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COP30 : la grande foire des mirages climatiques

Auteur: AÏcha Fall

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COP30 : la grande foire des mirages climatiques

Belém, novembre 2025. Les drapeaux flottent et les délégations s’affairent, parcourant des couloirs bruissants de discours solennels et de sourires étudiés. La COP30 s’ouvre au cœur de l’Amazonie, entourée de forêts millénaires qui respirent depuis des siècles tandis que le monde industriel continue de cracher ses gaz comme si de rien n’était.

L’Afrique se prépare à quémander une fois de plus des financements pour des pertes et préjudices climatiques dont elle n’est pratiquement pas responsable, alors que ses économies voient chaque année entre 2 et 5 pour cent du PIB s’évaporer sous les tempêtes, les érosions côtières, les inondations et les sécheresses.

Les engagements officiels paraissent dérisoires face aux besoins réels, 300 milliards de dollars par an pour l’adaptation alors que 1 300 milliards seraient nécessaires, et le fonds « pertes et préjudices » adopté à la COP28 reste lettre morte. Tout se joue dans un théâtre où la répétition des scènes est à la fois tragique et familière.

Encore une COP où l’Afrique doit plaider avec ses chiffres et ses études à la main, rappeler qu’elle souffre de catastrophes qu’elle n’a pas causées, et attendre que le monde écoute ses arguments.

Encore une COP où l’Afrique supplie, négocie et expose ses vulnérabilités économiques avec la patience des damnés, tandis que les plus gros pollueurs mondiaux poursuivent leurs profits fossiles, indifférents aux enjeux climatiques.

Encore une COP où l’Afrique implore le soutien pour des fonds forestiers et des programmes de rémunération pour les communautés autochtones, tout en sachant que la majorité des promesses resteront suspendues dans l’air comme des ballons de baudruche.

Encore une COP où l’Afrique réclame, insiste et détaille les pertes de son PIB, son exposition aux aléas climatiques et la fragilité de ses infrastructures, pendant que les engagements contraignants des pollueurs restent un mirage lointain.

Encore une COP où l’Afrique mendie des garanties de financement, où elle transforme chaque discussion en plaidoyer, où elle tente de convaincre que la justice climatique n’est pas négociable.

Encore une COP où l’Afrique sollicite avec gravité et persistance, parce que la patience devient un outil de survie face à l’indifférence mondiale, et où chaque minute de négociation ressemble à une mise à l’épreuve de sa résilience.

Encore une COP où l’Afrique demande, argumente et insiste, parce qu’en dépit des promesses brillantes sur le papier, la réalité reste inchangée, et que le climat continue de payer le prix de l’inertie des plus puissants.

Derrière ces demandes répétées se dessinent des vérités immuables. Des pertes économiques considérables, des populations vulnérables exposées, des écosystèmes en danger, et un monde qui hésite entre pragmatisme et procrastination.

La COP30, comme celles qui l’ont précédée, ne se résume pas à des actes concrets mais devient un miroir des contradictions internationales et de l’incapacité chronique à transformer les engagements en mesures tangibles.

Elle souligne la fragilité des promesses face à l’urgence climatique et la persistance des inégalités dans la répartition des responsabilités.

Auteur: AÏcha Fall
Publié le: Lundi 10 Novembre 2025

Commentaires (2)

  • image
    Timmena il y a 7 heures

    Les femmes célibataires vous attendent sur ---> Sex24.fun

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    idiots et tarés il y a 6 heures

    Voici que les sénégalais se mêlent du climat !

    quand on respire les gaz des voitures, ses usines , on a le mot pour rire ici !
    j'imagine que nos "spécialistes" ont fait le déplacement par dizaines histoire de se payer des vacances gratuites aux frais de la population asphixiée par les gaz polluants de leur 8X8 !

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