Une voix mielleuse, un teint chatoyant, un physique guirly à souhait :1,78 mètre, 60 kilos, un tour de poitrine de 85 cm, un tour de taille de 36 cm, autant d'atouts qui ont fait peser la balance en faveur de Vanessa Raphaela Edorh lors de l'élection Miss Sénégal Paris, le 18 novembre dernier. Les prétendantes à la couronne de Tacko Fatim Thiam (actuelle Miss Sénégal) ont du souci à se faire, car cette originaire de Liberté 2 (Dakar), compte monter sur la plus haute marche, du podium. Même si certains ont mis en doute sa « sénégalité», qu'elle revendique à part entière... Entretien.
Qui se cache derrière Vanessa Edorh, Miss Sénégal Paris 2012 ?
Je suis une jeune Sénégalaise de 22 ans. Je suis née et j'ai grandi à Dakar, précisément à la Sicap Liberté 2. J'ai étudié à l'institution Notre Dame jusqu'en classe de quatrième, avant d'aller aux Maristes «Cours Sainte-Marie de Hann) où j'ai obtenu mon baccalauréat français. J'ai toujours vécu avec ma mère, qui est une Sénégalo-capverdienne.
Votre nom est assez rare pour une Sénégalaise ?
Edorh est un nom d'origine togolaise. Mon père est Togolais, mais je tiens à préciser que je ne connais que la culture sénégalaise, car j'ai toujours baigné là-dedans et je ne connais que ça. Je ne suis allée au Togo qu'une seule fois, lorsque j'étais encore gamine. Mon éducation, ma culture, tout chez moi est le reflet de la société sénégalaise. D'ailleurs, je ne parle que deux langues : le wolof et le français. Toutes mes connaissances, je les ai acquises au Sénégal. Ce n'est qu'après mon baccalauréat en 2008, que je suis venue en France pour poursuivre mes études. Je n'avais que 18 ans à l'époque et grâce à mon éducation à la sénégalaise, j’ai pu m'accomplir, savoir qui je suis, d’où je viens et où je vais.
Comment se fait-il que vous n'ayez pas adopté la culture de votre père ?
J'ai vécu avec lui jusqu'à l'âge de 11 ans. Par la suite, il est rentré au Togo, après s'être séparé de ma mère. C'est elle qui m'a éduquée. Elle s'est toujours sacrifiée pour qu'on fréquente les meilleures écoles, mon frère et moi. Mon plus grand rêve, c'est de réussir dans la vie afin de la combler de joie.
Pourtant, après votre sacre, certains Sénégalais ont mis en doute vos origines sénégalaises...
Cela m'a beaucoup peiné d'entendre ces critiques. Je suis Sénégalaise à part entière. La France est pour moi une terre d'accueil. Tôt ou tard, je rentrerai au bercail. Ceux qui disent que je ne suis pas Sénégalaise n'ont qu'à me dire ce que je suis. Ce pays m'a tout appris et a fait de moi ce que je suis et un beau jour, on veut m'enlever ce droit. J'ai vraiment été déçue. Ces gens ne savent même pas de quoi ils parlent, ils disent que je suis Togolaise, alors que j'ai des papiers d'identité sénégalais. De toute manière, je n'aurais même pas pu me présenter à l'élection Miss Sénégal Paris, sans avoir la carte d'identité nationale, à plus forte raison remporter le titre.
Que faites-vous dans la vie civile ?
Je suis étudiante en hôtellerie et je travaille en même temps dans un restaurant. Plus tard, j'aimerais bien devenir directrice ou responsable des ressources humaines dans un grand hôtel, ou posséder le mien.
Vous vous êtes également illustrée dans le mannequinat.
Effectivement. J'ai posé pour la styliste sénégalaise, Eva Gabara et j'ai fait un book photo à cet effet. Mais cela s'arrête là, je n'appartiens à aucune agence.
Avec votre élection à Miss Sénégal Paris peut-on s'attendre à ce que vous hantiez les podiums comme mannequin ?
Non, cela ne fait pas partie de mes ambitions. Je suis plutôt passionnée par tout ce qui est restauration, hôtellerie...
Comment vous est venue l'idée de vous présenter à cette élection ?
C’est grâce à une amie qui m'avait proposé de le faire avec elle. Je me suis sentie concernée dès le début, j'étais fière à l'idée de représenter la diaspora sénégalaise de Paris à cette élection. Dieu a bienfait les choses, j'ai remporté le titre.
Pensez-vous avoir des chances de remporter la couronne de Miss Sénégal ?
Je n'ai pas encore vu les autres candidates, mais je sais qu’elles seront toutes belles, à l'image de la femme sénégalaise en général. Toutefois, mon souhait est de leur ravir la vedette et je pense pouvoir y arriver.
Connaissez-vous la gagnante de l'année dernière ?
Pas vraiment, je n'ai vu que des photos d'elle (Tacko Fatim Thiam, Ndlr). Elle est très belle et très élégante...
Pensez-vous avoir plus d'atouts qu'elle ?
Je ne pense pas être plus belle qu'elle, mais je sais aussi que j'ai certains atouts qui ont fait peser la balance en ma faveur. On a chacune notre truc... Ce n'est pas pour rien que j'ai été choisie pour représenter nos compatriotes de Paris à la grande finale.
Si vous remportez la palme, seriez-vous prête à tout laisser tomber pour venir vous installer au Sénégal et accomplir vos obligations de Miss ?
Déjà, mon objectif c'est de rentrer vivre au Sénégal. Maintenant, si je gagne l'élection Miss Sénégal et que je peux faire beaucoup de choses pour mon pays, c'est tant mieux. En quelque sorte, j'aurais de bonnes raisons pour anticiper mon retour.
Quel sera votre combat si vous êtes élue Miss Sénégal 2012 ?
Si je suis à temps plein à Dakar, je vais axer mon combat sur la scolarisation des enfants, particulièrement les filles. Les enfants sont naturellement l’avenir de demain et s'ils ne savent ni lire, ni écrire, c'est clair qu'ils auront un handicap. Je vais faire en sorte que des écoles soient créées dans les villages les plus reculés du Sénégal.
Y a-t-il quelqu'un dans votre vie ?
Effectivement, je sors avec un Ivoirien et nous entretenons une relation sérieuse. Nous avons des projets de mariage pour bientôt.
Vous n'avez pas eu de prêtent sénégalais ?
Cela ne fait pas partie des obligations de Miss de sortir avec un Sénégalais (rires). En tout cas, cela ne vient pas de moi, c'est peut-être parce qu'ils ne sont pas intéressés...
Après les cours et le boulot, comment occupez-vous votre temps ?
A vrai dire, je n'ai pas beaucoup de temps. Quand je ne suis pas en cours, je travaille. Je préféré faire rentrer de l'argent plutôt que d'en sortir.
Il ne vous arrive jamais de sortir avec vos amis, passer du bon temps ?
Seulement à quelques rares occasions, la vie à Paris est très chère. Je le faisais souvent lorsque je venais d'arriver, mais au fur et à mesure, je me suis rendue compte que cela ne servait à rien. Maintenant, je me suis rangée.
Comment vous définiriez-vous ?
Je suis une jeune fille très persévérante, très déterminée et très discrète, je n'aime pas me faire remarquer. Mon principal défaut, c'est que je suis très naïve. Je suis également quelqu'un qui aime bien prendre soin d'elle et de son homme. Je suis très «salagne-salagne» (astucieuse) et je sais faire de bons petits plats, comme le «Yassa» et le «Thiébou Dieun». En bonne Sénégalaise, j'utilise les «cùray» (encens), les «bines -bines» (ceintures de perles) et autres artifices de séduction...
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