Partis d'Afghanistan où ils se sont embourbés pendant vingt ans, les États-Unis peuvent maintenant se tourner vers l'Asie orientale, où ils veulent contrer la montée en puissance de la Chine, désormais leur priorité numéro un.
Signe du virage stratégique américain, qui veut se libérer de la guerre contre le terrorisme pour se recentrer sur la concurrence stratégique avec la Chine et la Russie, la vice-présidente Kamala Harris s'est rendue en Asie en pleine crise à Kaboul, alors que des milliers d'Afghans prenaient d'assaut l'aéroport pour tenter de fuir les talibans.
Elle y a accusé Pékin de "saper l'ordre international basé sur le droit et (de) menacer la souveraineté des nations" avec ses revendications sur les eaux contestées de la mer de Chine méridionale.
Cette tournée a été vue comme un effort de l'administration américaine de rassurer des alliés asiatiques inquiets de voir le départ d'Afghanistan précipiter la chute du gouvernement de Kaboul.
Mais pour Ryan Hass, de la Brookings Institution, les récents événements à Kaboul ne devraient pas avoir d'impact durable sur la crédibilité des États-Unis en Asie.
"La focalisation croissante de l'Amérique sur les événements en Asie va plutôt ouvrir de nouvelles opportunités aux États-Unis et à leurs partenaires dans la région pour approfondir leur coopération sur des intérêts communs", a-t-il indiqué à l'AFP.
Avancer ses pions
Un avis partagé par l'élu démocrate Adam Smith, président de la commission des Forces armées de la Chambre des représentants.
Questionné mardi sur le risque de voir la Chine envahir Taïwan ou la Russie attaquer l'Ukraine, enhardies par l'image de faiblesse donnée par le chaotique retrait américain d'Afghanistan, l'influent élu démocrate Adam Smith s'est montré peu convaincu.
Certains pensent que les calculs de la Chine et de la Russie "ont changé simplement parce que nous avons retiré 2.500 soldats d'Afghanistan", a déclaré M. Smith lors d'une conférence virtuelle de la Brookings Institution. "Je ne le crois pas".
"Il y a beaucoup d'autres raisons pour lesquelles la Russie ou la Chine pourraient croire qu'elles peuvent se montrer agressives dans certaines parties du monde", a-t-il ajouté. "Je ne pense pas que le fait que nous ne sommes plus retenus en Afghanistan en fasse partie".
Pour Derek Grossman, un ancien responsable du Pentagone aujourd'hui expert à la Rand Corporation, la Chine pourrait cependant être tentée d'avancer ses pions en Afghanistan, maintenant que les États-Unis en sont partis.
Il est "peu probable que la Chine attende longtemps avant de reconnaître" le régime des talibans, souligne l'analyste de Rand.
"La Chine, en tant que nouvelle puissance mondiale en concurrence avec les États-Unis, veut probablement montrer sa façon unique de gérer la situation internationale qui tend -- souvent par simple réflexe -- à être le contraire de l'approche de Washington", a-t-il ajouté dans une récente note.
En outre, "reconnaître un Afghanistan dirigé par les talibans contribuerait à l'idée que c'est Pékin, et non plus Washington, qui décide de l'avenir de la région", ajoute-t-il.
Auteur: 7sur7.be
Comments
Analyse superficielle ! Tirer des conclusions à partir de propos de " responsables " plutôt déchus n'éclaire pas vraiment de la stratégie des Responsables US !! Le président Biden a dit très clairement :"l'amérique est depuis trop longtemps en guerre " et c'est ça la pierre angulaire de toute analyse. Trump disait la 1même chose différemment !" L'amérique en a marre de ces guerres interminables,...amérique d'abord.." les USA sont plutôt en phase de repli sur elle même d'abord et d'une reconquête toute nouvelle et différente des choses du monde !! Déjà, et depuis sous Trump, on entend les européens se plaindre de la "distanciation" (mot en vogue) prise par l'amérique et le départ non concerté, au fond, de l'Afghanistan en est une autre illustration. D'ailleurs boris jonhson le dit. Seule la France reste ignorante, vraiment, de ce qui se trame !! Et cela s'est vu durant la guerre syrienne ou la France, seule, avait une obsession : le départ de bachar, et aujourd'hui encore avec son implication excessive dans la crise libanaise lui créera plus de problèmes que de succès. Donc, en résumé, l'amérique certes continue de surveiller ses concurrents mais elle cherche surtout une autre méthode..d'imperialisme, moins guerrier !!
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
C'est du n'importe quoi cet article.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
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