Calendar icon
Saturday 18 October, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Les mouvements anti droits au Sénégal : un péril pour les femmes, les filles et l’espace civique (Par Oussama Monica Sagna)

Auteur: Oussama Monica SAGNA

image

Les mouvements anti droits au Sénégal : un péril pour les femmes, les filles et l’espace civique (Par Oussama Monica Sagna)

Le Sénégal est souvent cité comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, fort de

sa stabilité politique et de son pluralisme social. Pourtant, derrière cette image, s’exprime

une dynamique inquiétante : la montée en puissance de mouvements qualifiés d’anti droits.

Ces groupes, organisés ou informels, se caractérisent par une opposition systématique aux

réformes en faveur des droits humains, notamment les droits des femmes et des jeunes.

Leur influence croissante produit des conséquences dramatiques : recul normatif, restriction

de l’espace civique, aggravation des violences basées sur le genre et fragilisation des

perspectives démocratiques.

Une aggravation des violences sexistes et sexuelles

Les discours et actions des mouvements anti droits renforcent la banalisation de la violence.

En s’opposant à l’éducation complète à la sexualité, ils privent les jeunes filles d’outils de

prévention contre les grossesses précoces, les mariages forcés et les abus sexuels.

Le refus d’élargir l’accès à l’avortement médicalisé en cas d’inceste ou de viol contraint

chaque année des milliers de femmes et de filles à recourir à des pratiques clandestines,

souvent au prix de leur vie.

Les campagnes de stigmatisation légitiment la culture de l’impunité pour les auteurs de

violences sexistes, décourageant les victimes de porter plainte.

De même, ces mouvements anti droit infligent une double marginalisation aux filles: en tant

qu’enfants et en tant que femmes avec la validation des mariages précoces et forcés qui

compromettent leur éducation et les enferment dans un cycle de pauvreté.

Le refus de promouvoir les droits sexuels et reproductifs augmente les grossesses

adolescentes et les abandons scolaires. La persistance des mutilations génitales féminines

(MGF), tolérées ou minimisées, viole directement leur intégrité corporelle et leur dignité

humaine. Ces pratiques compromettent la capacité des nouvelles générations à jouir

pleinement de leurs droits fondamentaux et à participer au développement du pays. Par

conséquent, les femmes et les filles restent exposées à une spirale de violence qui touche

leur santé physique, leur bien-être psychologique et leur avenir socio-économique.

Une violation flagrante des engagements internationaux

En bloquant les réformes juridiques et sociales, ces mouvement placent le Sénégal en

contradiction avec ses engagements internationaux tels que:

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes

( CEDAW ) ratifiée d’ 1985, demeure lettre morte face au maintien du Code de la famille

discriminatoire de 1972;

Le Protocole de Maputo, ratifié en 2004, exige la protection des femmes contre les violences et l’accès à l’avortement en cas de viol ou d’inceste. Rien n’a été fait en ce sens;

Les Objectifs de développement durable (ODD 3 et 5) sur la santé et l’égalité des sexes sont compromis.

Les mouvements anti droits ne se contentent donc pas de freiner les progrès, ils entraînent

le Sénégal dans un recul normatif contraire aux standards internationaux.

Vers une régression systémique des droits humains

Les conséquences dépassent le cadre des droits des femmes pour toucher l’ensemble de

l’espace civique Les féministes et défenseur·es des droits humains sont la cible d’attaques,

de cyberharcèlement et de menaces physiques, ce qui limite leur liberté d’expression et leur

sécurité. La peur conduit à l’autocensure des universitaires, journalistes et associations,

empêchant un débat public ouvert et pluraliste. Les institutions démocratiques se laissent

influencer par les pressions religieuses et populistes, ce qui réduit leur indépendance et

affaiblit l’État de droit. En s’attaquant aux droits des femmes et des filles, les mouvements

anti-droits fragilisent l’ensemble des droits humains Ils redéfinissent la citoyenneté de façon

exclusive, où seuls certains groupes conformes aux normes conservatrices sont considérés

comme légitimes en installant une hiérarchie entre droits « acceptables » (liberté de culte) et

droits « rejetés » (égalité de genre, autonomie corporelle), fragilisent la sécurité collective et

en favorisant la polarisation, la haine et les tensions sociales. Leur action ne constitue pas

une simple contestation idéologique, c’est une entreprise de régression systémique qui met

en péril le socle des droits humains universels.

L’essor des mouvements anti droits au Sénégal ne se limite pas à un débat de valeurs, il

engendre des conséquences dramatiques et mesurables sur la vie des femmes et des filles,

tout en compromettant l’avenir démocratique et les engagements internationaux du pays.

Face à ce danger, l’analyse scientifique révèle une vérité incontournable : protéger les droits

des femmes, c’est protéger la démocratie et les droits humains dans leur ensemble. Toute

complaisance face aux mouvements anti droits équivaut à cautionner la violence, l’exclusion

et la régression sociale.

Oussama Monica Sagna

Juriste - Journaliste - Féministe

Auteur: Oussama Monica SAGNA
Publié le: Samedi 18 Octobre 2025

Commentaires (10)

  • image
    YOFF il y a 8 heures

    c'est un long combat noble la Sénégalaise a des droits
    en observant de loin pays occidentaux le droit des femmes régule aussi
    restons mobilisés le Sénégal sera le gagnant
    Courage

  • image
    Niit il y a 8 heures

    La Republique des Bissau Guinéens de la Casamance.
    Ndeyssaan, les Wolofs, Sereers, Halpulaars de PASTEF n'ont toujours rien compris des procédés des diolas.
    Pas de partage de gâteau mais les diolas tentent de prendre subtilement le pouvoir mais c’est peine perdue. 2,5 % de la population.
    Heureusement que le Bon Dieu nous a montré leurs vrais visages.
    2029 Inshallah, leep leer

  • image
    Anta diop il y a 7 heures

    Ce sont dès dangers pour la société

  • image
    Anti Feministe il y a 7 heures

    C est surtout vous le féministes sataniques financées et manipulées par l occident qui êtes le vrai Danger.
    Les africains en ont marre de la rhétorique et du narratif venu de l Europe.
    Ces manipulateurs ne respectent rien,ils n ont ni foi foi ,ni loi,et veulent nous imposer leurs "valeurs",tout en remettant celles des autres.
    L Afrique n accepte plus cette manipulation,et resté profondément attachée a ses valeurs,comme tout individu normal.
    Alors ,foutre la paix gens,travaillez comme tout le monde,et arrêtez d emmerder les gens avec les Droits,les Droits,les Acquis et les Avantages,arrêtez d arnaquer les Hommes pour leur soutirer de l argent,arrêtez d utiliser le mariage comme moyen d extorsion de fonds.

  • image
    Senegalais il y a 7 heures

    Les féministes sont un cancer a combattre.
    Y en a marre de ces éternelles revendications.
    Dans une societé tout le monde a des Droits,mais aussi des Devoirs.
    Mais ces pétasses ne sont interessées que par les avantages et les facilités.
    Y en a marre

  • image
    Moussa lo il y a 7 heures

    Elles sont nuisibles parce qu en les écoutant ,nos filles,soeurs,niéces et épouses auront l impression qu elles n ont aucun devoir dans la Societé,mais que des Droits.

  • image
    Elhadji il y a 6 heures

    Beug Lou yomb rek

  • image
    Tyrh il y a 6 heures

    Des bissau 🇬🇼 ont pris le pouvoir au pays de la teranga ils ne representent que 2% de la population c pas possible

  • image
    Oustaz Jacuzzi il y a 6 heures

    @Moussa lo: respecte notre maitre (nos filles, sœurs, nièces et épouses)...................gourou dit des guenons...

  • image
    Diouma il y a 5 heures

    Les hommes qui pleurent parce qu’ils pensent que les femmes vont se venger

Participer à la Discussion