Seneweb lance une nouvelle rubrique intitulée "Le Match" où nous confrontons les figures marquantes de la scène culturelle, politique, sportive sénégalaise. Pour ce deuxième numéro, nous nous intéressons à la lutte sénégalaise, avec les deux grands champions, Moustapha Guèye le "Tigre de Fass" et Mouhamed Ndao "Tyson". Qui d’entre eux a le plus influencé notre sport national ?
La lutte sénégalaise a connu de grands noms qui ont marqué son histoire. Parmi eux, deux figures emblématiques ressortent : Moustapha Guèye, alias « le 2e Tigre de Fass », et Mouhamed Ndao "Tyson", pionnier de l’ère moderne de l’arène. Bien que séparés par une décennie, leur influence respective continue de faire débat.
Moustapha Guèye : le technicien charismatique
Formé à l’ombre de son grand frère Mbaye Guèye, premier lutteur à décrocher un cachet d’un million de francs CFA dans les années 1970, Moustapha Guèye a dignement porté le flambeau de l’écurie Fass. Il s’est imposé comme un lutteur à la fois technique, téméraire et très populaire. Son célèbre slogan, « J’attaque, je cogne et je gagne », reflète une philosophie de combat sans compromis.
Avec un style raffiné, un sens de la communication rare pour l’époque et un charisme qui dépassait l’arène, Moustapha Guèye a su captiver le public. Son aura l’a même conduit sur les plateaux de cinéma, avec les films "L’appelle des arènes" et "Black", un signe de sa notoriété nationale. Plusieurs jeunes lutteurs ont choisi de porter son nom, en guise d’hommage, preuve de l’impact générationnel du « Tigre de Fass ».
Mouhamed Ndao « Tyson » : le révolutionnaire de la banlieue
Arrivé de Kaolack pour s’installer dans la banlieue dakaroise, Mouhamed Ndao dit "Tyson" a bouleversé les codes de la lutte. Son gabarit impressionnant (1,97 m pour 125 kg), son look inspiré des boxeurs américains, son slogan « Bul Fale » et son approche ultra-professionnelle ont fait de lui un phénomène inédit.
Plus qu’un simple lutteur, Mouhamed Ndao « Tyson » est devenu une marque. Il a redéfini la manière de communiquer, de s’habiller et surtout de se préparer : il est le premier à s’entraîner à l’étranger, à inviter des coachs spécialisés, à organiser des entraînements médiatisés.
En battant Moustapha Guèye le 6 juillet 1997, il franchit un cap symbolique et prend définitivement les rênes de la lutte moderne.
Deux époques, deux impacts
Sur le plan du palmarès, Moustapha Guèye garde une longueur d’avance en termes de victoires et de constance. Mais sur le plan de l’impact sur l’image, la professionnalisation et la commercialisation de la lutte, Tyson reste inégalé. Il a popularisé la lutte auprès d’un public plus large, a fait entrer les sponsors dans l’arène et a inspiré une nouvelle génération de champions, de Yakhya Diop « Yékini » à Balla Gaye 2, en passant par Eumeu Sène qui était son lieutenant dans l’écurie Bul Falé.
Deux légendes aux empreintes différentes
Difficile de trancher de manière absolue. Moustapha Guèye a été une figure de transition entre la lutte traditionnelle et la modernisation du sport, tandis que Mouhamed Ndao « Tyson » en a été l’accélérateur et le symbole. Si le premier a posé les bases du professionnalisme, le second a incontestablement fait évoluer la lutte avec frappe.
Le verdict du sondage de Seneweb sur le réseau social Instagram : Mouhamed Ndao "Tyson" incontestablement le plus influent
Auteur: Babacar SENE | Publié le: mercredi 23 juillet 2025
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