Les autorités ougandaises ont annoncé mardi soir que les forces de sécurité avaient abattu un guérisseur traditionnel accusé d'avoir mené avec ses partisans une attaque coordonnée contre des bases policières et militaires durant le week-end précédent.

Christian Asuman Muganzi a été abattu mardi avec 20 de ses adeptes dans sa cachette de Kakuka, dans le district de Bundibugyo, a expliqué à l'AFP Albert Kaliruga, chef adjoint de la sécurité pour la région.

L'homme, connu en tant que "guérisseur traditionnel", avait, selon les autorités, coordonné des attaques ayant visé samedi trois districts de régions reculées de l'ouest de l'Ouganda, le long de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).

Des insurgés, armés de pistolets-mitrailleurs et de machettes, ont attaqué des postes de police et militaires dans les districts de Bundibugyo, Kasese et Fort Portal, tuant au moins un civil et un soldat.

Un responsable de l'armée à Bundibugyo a déclaré à l'AFP que le groupe cherchait à "s'armer pour former une milice tribale", mais qu'il avait été repoussé par les forces de sécurité.

Christian Asuman Muganzi a été tué dans son "sanctuaire", a précisé M. Kaliruga. "Nous avons retrouvé des herbes traditionnelles, des fétiches et d'autres objets qu'il utilisait pour endoctriner ses recrues et, semble-t-il, pour les protéger lors des combats", a-t-il ajouté.

Quinze autres personnes ont été arrêtées.

L'Ouganda a subi des années d'insurrection sanglante menée par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), fondée par l'ex-enfant de choeur Joseph Kony, prônant l'établissement d'un régime fondé sur les Dix Commandements, qui a multiplié les exactions dans les années 1990 et 2000.

Des menaces persistent le long de sa frontière occidentale avec la RDC, une région reculée et où sévissent de nombreuses milices, dont une branche de l'Etat islamique.