Côte d'Ivoire : un homme tué lors d'un démantèlement de barricades près de Yamoussoukro
Un homme est mort mardi alors qu'il aidait les forces de l'ordre à démanteler des barricades près de la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro, en proie à des blocages ponctuels de l'opposition, à trois jours de la présidentielle, a annoncé le Procureur de la République.
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire: l'opposition dénonce notamment l'exclusion de ses deux principaux candidats, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ainsi que la candidature à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara.
Ils appellent à des manifestations que le pouvoir a interdites, arguant de risques de troubles à l'ordre public.
Au total 4 personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge de manifestations ou de blocages, dont un gendarme.
Mardi matin, un homme venu aider des gendarmes pour démanteler des barricades érigées par des individus sur la voie publique dans le village de Kami, près de Yamoussoukro, a reçu "une pierre à la tête", a déclaré le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Toumodi.
L'homme, âgé de 46 ans, a "succombé à ses blessures (...) un traumatisme crânien dû à un objet contondant", a-t-il ajouté dans un communiqué, précisant qu'une enquête était ouverte.
Des mouvements de protestations sont sporadiquement observés depuis quelques jours dans certaines localités du pays, notamment dans le sud et l'ouest, mais aussi dans le centre à Yamoussoukro, des zones où l'opposition était historiquement forte.
Lundi, un bâtiment de la Commission électorale indépendante (CEI) a été incendié dans la capitale.
En début de semaine, un gendarme a été tué par "des tirs d’arme à feu" dans le sud du pays, tandis qu'un manifestant est décédé après une course-poursuite dans le centre-ouest.
La semaine dernière, une autre personne a été tuée par balles dans une manifestation à Bonoua (sud) par des individus non identifiés, selon la police.
Plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le pays, certaines pour des actes assimilables à des "actes de terrorisme", selon le procureur Oumar Braman Koné.
Au moins une soixantaine de personnes ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour "troubles à l'ordre public" après avoir participé à des manifestations interdites.
Si MM. Gbagbo et Thiam sont exclus par la justice du scrutin, quatre candidats défient le président Ouattara au 1er tour samedi.
Il s'agit de l'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l'ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
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