La clameur suscitée par la publication du dernier rapport de la Cour des comptes ne s'estompe pas. L'économiste-statisticien et spécialiste en gouvernance du secteur public décèle toute une série d'incuries, œuvre du défunt régime. Des chiffres qui, selon lui, font froid dans le dos. "Le compte de dépôt CAP-Gouvernement a attiré l’attention de tous, à cause de son évolution exponentielle. La Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes est une entité dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration du niveau et de la qualité d’exécution des projets et programmes en apportant un appui opérationnel et subsidiairement financier”, dit-il.
À l’en croire, “les coûts des projets et programmes étant essentiellement intensifs en formation brute de capital (FBC), cette CAP prend en général les frais d’études de faisabilité, de contrôle et de suivi, le recrutement de certains experts, les billets d’avion et autres frais de voyage, les formations et séminaires. La question que tout le monde se pose est de savoir comment a-t-on pu décaisser pendant cette période un montant de presque 1 344 milliards F CFA ?", s'interroge-t-il.
Poursuivant son argumentaire, il note : "Ces décaissements sont passés de 262 millions en 2019 à 29 milliards en 2020 (soit une augmentation de presque 1 1166 %). En 2021, les décaissements grimpent à 240 milliards, soit une augmentation de 700 % par rapport à 2020. En 2022, ils progressent de 97,16 % et atteignent 473 milliards. Ces décaissements s’élèvent à 600 milliards en 2023.”
De plus, il s'étonne devant le discours avancé par les ex-tenants du pouvoir. "On nous sert que ce compte a permis de payer 6 481 740 000 F CFA au profit d’envol partenariat SA, au titre du loyer de la Maison des Nations Unies à Diamniadio, sachant que la location a été exclue du Code des marchés publics. Pour apporter une réponse à cette invraisemblance, un audit approfondi de la Cour des comptes sur les procédures et la réalité des opérations s’impose pour déceler les irrégularités sur le maniement des deniers publics”. “Sérieusement cela fait mal", se désole-t-il.
Auteur: Yandé Diop
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