« La vraie urgence est la refonte du système éducatif », affirme Moustapha Guirassy devant les députés
Face aux députés, lors de l'examen du budget, le Ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a livré un diagnostic sans détour sur l’état du système éducatif sénégalais. Il estime que l’enjeu dépasse largement le cadre budgétaire et nécessite une refondation profonde.« La vraie urgence est la refonte du système éducatif. »
Le Ministre Guirassy déplore que le Sénégal continue de reproduire un modèle hérité de l’époque coloniale : « On reproduit le même schéma depuis le colonisateur sans s’en rendre compte. Il faut donner un autre sens au système éducatif. Il faut une vraie rupture ». Cette rupture doit être cohérente avec la société sénégalaise, car, dit-il, « Beaucoup de choses que nous construisons dans les écoles ne sont pas construites dans notre société ».
Moustapha Guirassy insiste sur la nécessité de mieux orienter les investissements : « Le choix des investissements, par rapport aux responsabilités, est crucial. On doit avoir une vue globale. On parle d’une nation, de pôles, de territoires et de développement ».
Il estime que les demandes des députés doivent servir à réorienter le système éducatif, et non à alimenter des dépenses dispersées. Le ministre rappelle que la performance et la sécurité dépendent de l’école : « La performance, la sécurité. Beaucoup de choses dépendent du système éducatif. La rupture doit être un système catalytique ». Il conclut que le budget à lui seul ne suffira pas.
Le Ministre a vivement réagi aux critiques sur la négligence présumée des daaras : « Nous travaillons à intégrer les daaras. Je sais qu’ils sont en avance. Les acteurs des daaras savent que nous sommes sur le terrain et que c’est au cœur de nos préoccupations. Le budget prend en compte les daaras, contrairement à ce qu’on pense ».
Compte tenu de leur importance culturelle, sociale et religieuse, il estime qu'ils « doivent avoir leur propre programme dans le budget ».
Il a également défendu la politique linguistique : « Les Sénégalais n’ont pas l’école qu’ils peuvent. Nous sommes plus en avance que nos écoles. Les écoles catholiques ont réussi à cumuler le savoir et le spirituel. L’introduction des langues est essentielle pour l’inclusion. Tous les pays africains veulent reprendre le modèle sénégalais ».
Moustapha Guirassy a annoncé travailler sur une piste structurante pour garantir la pérennité du financement de l’éducation : « Pour le financement de l’école, nous voulons aller vers la création d’un fonds qui ne dépendra pas du budget. C’est possible avec de petites taxes, avec le pétrole, le gaz ».
Il a conclu en rappelant la portée sociétale du secteur : « Ce n’est pas pour rien que l’éducation soit le seul ministère qui porte ‘nationale’. C’est une affaire de tous. Ce ne doit pas être une question de département ministériel ».
Commentaires (16)
On est fatigue de continuer à voir nos eleves avaler l'histoire de la Russie, de la France, de l'allemagne....japon et je ne sais qiou encore: c'est pour quoi svp, dites moi.
Google est là pour donner des elements au besoin. On laisse ici serigne Touba, Albouri, Lat Dior , Cheikh Anta ....et et on nous bourre avec la vie passée des russes et de leurs royaumes du 18 eme 19 eme siecle.
Ca va quoi.
Les eleves japonais n'ont pas besoin de savoir la capitale de la Norvege pour se developper....
On moule tout le monde dans le meme sac durant des annees et des annees; ca suffit.
L'eleve qui oublie ou ignore la capitale de la France, alors tout le monde en rit et on le traite de BETE; allez demander aux petits francais s'ils connaissent la capitale du Mali ou du senegal; ils n'en ont k foutre jusqu'au jour ou ils auront envie de sortir de leur pays pour venir par ici. ALors en ce moment, ils vous faire une visite virtuelle et ensavoir parfois plus k nous meme autochthones.
Il est plus jamais temps de reunir les competences pour finir avec ces schemas....
Connaitre toute la liste des presidents du monde ne fait appel qu'à une seule comptence: la memo.
Connaitre la situation geographique du canada n'aide pas à produire le mais dont on a besoin pour midi.
Un système, quel qu'il soit est formé d'entités fonctionnellement interconnectées.
Au Sénégal, il y a des entités (par exemple l'élémentaire et le moyen-Secondaire), mais non interconnectées, car non seulement, ces entités ne font pas la même chose (il n'y a pas de continuité ni dans les approches, ni dans les méthodes), mais aussi aucune entité ne sais ce que l'autre fait. C'est ça qu'il faut d'abord régler pour avoir un système éducatif dans le vrai sens du terme, ensuite voir s'il faut le réformer, le refonder ou le boulever...
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