Le marché régional de la dette publique dans l’espace UEMOA joue un rôle central pour la mobilisation des ressources budgétaires. Les États y émettent régulièrement des obligations pour financer les dépenses courantes et les investissements publics.

Cette source de financement reste indispensable dans un contexte où le déficit moyen des États membres avoisine 5 % du PIB et où les recettes fiscales ne couvrent qu’une part limitée des besoins.

Malgré cette progression, la liquidité du marché secondaire reste faible, limitant la capacité des investisseurs à acheter ou vendre des titres rapidement et compliquant l’évaluation précise des prix. Cette situation se traduit par des coûts de financement plus élevés et une volatilité accrue des rendements.

Les investisseurs institutionnels, tels que les caisses de sécurité sociale et les banques régionales, dominent le marché, ce qui crée une concentration de l’offre et une réactivité limitée aux variations économiques ou monétaires.

Les maturités des obligations sont souvent courtes, accentuant la pression sur la gestion de la trésorerie publique. Les États doivent arbitrer entre refinancer régulièrement leur dette et diversifier les instruments financiers pour mieux gérer le risque. L’absence de produits dérivés ou de mécanismes de couverture complique davantage l’optimisation des portefeuilles et la protection contre les variations de taux d’intérêt.

Un approfondissement du marché et l’élargissement de la participation des investisseurs privés pourraient renforcer sa robustesse et son attractivité.

L’introduction de titres à long terme, la facilitation de la cotation des obligations sur des plateformes électroniques et le développement de fonds obligataires régionaux permettraient d’améliorer la liquidité et de réduire le coût moyen du financement. Une telle évolution contribuerait à offrir aux États de l’UEMOA une marge de manœuvre accrue pour planifier et exécuter leurs politiques publiques.