L’état des infrastructures scolaires à travers le pays a été au cœur de l'examen du budget 2026 du ministère de l’Éducation nationale. « Des centaines d’établissements sont aujourd’hui à réhabiliter, à reconstruire ou à ériger, notamment en zone rurale, périurbaine et dans les régions les plus éloignées » selon les parlementaires qui ont interpellé le ministre sur la question.

Au cours des débats, plusieurs députés ont décrit une réalité devenue « insoutenable » : « Dans de nombreuses localités, les écoles élémentaires et les collèges fonctionnent encore sous abris provisoires, souvent en bâches ou en matériaux de fortune, exposant élèves et enseignants aux intempéries et à l’insécurité.»

D’autres ont dénoncé « des salles de classe fissurées ou en ruine, l’absence d’eau courante et d’électricité, des établissements non clôturés soumis aux intrusions, des blocs sanitaires inexistants ou défectueux, des classes surchargées faute de nouvelles constructions ».

Selon les députés, le nombre d’établissements à réhabiliter se compte par centaines, certains n’ayant pas connu de travaux depuis plus de vingt ans.

Un budget important, mais jugé encore insuffisant

Les parlementaires ont reconnu l’importance des allocations pour 2026, notamment 304,6 milliards F CFA en AE pour l’enseignement élémentaire, 82,7 milliards F CFA en AE pour le moyen général.

Cependant, pour plusieurs d’entre eux, ces montants, bien que significatifs, « ne reflètent pas encore l’ampleur des besoins réels ».

Ils ont rappelé que la croissance démographique, l’extension des villes et la massification des effectifs scolaires nécessitent un plan exceptionnel, au-delà du budget annuel.

Il faut noter que face à ces interpellations le ministre avait déjà mentionné en commission un plan national en cours, avec des priorités définies. En réponse aux préoccupations des députés, Moustapha Guirassy a reconnu l’urgence et la légitimité des interpellations. D’ailleurs, il a indiqué qu’un programme national de réhabilitation des établissements les plus vétustes est déjà engagé, une stratégie d’éradication progressive des abris provisoires est en cours, avec une cartographie actualisée des besoins, de nouvelles écoles seront construites dans les zones les plus déficitaires, en particulier dans les régions à forte croissance démographique. Les investissements 2026 ciblent « la qualité de l’environnement pédagogique » incluant l’eau, l’électricité, les clôtures, les salles spécialisées et les blocs sanitaires.

Le ministre informé aussi que plusieurs chantiers sont déjà programmés et que les travaux devront être accélérés grâce à une meilleure coordination entre l’État, les collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers.

Au-delà des crédits annuels, les élus « ont insisté sur la nécessité d’un cadre pluriannuel de planification, afin d’éviter que certaines écoles ne retombent dans la dégradation faute d’entretien ». La modernisation des infrastructures scolaires, ont-ils rappelé, est un préalable indispensable.