Plus de 75 millions de filles adolescentes vivent en Afrique, soit plus d’une sur dix dans le monde. Pourtant, elles continuent de faire face à des inégalités profondes en matière d’accès à l’éducation, à la santé et à la protection. Pour changer cette réalité, Dakar accueille, les 10 et 11 octobre, le Sommet régional des filles d’Afrique de l’Ouest et du Centre, organisé dans le cadre de la Journée internationale de la fille, célébrée le 11 octobre.

Placée sous la houlette du ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, cette rencontre ambitionne de construire un agenda commun pour la protection, l’éducation et l’autonomisation des filles africaines.

Le directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou

 a insisté sur l’importance d’investir dans le potentiel féminin. « Là où une petite opportunité est donnée à la fille, le retour sur investissement pour la communauté et la nation est inégalablement élevé », a-t-il déclaré.

De son côté, la ministre Maïmouna Dièye a salué la démarche participative et inclusive du sommet. « L’agenda qui sera consolidé à partir de nos travaux sera porté par les filles et pour les filles », a-t-elle affirmé, soulignant que cette approche place les principales bénéficiaires au cœur des décisions. Pour Mme Dièye, les priorités sont clairement définies : éradiquer les mariages précoces, les mutilations génitales féminines et toutes les formes de violences basées sur le genre, tout en garantissant à chaque fille l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

La ministre a également rappelé que cette initiative s’inscrit dans la dynamique des Agendas 2030 et 2063 des Nations unies et de l’Union africaine, mais aussi dans la continuité du combat historique des femmes africaines. « Trente ans plus tôt, ici même à Dakar, les femmes africaines avaient adopté la position commune qui allait fonder la plateforme de Beijing de 1995. Aujourd’hui, nous devons honorer les promesses restées en suspens », a-t-elle martelé, saluant la participation « plurielle et multiforme » des délégations, symbole de l’engagement des gouvernements à faire de l’avenir des filles une priorité stratégique.

Le Sénégal, pays hôte, a déjà pris une longueur d’avance avec son Agenda national de la fille, articulé autour de huit priorités clés. D’autres pays de la région présenteront à leur tour leurs plans d’action nationaux lors des ateliers et panels prévus durant ces deux jours.

Le sommet sera marqué par des discussions sur le financement public et privé, ainsi qu’un dialogue intergénérationnel réunissant les jeunes filles et les autorités, dont le président Bassirou Diomaye Faye. En clôture, le Monument de la Renaissance africaine sera illuminé les 10 et 11 octobre, symbole d’un continent qui mise sur sa jeunesse féminine pour changer son destin.

« La fille que je suis, le changement que je mène », est le thème de la journée internationale de la fille. L’Unesco, pour sa part, mettra l’accent sur l’éducation et la célébration du 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, qui continuent d’inspirer la lutte pour l’égalité et l’émancipation des filles à travers le monde.