[Mediatek] Mamadou Ndiaye : Pilote du journalisme 2.0 au Cesti
De la philosophie aux TIC, de la France au Sénégal, du football à l’enseignement… Mamadou Ndiaye, Directeur du Cesti a caressé bien des claviers avant de diriger la plus grande école de journalisme d’Afrique francophone. Aujourd’hui, Do Ndiaye, natif de Rufisque et fervent supporter de l’Olympique de Marseille se donne comme défi : permettre aux journalistes d’explorer les opportunités du numérique.
Dans les rues sablonneuses de Diamaguene, à Rufisque, on l’appelait Do Ndiaye. Un gamin vif, accroché à son ballon de foot, toujours prêt à courir vers la plage ou à filer jusqu’à Bambilor cueillir des mangues avec ses camarades. Fils d’un ouvrier de l’usine Valda, Mamadou Ndiaye n’avait rien d’un enfant prédestiné à diriger, le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) l’école de journalisme la plus prestigieuse d’Afrique francophone. Mais déjà, on devinait chez lui la rigueur et l’obstination qui allaient marquer son parcours.
Après une scolarité sans faute à Rufisque, il entre à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et décroche une maîtrise en philosophie. En 2000, une bourse en poche, il prend l’avion pour la France avec l’ambition de préparer une thèse. Mais le destin aime les détours : un contretemps avec sa directrice de recherche le pousse à abandonner la philosophie pour se réinventer en sciences de l’information et de la communication. Pari réussi : en 2006, à Bordeaux, il soutient sa thèse et devient docteur.
Installé confortablement en France, un travail trouvé, appartement acquis, il aurait pu y faire sa vie et garnir ce que le jargon populaire appelle la «fuite des cerveaux». Mais l’homme à la peau noir, visage quelque peu bedonnant a choisi sa patrie. En 2007, un appel change tout : le Cesti lui propose un poste d’enseignant-chercheur au Cesti. Mamadou Ndiaye accepte sans hésiter. «Je me suis dit que c’était l’occasion de rendre ce que j’avais reçu», confie-t-il, fierté en bandoulière.
«Discipline, innovation et participation »
Spécialiste des Tic, passionné par le numérique et les nouvelles écritures journalistiques, Ndiaye selon certains étudiants du Cesti, s’impose rapidement comme l’un des piliers de l’institution créée en 1965. Dans les couloirs de cette partie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Do Ndiaye s’habille simplement. Parfois en Lacoste, parfois en chemise courte avec un jean. Une simplicité que la « communauté cestienne » adore. Directeur des études, puis directeur du CESTI en 2020, il arrive à la tête d’une école minée par des tensions. Son mot d’ordre : apaiser, réformer, innover.
Sous sa direction, le CESTI a vu apparaître de nouveaux modules : data-journalisme, fact-checking, journalisme mobile. Poussant le bouchon plus loin, il a élargi son champ avec des licences en communication et en production audiovisuelle. « Le CESTI doit rester une école de référence, mais il doit aussi s’adapter aux évolutions du métier », théorise-t-il.
Sur son style de management, il revendique une approche participative. « Je ne crois pas aux décisions imposées d’en haut. Ici, chacun doit se sentir impliqué, car l’école appartient à tous ».
L’homme est à la fois exigeant et accessible. Toujours prompt à discuter avec les étudiants, il garde ce côté «grand frère» pour beaucoup d’étudiants. Et quand il n’est pas plongé dans ses projets pédagogiques, on le retrouve devant un match de l’Olympique de Marseille, son club de cœur, qu’il soutient avec la même ferveur qu’autrefois sur les terrains de foot inter-quartiers.
Discipline, innovation et participation : ces trois mots résument sa vision. « Le journalisme change, le numérique bouleverse tout. Mais une école comme le CESTI doit rester une boussole : elle forme non seulement des professionnels compétents, mais aussi des citoyens responsables », conclut Mamadou Ndiaye, l’enfant de Rufisque devenu capitaine du navire.
Sa vision du journalisme d’aujourd’hui
Sur la pratique actuelle du métier, il reste critique. « Le journalisme traverse une période de turbulence, dit-il. On confond parfois vitesse et rigueur, bruit et information ». Pour lui, l’urgence est de revenir aux fondamentaux. « Le journaliste ne doit pas courir après le buzz. Il doit chercher, vérifier, contextualiser. C’est ce qui distingue une information fiable d’une simple rumeur».
Face à l’explosion des réseaux sociaux et des contenus générés par tous, il insiste : « Le journaliste doit être le gardien du sens et de l’éthique. Si nous perdons cela, nous perdons la confiance du public».
C’est cette conviction qu’il s’attache à transmettre aux nouvelles générations du Cesti : un journalisme à la fois ancré dans les technologies les plus modernes et fidèle à sa mission première, celle d’informer avec vérité et responsabilité.
Commentaires (6)
Un grand cesti à 10 étages naak et puis nguéne recycler tous les journalistes( à quelques exceptions près).
SVP.
Je décrete que ce monsieur est frere de birima ndiaye.
Tu a visé juste
Le CESTI doit revoir profondément le contenu de sa formation et se réadapter. La plupart de ses étudiants formés doivent encore etre encadrés dans les rédactions s'ils ont la chance d'etre engagés. leur niveau a fortement baissé. C'est vraiment dommage car la rigueur n'y est plus...
Une tres grande école le cesti dommage que la presse soit dominée par des journalistes sans formation et des animateurs
"Visage bedonnant" mome moy lan ? Expliquez moi s'il vous plaît. Et "Lacoste" ? Polo voulait-elle dire ? Car On peut porter un pantalon, une chemise, une veste ou des chaussures qui portent la marque la Lacoste.
t354u?
Un grand Monsieur !!
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