Les mouvements anti droits au Sénégal : un péril pour les femmes, les filles et l’espace civique (Par Oussama Monica Sagna)
Le Sénégal est souvent cité comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, fort de
sa stabilité politique et de son pluralisme social. Pourtant, derrière cette image, s’exprime
une dynamique inquiétante : la montée en puissance de mouvements qualifiés d’anti droits.
Ces groupes, organisés ou informels, se caractérisent par une opposition systématique aux
réformes en faveur des droits humains, notamment les droits des femmes et des jeunes.
Leur influence croissante produit des conséquences dramatiques : recul normatif, restriction
de l’espace civique, aggravation des violences basées sur le genre et fragilisation des
perspectives démocratiques.
Une aggravation des violences sexistes et sexuelles
Les discours et actions des mouvements anti droits renforcent la banalisation de la violence.
En s’opposant à l’éducation complète à la sexualité, ils privent les jeunes filles d’outils de
prévention contre les grossesses précoces, les mariages forcés et les abus sexuels.
Le refus d’élargir l’accès à l’avortement médicalisé en cas d’inceste ou de viol contraint
chaque année des milliers de femmes et de filles à recourir à des pratiques clandestines,
souvent au prix de leur vie.
Les campagnes de stigmatisation légitiment la culture de l’impunité pour les auteurs de
violences sexistes, décourageant les victimes de porter plainte.
De même, ces mouvements anti droit infligent une double marginalisation aux filles: en tant
qu’enfants et en tant que femmes avec la validation des mariages précoces et forcés qui
compromettent leur éducation et les enferment dans un cycle de pauvreté.
Le refus de promouvoir les droits sexuels et reproductifs augmente les grossesses
adolescentes et les abandons scolaires. La persistance des mutilations génitales féminines
(MGF), tolérées ou minimisées, viole directement leur intégrité corporelle et leur dignité
humaine. Ces pratiques compromettent la capacité des nouvelles générations à jouir
pleinement de leurs droits fondamentaux et à participer au développement du pays. Par
conséquent, les femmes et les filles restent exposées à une spirale de violence qui touche
leur santé physique, leur bien-être psychologique et leur avenir socio-économique.
Une violation flagrante des engagements internationaux
En bloquant les réformes juridiques et sociales, ces mouvement placent le Sénégal en
contradiction avec ses engagements internationaux tels que:
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
( CEDAW ) ratifiée d’ 1985, demeure lettre morte face au maintien du Code de la famille
discriminatoire de 1972;
Le Protocole de Maputo, ratifié en 2004, exige la protection des femmes contre les violences et l’accès à l’avortement en cas de viol ou d’inceste. Rien n’a été fait en ce sens;
Les Objectifs de développement durable (ODD 3 et 5) sur la santé et l’égalité des sexes sont compromis.
Les mouvements anti droits ne se contentent donc pas de freiner les progrès, ils entraînent
le Sénégal dans un recul normatif contraire aux standards internationaux.
Vers une régression systémique des droits humains
Les conséquences dépassent le cadre des droits des femmes pour toucher l’ensemble de
l’espace civique Les féministes et défenseur·es des droits humains sont la cible d’attaques,
de cyberharcèlement et de menaces physiques, ce qui limite leur liberté d’expression et leur
sécurité. La peur conduit à l’autocensure des universitaires, journalistes et associations,
empêchant un débat public ouvert et pluraliste. Les institutions démocratiques se laissent
influencer par les pressions religieuses et populistes, ce qui réduit leur indépendance et
affaiblit l’État de droit. En s’attaquant aux droits des femmes et des filles, les mouvements
anti-droits fragilisent l’ensemble des droits humains Ils redéfinissent la citoyenneté de façon
exclusive, où seuls certains groupes conformes aux normes conservatrices sont considérés
comme légitimes en installant une hiérarchie entre droits « acceptables » (liberté de culte) et
droits « rejetés » (égalité de genre, autonomie corporelle), fragilisent la sécurité collective et
en favorisant la polarisation, la haine et les tensions sociales. Leur action ne constitue pas
une simple contestation idéologique, c’est une entreprise de régression systémique qui met
en péril le socle des droits humains universels.
L’essor des mouvements anti droits au Sénégal ne se limite pas à un débat de valeurs, il
engendre des conséquences dramatiques et mesurables sur la vie des femmes et des filles,
tout en compromettant l’avenir démocratique et les engagements internationaux du pays.
Face à ce danger, l’analyse scientifique révèle une vérité incontournable : protéger les droits
des femmes, c’est protéger la démocratie et les droits humains dans leur ensemble. Toute
complaisance face aux mouvements anti droits équivaut à cautionner la violence, l’exclusion
et la régression sociale.
Oussama Monica Sagna
Juriste - Journaliste - Féministe
Commentaires (10)
c'est un long combat noble la Sénégalaise a des droits
en observant de loin pays occidentaux le droit des femmes régule aussi
restons mobilisés le Sénégal sera le gagnant
Courage
La Republique des Bissau Guinéens de la Casamance.
Ndeyssaan, les Wolofs, Sereers, Halpulaars de PASTEF n'ont toujours rien compris des procédés des diolas.
Pas de partage de gâteau mais les diolas tentent de prendre subtilement le pouvoir mais c’est peine perdue. 2,5 % de la population.
Heureusement que le Bon Dieu nous a montré leurs vrais visages.
2029 Inshallah, leep leer
Ce sont dès dangers pour la société
C est surtout vous le féministes sataniques financées et manipulées par l occident qui êtes le vrai Danger.
Les africains en ont marre de la rhétorique et du narratif venu de l Europe.
Ces manipulateurs ne respectent rien,ils n ont ni foi foi ,ni loi,et veulent nous imposer leurs "valeurs",tout en remettant celles des autres.
L Afrique n accepte plus cette manipulation,et resté profondément attachée a ses valeurs,comme tout individu normal.
Alors ,foutre la paix gens,travaillez comme tout le monde,et arrêtez d emmerder les gens avec les Droits,les Droits,les Acquis et les Avantages,arrêtez d arnaquer les Hommes pour leur soutirer de l argent,arrêtez d utiliser le mariage comme moyen d extorsion de fonds.
Les féministes sont un cancer a combattre.
Y en a marre de ces éternelles revendications.
Dans une societé tout le monde a des Droits,mais aussi des Devoirs.
Mais ces pétasses ne sont interessées que par les avantages et les facilités.
Y en a marre
Elles sont nuisibles parce qu en les écoutant ,nos filles,soeurs,niéces et épouses auront l impression qu elles n ont aucun devoir dans la Societé,mais que des Droits.
Beug Lou yomb rek
Des bissau 🇬🇼 ont pris le pouvoir au pays de la teranga ils ne representent que 2% de la population c pas possible
@Moussa lo: respecte notre maitre (nos filles, sœurs, nièces et épouses)...................gourou dit des guenons...
Les hommes qui pleurent parce qu’ils pensent que les femmes vont se venger
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