« L’émigration clandestine : l’oubli peut être fatal à un peuple ». C’est le thème de l’exposition d’art en bois de pirogue que présente celui qui aime se définir comme un artisan-designer Fara Mendy sous le label Far’art. Artiste atypique, il refuse que le fléau de l’émigration clandestine soit noyé par le flot de l'actualité. L'exposition, qui s'est d'abord tenue au théâtre national Daniel Sorano , a eu ensuite lieu à l'Institut culturel français. Pape Fara Beuthame Mendy, de son vrai nom, sculpteur ébéniste de formation, a ainsi voulu immortaliser l'émigration clandestine qui a englouti des centaines de jeunes Sénégalais en quête de l'eldorado occidental et qui ont osé braver les flots marins à bord d'embarcations de fortune.
Son matériel est constitué de ces embarcations qui avaient déjà navigué et qu'il a rachetées et entièrement mises en pièces, avant d'en faire des objets d'utilité commune : lits, armoires, mobiliers de bureau, baby-foot. Ses oeuvres portent encore la marque des pirogues que l'on voit d'ordinaire sue les plages sénégalaises. Par elles, l'artiste veut, non seulement conjurer l'oubli de ce drame qui a frappé notre jeunesse, l'immigration clandestine par mer (un de ses amis y a perdu la vie), mais aussi susciter l'espoir qu'il y a encore des choses à faire sous nos cieux. Aujourd'hui encore, dans ses ateliers de grand-Yoff, Fara Mendy inculque son savoir-faire d'ébéniste à une vingtaine de jeunes qui, en cinq (5) ans d'apprentissage, pourront à leur tour, s'adonner au métier. Un bel exemple pour la jeunesse sénégalaise en proie au désespoir !
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