Environnement : "Le régime actuel ne fait pas mieux que les précédents", dénonce Seydi Gassama
Seydi Gassama, executive director of Amnesty International's Senegalese branch, is sounding the alarm about the country's environmental management. According to him, when it comes to protecting the right to a healthy environment, the current regime is doing little better than previous ones.
He points to the opening of cement plants, polluting quarries, and open-air garbage dumps, often located near residential areas. These facilities, he claims, are built with disregard for the concerns of local populations, who suffer the health and environmental consequences without being consulted or protected.
Gassama also denounces the methods used to push through industrial projects: threats, repression, division, exclusion, and coercion. These practices, according to him, serve to validate environmental impact studies commissioned and financed by the developers themselves, calling into question their impartiality and credibility.
Commentaires (10)
Il est incroyable que des entreprises comme Eramet puissent continuer leurs ravages dans le désert de Lompoul, avec des conséquences catastrophiques pour l'environnement, la population locale et leurs activités agricoles.
Pourtant, récemment j’ai été au courant d'actes pris pour la protection de la forêt de Mbao et du Lac rose. J’ai aussi suivi un reportage sur le classement de la forêt de Matam, une mesure salutaire selon les professionnels. D’ailleurs jamais un ministre de l’environnement n’a été aussi visible que l’actuel, un spécialiste reconnu. J’ai vu la grande mobilisation de l’Etat, des autorités religieuses, de la jeunesse et des adultes, lors de la journée de l’arbre. J’ai vu toute la mobilisation nationale pour les journées de salubrité, les challenges pour quartier propres, etc. J’ai vu les mesures prises ou prévues par les autorités pour protéger la falémé contre l’orpaillage clandestin. J’ai vu le Président se rendre dans la vallée pour protéger et valoriser des terres du Delta. J'ai vu les nouvelles autorités stopper le dépeçage de la bande des filaos de guediawaye et le braquage du littoral, pour nous rendre une partie de nos plages. J'ai vu ces autorités intensifier la lutte contre le trafic de bois en Casamance et dans le Niokolo. J'ai vu les autorités bloquer le razzia de Mbour 4.
Et tout cela ne vaut pas espoir et encouragements ?
Je suis de Saint-Louis et tout jeune lycéen à Faidherbe, j'étais membre d'un club "jeunes nature", initié par un généreux prof de sciences naturelles, un expatrié qui nous inculqua très tôt l'amour de l'environnement. Après le Bac et le supérieur, je réside à Thiès malgré mes différentes affectations professionnelles. Que s’est-il passé depuis lors dans cette ville ? Une nature saccagée, des forêts massacrées. J'ai vu tous les rôniers abattus derrière le stade Lat Dior pour un lotissement "Sud stade" Ces arbres majestueux avaient contribué à construire les belles cases de la station naissante de Saly Portudal, du Domaine de Nianing, bref à l'essor de la si exotique petite côte à l'époque. Mes cousins à plaisanterie, les sérères, furent dépossédés de leur importante et séculaire source de revenus. À chaque fois que je passais avec mon véhicule de service, j'étais approché par un vieux, qui me conta et raconta beaucoup de secrets relatifs à cette zone, ses populations, son histoire, ses anecdotes, les malheurs de ces spoliés qui ne s'en remirent qu'au Bon Dieu. L'injustice administrative a de vieux os dans notre pays! Il fut un de mes premiers amis thiessois, malgré la différence d'âge à l'époque (moi 28 et lui 70!). J'ai vu disparaître des forêts à la Zac, à Thionakh, sur la route de mont Rolland, à Keur Issa, à Daral Peul, vers Polytechnique, à Mbour 3, à Keur Massamba Guèye. J'ai vécu le massacre de la forêt classée de Mbour 4, un vrai scandale. A l'époque il pleuvait régulièrement, mes parents bergers étaient épanouis, les produits d'élevage accessibles. Aujourd'hui ils ont été chassés de ces pâturages et réduits à errer dans la ville, à couper les nimas sous la persécution des services de cet État qui les a pourtant dépouillés de leurs espaces vitaux.
Aujourd'hui si vous avez un hôte à Thiès, il n'y aura qu'un cheval de fer à visiter. Point de bois de ville, point de jardins, aucune verdure, aucun lac. Les forêts de Bandia et Aliou kagne éloignées, inaccessibles et hostiles, une végétation ainsi que des animaux sauvages, des reptiles dangereux, des arbres blanchis sous le phosphate et la poussière de béton. Donc nulle part où se reposer, se promener, respirer l'air pur. Sauf à se rendre sur les lointaines petite ou grande côtes.
Voilà le parcours environnemental d'une ville hideuse, défigurée par la boulimie foncière, trahie par les spécialistes qui devaient la protéger.
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