Le festival de la reine Amang Étame, qui marque l’anniversaire de l’intronisation à la cour de la reine de Bignona, ouvert le 26 décembre dernier, vit au rythme de l'unité entre les Diolas et les Sérères à travers le cousinage entre Aguène et Diambone symbole de paix. 

Plusieurs autorités, dont le secrétaire d'État à la Culture Bacary Thior, le préfet de Bignona, des maires de du département de Bignona, de la reine mère d’Oussouye, de Rose Wardini, invitée spécialement de la reine, étaient présentes, pour célébrer le brassage culturel.

Pour Bakary Diatta, maire Bignona, " ce moment représente plus qu'une simple fête de la cour royale. Il comporte également une phase spirituelle qui renvoie à une croyance divine protectrice de la société traditionnelle africaine. Il nous permet de célébrer notre culture, de montrer notre agressivement à nos valeurs ancestrales. À travers cette célébration, nous rappelons notre identité. Nous démontrons notre capacité de résilience devant un monde en perpétuelle mutation, avec une influence occidentale qui s'impose par un impérialisme culturel basé sur la diffusion cinématographique massive de produits étrangers et des modèles de consommation qui tentent de marginaliser les cultures locales et d'installer une prétendue civilisation".

S’inspirant de Léopold Sédar Senghor, Bakary Diatta affirme que la culture n'est pas simplement un rajout au développement, mais elle est le fondement du développement. Avant de  plaider pour la valorisation des facettes culturelles du pays à travers le cinéma, des festivals, mais également à travers la médiatisation de ses différentes facettes.

Rose Wardini, s’est réjouie de la richesse de la culture de la Casamance et du brassage culturel entre Diolas et Sérères qui n’est plus à démontrer. Au côté de la reine de Bignona et de la reine mère d'Oussouye, Rose Wardini promet son accompagnement à toute action de développement au profit des femmes. 

" J’ai vu une culture riche. Et je promets de continuer mes actions entamées ici depuis quelques mois. Je vais les soutenir et les accompagner dans tous les domaines - éducation, santé - parce que je porte la Casamance dans mon cœur", a affirmé la présidente du mouvement Sénégal nouveau.

Le secrétaire d'État à la Culture estime que c’est un événement qui dépasse Bignona et la Casamance et qui parle désormais au Sénégal et au monde entier. "Votre geste est fort. Il est symbolique, il est profondément africain. Je suis ici au nom du président de la République pour magnifier votre geste et mesurer à sa juste valeur. Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko sont deux frères, deux hommes qui, par leur vision, réconcilient les mémoires réveillées à Aguène et Diambone. Et rappellent que Sérères et Diolas partagent une même pirogue dans l'histoire du Sénégal" rappelle Bacary Thior. 

"Le Sénégal que nous aimons est un Sénégal où les cultures se parlent, un Sénégal où les traditions se reconnaissent, un Sénégal où le cousinage existe. Et n'est pas un slogan, mais une pratique vivante", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire d’État à la Culture a peint ce festival comme une école pourvue d’une âme reliant la culture au mysticisme. "Ces journées culturelles de Bignona ne sont pas un simple événement festif. Elles sont une âme. Elles ont une âme. Elles relient la culture au mysticisme. Elles font dialoguer le sacré et le quotidien. Elle réconcilie le traditionnel et le moderne. Elle rassemble les peuples et incarne la paix. Ici, à Bignona, la paix ne se décrète pas. Elle se vit, elle se transmet, elle se danse, elle se chante, elle se célèbre. Comme le disait si bien Léopold Sédar Senghor, la culture est ce qui reste lorsqu'on a tout perdu. Cela veut dire une chose simple : la culture, c'est l'éternité".

" À travers ces journées, Bignona nous rappelle une vérité essentielle : sans culture, il n'y a pas de développement durable. Il n'y a pas de paix durable, il n'y a pas de nation forte", a martelé Bacary Thior.

Plusieurs délégations du Sine et du Saloum ont pris part aux festivités, dont la plus remarquable est celle de Sathior de Fatick.