[Grain de sel] Le trottoir propre, l’estomac vide (par Betu Wurus)
Il faut le reconnaître, c’est agréable. Dakar est propre. On peut enfin marcher sur les trottoirs sans trébucher sur un étal de ceintures ni contourner une table de pousse-pousse.
C’est aéré et on se croirait presque en Europe… la poussière en plus. Le moins que l’on puisse dire est que L’État a réussi son pari esthétique mais il y a un silence. Celui du gorgorlou. Où est-il passé au juste? Le jeune qui vendait des mouchoirs au feu rouge ? La dame qui préparait le petit-déjeuner des travailleurs ? Ils n’étaient pas là pour décorer.
Ils étaient là pour survivre. Et c’est là que le bât blesse. On a traité un problème économique comme un problème de voirie. Quel est l’impact de chasser ces milliers de marchands sans leur offrir la moindre alternative ? On n’a pas formalisé le secteur informel, on l’a amputé. Ce qui ne règle le chômage mais l’a simplement rendu invisible. La nature a horreur du vide. Et l’estomac du gorgorlou, encore plus. Ce vendeur n’a pas de plan B, pas de site de recasement, pas de promesse tenue. Son seul capital, c’est ce mètre carré de bitume. En le chassant, on ne l’a pas rendu plus riche, on l’a juste rendu plus désespéré. C’est un risque immense.
Pensez-vous vraiment que ces gens vont mourir de faim poliment, chez eux, juste pour que la ville reste belle ? Il fallait d’abord leur offrir une alternative avant de les faire lever. Parce que ce vide, si propre aujourd’hui, sera bientôt rempli.
Soit par les mêmes gorgorlous, jouant à cache-cache avec la police parce que leurs enfants doivent manger. Soit par la colère. La propreté sans solution sociale, c’est juste de la décoration. Et la décoration, ça ne se mange pas.
Commentaires (16)
Bien parlé l’ami
Le travail c'est d'abord dans la discipline et dans les lois édictées.
Tu peux les heberger chez toi si la décoration ne compte pas pour toi.
et ben betu wurus t'as qu'à heberger le max de tabkiers chez toi et tes parents
nous on s'en fou on veut un cadre de vie vivable./
Encourageons le même nistre Bama cisse
Je ne suis pas de Pastef
Incroyable de penser ainsi, et surtout d'oser l'écrire.
Si l'anarchie et la saleté rendaient riche, il y a longtemps que le Sénégal serait devenu extra riche (et les Sénégalais aussi). Il n'y a qu'au Sénégal où on pense que l'informel peut développer un pays, mais celui-ci détruit plus qu'il ne créer.
Cette occupation anarchique a détruit l'industrie touristique et de l'artisanat. Il n'était plus possible d'avoir un restaurant clean ou une boutique de prêt à porter tendance. Personne n'osait plus ouvrir un atelier de couture, de tapisserie haut de gamme et de maison d'hôte dans certaines zones de la capitale.
Tout n'était que désordre, bruit, tumulte et poussière, eaux usées et saletés. Combien d'entreprises ruinées pour sa perte de clientèle en raison de tabliers partout autour ?
Le sénégalais a droit aussi à la qualité, à un environnement sain, à des espaces verts agréables. Betu wurus : la vie du sénégalais ne doit pas se limiter à son ventre et à son bas-ventre !!! La santé de l'esprit (qui passe parfois par le visuel) est tout aussi importante.
Wassalam.
Tout à fait d’accord avec l’article, on s’attaque là aux conséquences et pas aux causes.
Les commentaires précédents qui critiquent l’article pensent que ces tabliers sont la cause de la misère. C le monde à l’envers. Il n’y a que les nantis pour penser comme ça c’est juste que vous mangez à votre fin. Que les autres crèvent on s’en fiche . Que l’état abatte sa force sur eux c bien fait ils sont sales et indisciplinés. Vous portez en vous les germes d’un fascismes inconscient. Laissez ces gens travailler s’ils pouvaient avoir un emploi plus digne ils ne seraient pas dans les rues . Et si vous n’étiez pas des privilégiés vous seriez vous même en train de vendre sur un trottoir
Les fameux journalistes sénégalais il n'y a pas plus hypocrite.
Ce pays va se transformer de gré ou de force
betu wurus la résolution de ces phénomènes des ambulants jakartas cars rapides mendiants clandos dépots sauvages d'ordures... ne peut se faire sans douleurs. tous les régimes qui se sont succédés s'ils avaient réellement travaillé à résoudre le désordre nous n'en serions pas à ce niveau d'incivisme. tous ont préféré fuir devant leurs responsabilités plus pour des calculs politiques que pour autres choses. aujourd'hui occuper l'espace public est devenu culturel chez certains qui pensent que cela est normal. quand des solutions leur sont offertes, ils finissent par la rejeter. la preuve les marchés hebdomadaires qui se tiennent dans beaucoup de quartiers de dakar comme celui du samedi sur l'axe qui passe devant wal fadjiri c'est pour caser les ambulants. c'est pape diop alors maire de dakar qui l'avait initié. avec le temps, certains ont voulu en faire un marché permanent.
depuis 20 ans on est dans le processus de changement des cars rapides et "ndiaga ndiaye" par les bus "TATA" jusqu'à maintenant ces premiers circulent parceque les transporteurs font du dilatoire et en face l'état est faible. aujourd'hui la première livrée de bus "TATA" elle même est arrivée en fin de cycle pire les habitudes et attitudes que l'on voulaient changer dans le transport urbain perdure.
sur la nationale de nombreux arrêts de bus urbains sont envahis par les bus et les minibus interurbains en partance pour l'intérieur du pays pourtant la gare des baux maraichers étaient sensés les accueillir. les taxis et les clandos aussi c'est pareil. on a même importés des véhicules à gaz pour entre autre des raisons écologiques ça ne sert à rien, ils refusent d'intégrer le programme. à ce chaos est venu s'ajouter le phénomène des jakartas. actuellement circuler sereinement est compliqué du fait des engins à 2 roues qui roulent au mépris des règles les plus élémentaires du code de la route.
c'est à cause de ce manque d'organisation de notre cadre de vie que les étrangers nous envahissent et augmentent davantage la laideur de Dakar. beaucoup parmi les ambulants vendeurs d'eau de café conducteurs de tricycles mendiants sont étrangers. nous n'avons aucune raison des les laisser continuer à occuper l'espace public. certains n'ont aucun apport économique pour le pays au contraire ils sont une menace sécuritaire et sanitaire (les mendiants étrangers défèquent à l'air libre parfois tout près d'habitations ou d'écoles…).
l'état doit prendre le problème à bras le corps et lutter contre l'incivisme. des compagnies de gendarmerie et de police doivent être créées équipées pour maintenir les rues désencombrées propres. les étrangers venus au Sénégal pour mendier évoluer dans l'informel doivent être systématiquement être fichés et reconduits à la frontière. cela ne se fera pas en peu de temps mais il faut de manière méthodiques et courageuses maintenir la dynamique.
Un article bizarre comme doit l'être son auteur. Comment peut-on se plaindre de remettre de l'ordre et de la discipline dans Dakar ou n'importe quelle ville du pays? On n'aurait jamais dû laissé faire.
Un métier décent ne se fait pas au détriment de l'ordre et de la loi. Dakar était propre du temps du président Senghor dont le rêve était de hisser cette ville au rang des grandes villes comme Paris.
C'était bien parti notamment au niveau du plateau.
Il a eu le programme de supprimer les bidonvilles au cœur de la capitale en créant des sites dans la banlieue. Malheureusement le clientelisme politique et la magouille ont fait leurs effets.
Aujourd'hui le ministre de l'intérieur a décidé certainement sur instruction du PM de s'attaquer au problème de l'encombrement. Même si on n'est pas d'accord sur tout il faut encourager une telle initiative.
Nous avons au contraire beaucoup de respect pour ces gens, mais nous ne devons pas sombrer dans l'anarchie.
Pour Zing : Je suis presque certain que chez toi, tu n'es pas envahi par des marchés 24/7J, tu n'as pas du fermer ta boutique car les clients n'avaient plus accès à celle-ci, que tes enfants n'osent plus sortir en raison de l'insécurité permanente. Dans certains quartiers, vous ne pouvez pratiquement plus célébrer vos mariages, baptêmes et même les décès. Les enfants ne peuvent plus étudier. Certaines personnes sont coupées du monde en raison des marchands ambulants, tabliers, gargottes et autres cantines installés autour des habitations. J'ai un ami qui habite aux HLM6 que le marché à envahi : Il sort de chez lui à 05H du matin pour ne rentrer le soir qu'à 22H. Il me dit "Grand, ici la journée est invivable. Personne ne peut se construire sereinement ici"
Ah bon les ventres sont vide ? Bamba laissez les revenir sur le trottoir mais partout à la place de l'indépendance devant le palais au abord de l'assemblée
Il ne faut pas oublier que le noir aime la saleté
Je n'ai lu que le titre mais si cette individu a écrit ce que je pense cad demander de laisser ce bordel dans Dakar alors c'est un couillon de 1ère heure. Wasalam
@Jody
Et la viande de chat, d'âne et de chien. C'est l'excès dinformel qui le permet. Et ces gens qui vendent sur les trottoirs n'ont généralement pas vocation à ouvrir une boutique en bonne et due forme. Une enquête sociologique montrait au début des années 2000, qu'ils y restent durant 20, 30 ans, toute leur carrière lors même que les moyens d'ouvrir une boutique ne leur fait pas défaut.
Buts Wurus, tu es peut-etre très à l'aise avec le bazar et la saleté. Il y a des Sénégalais dont ce n'est pas le cas. Et pour les deguerpis et les mendiants, je rappelle qu'il y a plein de postes à pourvoir dans l'agriculture et qu'il y en aura bientôt à suffisance dans le btp, comme ce fut le cas avant.
Il y a un processus d'appauvrissement de l'intelligence auquel très peu prête attention: c'est cette tendance qui veut que toute production intellectuelle soit nécessairement pour ou contre le pouvoir. C'est dans cette boîte que s'est retrouvés enfermés la presse sénégalaise et ses contributeurs.
"Il faut le reconnaître, c’est agréable. Dakar est propre. On peut enfin marcher sur les trottoirs sans trébucher sur un étal de ceintures ni contourner une table de pousse-pousse.
C’est aéré et on se croirait presque en Europe…"
J'ai lu et relu ces lignes à maintes reprises. Je suis retrouver pour fouiller et retrouver l'article, qui n'est pas resté en 1e page. Tellement j'ai du mal à y croire et tellement ca me remplit de bonheur ! Je n'ai jamais connu Dakar propre et aérée. Et ne vivant pas au Senegal, j'aurais aimé voir ca en images. Merci a Pastef pour avoir osé le faire.
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