À Addis-Abeba, la CEA appelle à une refondation de la gouvernance foncière africaine
La 6ᵉ Conférence sur la politique foncière en Afrique s’est ouverte à Addis-Abeba le 10 novembre 2025, sous l’égide de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), de l’Union africaine et de la Banque africaine de développement. Placée sous le thème « Gouvernance foncière, justice et réparations pour les Africains et descendants de la Diaspora africaine », elle a mis la justice foncière et économique au cœur des débats.
Dans son allocution inaugurale, le secrétaire exécutif de la CEA, Claver Gatete, a dénoncé la persistance d’un système économique mondial inégal, hérité de l’esclavage et de la colonisation. Il a rappelé que l’Afrique, malgré l’abondance de ses ressources, ne représente encore qu’environ 2% de la production manufacturière mondiale, selon les estimations de la CEA.
Face à ce constat, il a plaidé pour une réforme du système financier international, un accès équitable et sécurisé à la terre, en particulier pour les femmes et les jeunes, ainsi qu’une meilleure valorisation des ressources naturelles dans le cadre de l’intégration régionale portée par la Zlecaf. Pour la CEA, une gouvernance foncière inclusive constitue l’un des piliers de la souveraineté économique africaine, au même titre que l’industrialisation et la transformation locale des matières premières.
La conférence a également mis en avant la mobilisation des diasporas africaines et l’innovation numérique comme leviers complémentaires pour moderniser l’administration foncière et renforcer la transparence. À travers ces propositions, la CEA entend tracer la voie d’une refondation structurelle du rapport entre terre, développement et pouvoir économique en Afrique.
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