Le 5 août 2025 marque un jalon discret mais stratégique dans la modernisation de l’action publique sénégalaise. En lançant la plateforme SOURCE, le pays fait entrer ses Partenariats Public-Privé dans l’ère numérique, non pas par effet de mode, mais pour répondre à une exigence croissante de rigueur, d’efficacité et d’attractivité. Cette digitalisation ne se limite pas à un changement d’outil. Elle porte l’ambition d’une transformation méthodique de l’État investisseur.

Désormais, de la conception initiale à la signature des contrats, chaque étape d’un projet PPP est pensée, suivie et validée à travers une interface unique. Cette démarche permet non seulement de raccourcir les délais de traitement, souvent ralentis par la lourdeur administrative, mais surtout de garantir la traçabilité et la cohérence des informations échangées entre les parties. Dans un contexte où la confiance reste une ressource aussi précieuse que le capital, cet effort de transparence vaut promesse de stabilité.

SOURCE ne surgit pas dans un vide. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale de développement 2025–2029, qui table sur une implication accrue du secteur privé pour financer des infrastructures cruciales, routes, énergie, santé, numérique, sans alourdir davantage la dette publique. Mais pour attirer les partenaires internationaux, il ne suffit plus d’avoir des projets ambitieux. Il faut des cadres de travail fiables, des procédures alignées sur les meilleures pratiques mondiales, et une gouvernance capable d’anticiper les risques plutôt que de les subir.

La plateforme permet ainsi d’appliquer des standards éprouvés, harmonisés avec ceux de la Banque mondiale ou de la BAD, et de renforcer la qualité des montages techniques et financiers. Un gage de sérieux, dans un univers où les investisseurs scrutent chaque ligne de contrat et chaque clause de sortie. Mais elle offre aussi une opportunité pour l’État de mieux prioriser ses projets, en s’appuyant sur des données consolidées et des analyses comparables.

Digitaliser les PPP, c’est en somme redessiner les fondations d’une économie partenariale plus mature. C’est refuser l’opacité, lutter contre les erreurs de duplication ou les surcoûts, et surtout, sortir d’une gestion au coup par coup. En misant sur l’outil, le Sénégal mise en réalité sur un changement de culture administrative. Une évolution plus profonde qu’il n’y paraît, dont les effets se mesureront à la qualité des infrastructures livrées, au respect des délais, mais aussi à la capacité de l’État à mieux négocier, sans perdre de vue l’intérêt public.