Souveraineté monétaire : pourquoi les autorités tardent à tourner la page du franc CFA
Le débat sur l’avenir du franc CFA continue d’animer l’Afrique de l’Ouest. Alors qu’elle plaidait pour une sortie immédiate de cette monnaie héritée de la colonisation, l’opposition d’hier, désormais au pouvoir, n’a pas encore franchi le pas.
Pour l’économiste Serigne Momar Seck, invité de l’émission Seneweb Eco de ce dimanche 17 août, la réponse est claire : « La rupture avec le CFA n’a jamais été envisagée comme une priorité immédiate ». « La première option, c’est l’intégration monétaire au sein de la CEDEAO. La sortie n’était qu’une deuxième option, en cas d’échec du projet communautaire», a-t-il fait savoir.
En effet, l’échéance fixée pour la création de l’Eco, la future monnaie unique de la CEDEAO, reste prévue à l’horizon 2027. « Nous sommes toujours dans les délais », souligne l’économiste, rappelant que ce calendrier correspond à la feuille de route adoptée.
Pour l’heure, les dirigeants africains semblent donc privilégier la prudence, misant sur l’intégration régionale plutôt qu’une rupture brutale. Mais l’échéance de 2027 pourrait bien constituer le véritable moment de vérité pour l’avenir du franc CFA. « Même si l’on a raté le rendez-vous de 2020, on peut respecter celui de 2027 parce que les questions complexes – régime de change, cadre de politique monétaire, mise en commun des réserves, entre autres – ont déjà trouvé des solutions », assure Serigne Momar Seck.
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