À Médina Baye, l’effervescence du Gamou se fait déjà sentir. Fidèles, pèlerins et hôtes venus des quatre coins du Sénégal et de l’étranger convergent vers la cité religieuse pour célébrer la naissance du Prophète Mouhamed (PSL). Si la tradition d’accueil reste vivace, l’affluence, cette année, présente des nuances par rapport à l’année précédente.

Chez Seydi Aliou Niass, fils de Papa Ass Niass, la mobilisation est totale. « À chaque approche du Gamou, on se prépare davantage pour accueillir nos hôtes. Comme nous l’a recommandé Cheikh Ibrahima Niass Baye : lorsque la célébration arrive, descendez vos lits et sortez vos chambres pour les réserver aux invités. Offrez-leur de la paix et de la nourriture. C’est devenu une belle coutume chez nous », confie Ibrahima Gueye, avant de préciser : « Cette année, les hôtes sont venus en plus grand nombre que l’année dernière. Nous recevons des Mauritaniens, mais aussi des pèlerins venus du monde entier, sans oublier ceux du Sénégal. Vraiment, nous rendons grâce à Dieu. »

Dans la même dynamique, Oumar, membre du comité d’hébergement d’un dahira de Mbour, témoigne de l’ampleur de la demande. « Absolument, chaque année nous constatons une évolution. Le Gamou attire de plus en plus de fidèles, et cela se reflète sur l’hébergement. Cette année, le nombre d’invités a beaucoup augmenté, surtout autour de la mosquée. Nous accueillons des Haoussas, des Nigérians, des Mauritaniens, mais aussi des Américains. Notre dahira a même augmenté le nombre de bus pour permettre aux fidèles de venir. Bien sûr, cela entraîne quelques désordres comme à chaque grand rassemblement, mais c’est une grande fierté pour Médina Baye qui continue de rayonner. »

Cependant, tous ne partagent pas le même constat. À quelques pas de la mosquée, Fatou la Barhamienne souligne une différence notable : « L’année dernière, à pareille période, l’affluence était plus importante que cette année. La baisse peut s’expliquer par la conjoncture actuelle et les fortes pluies de la saison. »

Chez les Diop, une famille installée non loin de la grande mosquée, la tradition d’accueil se perpétue malgré les difficultés. « Nous avons l’habitude d’accueillir des familles à chaque Gamou. Comme l’a recommandé Baye Niass, nous libérons nos chambres et faisons de notre mieux pour assurer une bonne restauration. Jusqu’à présent, Dieu merci, nous recevons toujours des hôtes », explique le chef de maison.

Du côté du marché, les vendeurs, eux, restent prudents. Quelques commerçants interrogés affirment que « pour le moment, seuls les marchandages dominent, sans beaucoup d’achats », mais ils espèrent que la situation changera d’ici demain, à mesure que la foule grossira.

Ainsi, à Médina Baye, la ferveur demeure intacte, même si l’affluence semble contrastée selon les lieux et les observateurs. Une chose reste certaine : le Gamou continue de drainer des fidèles venus de tous horizons, renforçant la vocation internationale de cette cité spirituelle.