Une rumeur persistante agite la commune rurale de Kondiaran, située à 25 km de Mandiana en Haute Guinée, depuis le décès de Lanciné Konaté, survenu ce week-end. Contrairement aux allégations circulant, selon lesquelles il aurait été lynché par la population pour une affaire sentimentale et présenté comme un agent de la Croix-Rouge, les autorités locales et l’organisation humanitaire apportent des clarifications.La Croix-Rouge dément tout lien avec la victimeAboubacar Donzo, secrétaire général de la Croix-Rouge régionale de Kankan, a tenu à rétablir la vérité : « Lanciné Konaté n’était pas un volontaire actif de la Croix-Rouge. Il avait uniquement suivi une formation sur les premiers secours en cas d’éboulement dans les mines, pour laquelle il a reçu une attestation et une carte de membre, mais il n’était pas intégré dans nos effectifs. »Une altercation sentimentale à l’origine du drameSelon les témoignages recueillis par la Croix-Rouge et des sources locales, le décès résulte d’une altercation à caractère sentimental. Lanciné Konaté aurait tenté d’agresser une femme, avec qui il entretenait une relation, au centre de santé de Kondiaran. « Les témoins rapportent qu’il a voulu la frapper. Des personnes présentes sont intervenues et l’ont frappé à leur tour. Grièvement blessé, il s’est effondré », explique M. Donzo. Transféré à l’hôpital préfectoral de Mandiana, puis à Kankan, il y est décédé.Le sous-préfet rejette la thèse du lynchageLe sous-préfet de Kondiaran, lieutenant Moussa Magassouba, conteste la version d’un lynchage populaire : « Les rumeurs vont vite à Kondiaran. En réalité, Lanciné Konaté s’est rendu au centre de santé pour agresser une femme. Les agents sur place se sont interposés. En tentant de s’enfuir, il s’est évanoui. Pris en charge, il a été transféré à Mandiana, puis à Kankan, où il est décédé. Le rapport médical est clair, il faut éviter les spéculations. »Toxicomanie : un facteur aggravantUn point commun émerge des différents témoignages : Lanciné Konaté était connu pour sa consommation régulière de stupéfiants, un facteur qui pourrait expliquer son comportement lors de l’incident. Cette problématique met en lumière l’impact de la drogue dans les zones minières de la région.Une enquête pour établir les faitsCe drame souligne plusieurs enjeux : la propagation rapide de fausses informations, l’influence des stupéfiants dans les communautés minières, et la nécessité de vérifier les faits avant leur diffusion. Une enquête approfondie est en cours pour déterminer les responsabilités exactes. Les autorités appellent au calme et au respect de la mémoire du défunt.