Pape Diouf a cru à un poisson d’avril. La nouvelle du décès de Habib Faye l’a pris de court. «Je n’en reviens toujours pas. J’ai cru à un poisson d’avril, confie le leader de la Génération consciente contacté par Seneweb. On a discuté au téléphone il y quelques jours, et il me disait qu’il avait des idées pour mon concert de Bercy.»

Avant tout, Pape Diouf se souvient de «l’ami», «le soutien», «le grand», grâce à qui il a intégré le Lemzo Diamono. Il dit : «J’ai connu Habib Faye au Lemzo Diamono. Quand je passais mon audition pour intégrer le groupe, il était présent. C’est grâce à lui que Lamine Faye m’a recruté. Il me disait que j’avais des potentialités énormes, que je n’exploitais pas.»

«Un docteur en musique»

Le défunt bassiste, c’était aussi un compositeur hors-pair. «Le marimba, cette sonorité que l’on retrouve dans tous les morceaux mbalax, Habib Faye en est le concepteur, indique Pape Diouf, admiratif. Beaucoup d’artistes reprennent ses compositions. Il était un professeur, un docteur en musique. Durant des tournées à l’étranger, je voyais de grands artistes comme Richard Bono, s’inclinait devant lui. Il était d’une dimension exceptionnelle. Le Sénégal a perdu un baobab.»

Habib Faye était aussi connu pour son humour. «Ce qui m’a le plus marqué, c’était lors du dernier Bercy de Youssou Ndour : lors des répétitions, c’est lui qui assurait l’ambiance en coulisses, rembobine le leader de la Génération consciente. Il faisait rire tout le monde avec des contes et anecdotes croustillantes.»

Le  seul regret de Pape Diouf : «n’avoir jamais collaboré avec lui».