L’université Cheikh Anta Diop de Dakar a un nouveau recteur en la personne du professeur Alioune Badara Kandji. Il est actuellement le doyen de la faculté des Lettres et sciences humaines depuis 2021. Un poste qu’il avait occupé d’abord à titre intérimaire avant d’être confirmé par ses pairs à travers une élection. Auparavant, Kandji a été chef du Département anglais, mais aussi président de la Commission de la recherche de la Flsh de l’Ucad, entre février 2019 et janvier 2020, selon "Le Soleil".
Kandji est le fils de Mamadou Kandji, lui aussi ancien doyen de la faculté. Il appartient à une famille universitaire puisque lui, son père, sa mère et un de ses frères sont tous des enseignants-chercheurs à l’Ucad.
L’actualité récente à la faculté a prouvé sa capacité à prendre ses responsabilités dans la discrétion. Informé de la fraude sur les notes, il avait discrètement porté plainte avant de prendre des mesures conservatoires contre les coupables présumés. Il avait fait montre de cette même capacité de réaction lorsque les enseignements ont été interrompus à l’Ucad par la pandémie de covid-19. Le doyen a alors entrepris des démarches pour signer une convention avec l’uUniversité virtuelle du Sénégal (actuelle UNCHK) ‘’afin de mettre à niveau les enseignants’’. « Les étudiants, à travers le bureau de l'amicale, sont aussi préparés à cette nouvelle forme d’apprentissage », ajoutait-il.
La dématérialisation a été très vite engagée. Aujourd’hui, les résultats de la Fac ne sont plus affichés sur un tableau, mais disponibles dans les différents blogs des départements. Une avancée majeure à laquelle s’ajoute la numérisation des documents de la faculté. C’est d’ailleurs grâce à ses efforts que des documents précieux ont été sauvés lorsque l’Ucad a été vandalisée en juin 2023 et une partie des archives de la faculté brûlée.
Élu en 2021, il a été confirmé en juin 2024, puisqu’étant le seul candidat à sa succession. Cette union sacrée autour de sa personne s’explique aussi par les réalisations du Pr. Kandji. La plus grande performance est sans doute la stabilité au sein de cette grande faculté, jadis agitée avec ses plus de 20 000 étudiants et plus de 500 enseignants. Les rivalités pour le contrôle de l’amicale des étudiants ont toujours été source de violence et d’instabilité. Aujourd’hui, c’est le calme grâce à un climat de dialogue.
Chaque année, le Doyen Kandji organise un pot de rentrée pour la faculté. Cet évènement est l’occasion d’honorer les retraités, de célébrer l’excellence à travers les meilleurs étudiants et les enseignants promus au CAMES. C’est aussi le moment d’accueillir les nouvelles recrues dans l’amitié et la cordialité. Autant d’actes de reconnaissance et de valorisation susceptibles d’entretenir un sentiment d’appartenance. Kandji est d’ailleurs le premier à éprouver ce sentiment. « C’est un réel plaisir pour moi d’être le Doyen, plutôt un membre de cette famille qui a su faire preuve de résilience », disait-il il y a quelques semaines lors du pot de rentrée 2025.
S’inscrivant dans la dynamique d’aménagement impulsée par l’ancien Recteur Ahmadou Aly Mbaye, le doyen Kandji a transformé le visage de la faculté avec des espaces verts et des toilettes publiques qui ont toujours fait défaut aux étudiants.
Dans son bilan figure aussi un nouvel amphithéâtre capable d’accueillir toutes les cérémonies de la faculté. Le concerné lui-même a dressé son bilan lors du pot de rentrée en 2024. Il avait listé entre autres l’augmentation du budget de la recherche, un « vaste programme d’équipement et de réparation des salles de cours, des bureaux de travail et des lieux communs » sans compter l’amélioration de la sécurité après les attaques de juin 2023.
En 2024, sur les 15 maîtres assistants et les 22 maîtres de conférences présentés aux listes d’aptitude, la faculté a eu un taux de réussite à 100% contre 90% chez les professeurs titulaires. «Ces résultats traduisent les efforts des récipiendaires, mais aussi les efforts de la faculté pour accompagner l’enseignement et la recherche », se félicitait-il.
Sur le plan personnel, ce professeur titulaire a encadré une dizaine de thèses. Alioune Badara Kandji compte à son actif une vingtaine d’articles scientifiques et des livres dont il a dirigé la publication. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage ‘’Esquisses anglophones. Culture, société et politique : de 1910 à nos jours’’ publié en 2016 puis en 2018 par L'Harmattan-Sénégal.
Auteur: Senewebnews
Comments (0)
Participer à la Discussion