Au moment où l'Occident qui compte ses morts par milliers s'émeut sur le sort de l'Afrique qui a un peu plus de 200 morts depuis le début de la pandémie, une polémique sur un éventuel essai de vaccin en Afrique vient mettre à nu les intentions occidentales. Invité de l'émission Objection sur Sud Fm ce dimanche, Mamadou Diouf, professeur d'histoire à l'université de Columbia aux USA juge inacceptable que l'Afrique serve de laboratoire. Alors qu'en Occident des citoyens se sont engagés à être des cobayes pour les tests de vaccin. "Ici au États-Unis, il y a une femme qui a accepté d'être un cobaye pour l'essai d'un vaccin. Il y en a d'autres, il y en a en Europe, en Chine. Le gros problème ici c'est pourquoi l'Afrique devient le laboratoire? La question c'est pourquoi les elites africaines acceptent que le vaccin soit testé en Afrique?", s'interroge l'historien qui constate pour s'en indigner que " depuis quelques semaines, des gens parlent de la situation en Afrique". Alors que, souligne-t-il, "si vous comparez la situation africaine à la situation chinoise, italienne, française ou américaine, ces situations sont beaucoup plus désastreuse que la situation en Afrique. Pourquoi continue-t-on à parler de la crise en Afrique alors qu'elle n'est pas encore là ?"En plus fait-il noter," les Africains ont une grande expérience de gestion des épidémies". "La dernière grande épidémie c'est Ebola avec des conditions beaucoup plus dures, avec des deficits de ressources humaines, d'infrastructures, d'équipement, de produits sanitaires, même d'eau potable. Et les Africains ne sont encore là. Il y a une expérience que nous avons qui est une expérience de gestion de crise", lâche-t-il.