernité. Ils rappellent que l’évolution d’une langue n’est pas synonyme de dilution. Qu’il est possible d’inventer, d’accueillir, de transformer sans se renier.

Car oui, les langues vivent, mutent, s’enrichissent de contacts. Mais encore faut-il les connaître intimement pour qu’elles ne deviennent pas des coquilles creuses, des mélanges sans musique, des souvenirs sans voix.

Redonner au wolof sa densité, c’est une manière de redonner à ceux qui le parlent une fierté intime. C’est refuser que l’on devienne étrangers à notre propre langue. C’est se doter d’un socle pour affronter le monde, en sachant précisément d’où l’on vient, pour mieux choisir où aller.

Auteur: AICHA FALL
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Commentaires (17)

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    Lucky Luke il y a 1 jour

    AICHA FALL , fous nous la paix avec ton Wolof qui n'est parlée que par une partie du Sénégal, un peu en GAMBIE, et par une très petite minorité d'un des treize régions de la Mauritanie . Le Wolof ne tient pas la route même pas devant des langues comme le SONINKE , je ne parle pas du Bambara, du Haoussa , du Fulfulde (Poular) du Mandinka , du Swahéli , etc. Le WOLOF est une langue de la cote Ouest du Sénégal et une fois hors du Sénégal personne ne la parle .

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    Samba ba il y a 1 jour

    Macky Sall a voulu effacé le Olof au profit du poular il a échoué et le wolof va écraser tous les langues du Sénégal. Mou Nou leen thio Dara tous

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    Universally il y a 1 jour

    Personne ne m'inposera la langue ceddo si vous voulez créer la merde continuez avec ce reve

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    Panafricain il y a 1 jour

    Le wolof est une grande langue malgré son nombre de locuteurs C est la première langue la plus parlée du Sénégal comprise par 98% de sénégalais Langue de communication de la gambie et la langue africaine la plus parlée à nouhadibou et à nouackchott Cela se comprend du fait de la forte présence des communautés sénégalaise Toute langue parlée dans une capitale africaine aura une grande expansion Oui il y a trop d emprunt de mot français dans nos langues pas seulement le wolof

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    Fatima Diop il y a 1 jour

    @Lucky luke Votre commentaire traduit une méconnaissance flagrante de la réalité sociolinguistique de l’Afrique de l’Ouest. C’est à vous de nous foutre la paix en réalité. Commençons par rétablir les faits. Le wolof n’est pas “parlé seulement par une partie du Sénégal” : c’est la langue véhiculaire principale du pays. Elle est comprise et utilisée au quotidien par environ 90 % de la population sénégalaise, indépendamment de l’ethnie d’origine. C’est la langue la plus utilisée dans les médias, le commerce, l’administration informelle, la culture urbaine, la musique, les réseaux sociaux, et même dans la rue. Elle joue aujourd’hui un rôle sociolinguistique comparable à celui du swahili en Afrique de l’Est. Quant à son extension géographique, vous sous-estimez son rayonnement : - En Gambie, le wolof est une langue officiellement reconnue et activement parlée, notamment à Banjul et dans les milieux urbains. Elle y influence aussi la culture populaire. - En Mauritanie, le wolof est l’une des langues nationales reconnues par la constitution. Il est parlé principalement dans la vallée du fleuve Sénégal (région du Trarza, Rosso, etc.), et y joue un rôle significatif dans les communautés négro-mauritaniennes. Comparer le wolof au soninké, au mandinka ou au poular en termes de poids sociolinguistique est un exercice utile, mais encore faut-il rester objectif : - Le soninké est certes une langue transfrontalière (présente au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie…), mais son usage quotidien est limité à des groupes précis. Elle n’a pas la portée véhiculaire ni la visibilité du wolof. - Le mandinka et le fulfulde (poular) ont une grande extension géographique, c’est vrai, mais dans chacun de ces pays, leur rôle est souvent minoritaire ou communautaire, contrairement au wolof au Sénégal. - Le swahili, que vous mentionnez à juste titre, est une langue véhiculaire très importante, mais elle ne concerne pas l’Afrique de l’Ouest. La comparaison est donc hors de propos ici. En somme, le wolof est l’une des langues africaines les plus dynamiques aujourd’hui en termes d’usage réel, d’influence culturelle et de capacité à fédérer des populations diverses. Ne pas reconnaître cela relève soit d’une ignorance, soit d’un biais idéologique. Au lieu d’opposer les langues africaines entre elles, il serait plus constructif de valoriser leur diversité tout en reconnaissant objectivement les dynamiques sociolinguistiques qui façonnent nos sociétés contemporaines.

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    anonyme il y a 1 jour

    @Lucky Luke,,,,...Quelle arrogance doublee d'Ignorance....Du Jamais vu.! tu ne merites meme pas de reponse, comme tu es un ANE! Pour ta gouverne, meme une langue parlee par une poignee d'indiviids merite d'etre preservee..... Merrci a l'auteur.....la langue woloff est en train de bcp perdre de son originalite, aussi c une langue scientifique contrairment a la langue francaise, laquelle est plus orientee sur la beaute de l'expression, et une seduction orale ......Le francais est tres beau, je n'en disconviens ...par contre le woloff est une descriptive, c extraordinaire, comme l'anglais, qui est une langue descriptive, Si les eleves etaient scholarises en woloff, aujourd'hui le pais serait dans le developpment economique, ....ce pas pays se relevera difficlement avec la langue francaise

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    Ouse il y a 1 jour

    Le ouolof=lingua franca @🇸🇳

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    Bebert il y a 1 jour

    Le wolof a véhiculé le pourri qui insulte comme il respire, qui vole, ment, arnaque...aucun diom et au final un zoo sans valeur, éthique et morale...aucune ethnie en Afrique "n'insulte de mère " seul le wolof en est capable...et au moins 50 fois/jour !!

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    Amadou@T il y a 1 jour

    Le Wolof est une langue hyperdynamique persons ne peut L arreter nos Marabout’s et les pretres ont preche avec. Elle est riche pour ceux qui savent et plutot “simple” pour les ignorants

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    AmAdOu BaKhAw DIAW il y a 1 jour

    La wolofisation comme banalisation de l'identité nationale A l'indépendance du Sénégal en 1960, le français, déclaré seule langue officielle, semblait bien placé pour devenir le véhiculaire de l'intégration nationale. Mais c'est la langue wolof, tenue à l'écart par l'Etat senghorien, qui s'est progressivement imposée comme la langue de l'unification nationale. L'origine exogène et coloniale du français n'est pas un élément déterminant dans son échec à jouer ce rôle, car on sait que plusieurs pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique Latine se sont réappropriés la langue importée, qui a réussi à se banaliser, certes parfois en se créolisant. Au Sénégal, trois raisons principales expliquent pourquoi la langue ordinaire l'a emporté sur la langue de l'Etat dans l'appel d'offre identitaire de la nation postcoloniale en construction. 1. Première raison Premièrement, les enquêtes sociolinguistiques ont bien montré le clivage existant dans les représentations entre le français, perçu comme la langue de la distinction sociale, de l'officialité, du formel, de la rigidité de la norme, de la hiérarchie et de la verticalité, et le wolof vécu comme langue de la sociabilité horizontale, de la communication spontanée, de l'informalité, de la souplesse linguistique et identitaire Le prestige social et culturel du français a aussi été son handicap, le rendant incompatible avec la sphère du quotidien, et l'excluant des situations de convivialité [ Par exemple, une jeune employée d'origine peul évoque ses…. Le Français « langue de travail » a souffert de son officialité, de son incapacité à se banaliser en sortant de la gangue de la formalité et de la discipline « En wolof, on a pas peur de faire des fautes, personne ne te corrige » : cette remarque sur l'attrait du wolof urbain, langue orale avant tout, dit aussi en creux les inconvénients du français, langue écrite et officielle. La maîtrise du wolof est ainsi devenue « garante de l'intégration urbaine , perçue à la fois comme plus « moderne » que les autres langues sénégalaises, et plus souple que le français officiel. 2. Deuxième raison Deuxièmement, le français, langue de l'Etat, de sa modernité et de son prestige, a lié son destin à celui-ci. Or, comme l'a montré Donal Cruise O'Brien, la crise de l'Etat et son retrait relatif dans les années 1980, entre ajustement structurel, réduction des effectifs de fonctionnaires et informalisation de l'économie, a entamé l'attrait du modèle culturel francophone, dont la maîtrise ne constituait plus une assurance d'accès à l'emploi public. Le wolof se dote dès lors d'un atout supplémentaire face à la réduction des débouchés dans la fonction publique : l'insertion dans les réseaux de la survie économique  . L'élitisme francophone de l'Etat senghorien apparaissait trop déconnecté des désirs culturels et des réalités quotidiennes de la « débrouille » de la jeunesse urbaine des années 1980-2000. D'autres « figures de la réussite » émergent pour les nouvelles générations, entre l'informalité du marché, le salut dans la religiosité et l'espoir de l'émigration, dont le wolof urbain constitue désormais le vecteur d'identification L'ethos du fonctionnaire lettré francophone est sérieusement concurrencé par celui du moodu-moodu (petit commerçant analphabète en français) porteur d'un modèle culturel pétri de valeurs wolof. Avec la crise de l'Etat, c'est le modèle culturel d'une certaine élite francophone qui n'a pu s'étendre par mimétisme aux autres groupes sociaux. 3.Troisième raison Troisième raison enfin de l'expansion du wolof, le refus de l'Etat d'officialiser la langue majoritaire a permis la dépolitisation des enjeux linguistiques. C'est parce que la wolofisation a été un phénomène ordinaire, par le bas, non pris en charge par l'Etat, qu'elle a pu se réaliser sans qu'une opposition de la part des membres des communautés sénégalaise non-wolof ne puisse aisément se politiser contre un phénomène perçu comme « naturel » ou « spontané ». Prospérant à l'abri du français officiel sans imposition, et sans que personne ne l'ait réellement voulu, sans plan directeur ni acteur politique identifiable auquel imputer le phénomène, le wolof est devenu co-extensif avec la nation sénégalaise  Amadou Bakhaw DIAW President Association Mbootayu Léppiy Wolof

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    Adamson il y a 1 jour

    A celui qui soutient que le wolof est la seule langue dans laquelle insulte de mère n ique ta mére tient!

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    Thialki il y a 1 jour

    @A. Bakhaw Diaw Merci pour cette pertinente analyse!

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    Njool Xodd il y a 1 jour

    Le jour ou cessera d'utiliser/employer l'omniprésente, débilitante et idiote expression LI (KI) NGA XAMENTÉ NEH NII à la radio et à la télé pour combler nos insuffisances intellectuelles orales, j'aurai espoir que ma langue natale évoluera. Mais tant que la paresse mentale guidera notre façon de nous exprimer, la beauté du wolof sera pareille à ce qu'on laisse dans les toilettes après avoir vidé son ventre. Merci à Aïcha Faal pour ce bref article qui peut servir comme piqure de rappel qu'une langue débridée et sans garde fou court inéluctablement vers sa destruction.

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    Sa wolof il y a 1 jour

    Le problème de la langue wolof est qu'il n'existe pas une institution qui s'en occupe pour éviter les dérives ou les déformations. Avec des halo phones il est urgent que un groupe où des individus maîtrisant le wolof s'y penchent Je comprends l'intervenant qui parle de l'expression Lii nga khamenteni qui a son équivalent en français celui qui ou lequel auquel a laquelle pareil pour son équivalent en arabe alezi C'est pareil quand j'attends certains prononcent KO à la place de KA cela m'énerve KA pronom personnel a la troisième personne par exempleest ce que tu lui a donné le couteau ? Ndax jox nga KA paca bi a la place les non wolof diront ndax jox nga KO paca bi

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    Sa wolof il y a 1 jour

    Li nga khamenteni ni=lequel auquel Mi nga khamenteni ni= Celui qui Son équivalent en vrai wolof est meen mi ou bien keen ki ou bien le en li Par exemple adorer Allah celui qui a créer les cieux et la terre En wolof jaamou leen Yallah menn mi bind assaman ak souf Au lieu de dire jaamou leen Yallah mi nga khamenteni mo bind assaman ak souf Exemple encore donne lui le couteau avec lequel il va égorger le mouton En wolof jox KA paca bi di lenn Lou mou rendi car mi

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    Sa wolof il y a 23 heures

    Ou bien jaamou leen Yallah mom mi bind assaman ak souf Jox KA paca bi Mouy rendi wé car mi

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    Njool Xodd il y a 22 heures

    @ Saa Wolof Bien sûr que je connais à suffisance la définition française de l'expression LII NGA XAMENTEH NEH NII. Mon probleme c'est l'abus grotesque qu'ils en font à la radio et à la télé; ce qui finit par dénaturer le message. Essayez de les écouter un peu plus attentivement et vous entendrez la même expression être utilisée trois (3) fois dans la même phrase. Et cela, tant que durera le texte qu'ils lisent. On a l'impression d'avoir à faire avec des crapauds autour d'une mare pendant l'hivernage. Ce que je dis ne concerne surtout que ce que j'entends à la radio et à la télé, car heureusement, cette façon débonnaire de parler pour faire effet sur l'auditeur et le télespectateur ne s'entend pas dans la rue. Jaajëf!

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