COP30 : L'ADM mobilise autour de la gouvernance et de la finance climatique décentralisée au service des territoires sénégalais
L'Agence de Développement municipal (ADM) participe avec la délégation du Sénégal conduite par le Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique à la 30e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP 30), qui se tient du 11 au 22 novembre 2025 à Belém, au Brésil. Dans le cadre de l’animation du pavillon du Sénégal, l’Agence a organisé le lundi 17 novembre 2025 un panel de haut niveau, consacré à la gouvernance climatique locale et aux financements innovants. Cette rencontre a réuni des experts nationaux et internationaux pour débattre des défis et perspectives de financement de l'action climatique au niveau territorial.
Les collectivités territoriales, cœur de cible de la résilience climatique
Organisée dans un contexte de réévaluation des engagements climatiques nationaux (CDN) et de mise en œuvre accélérée de l’Accord de Paris, la COP représente une occasion unique pour les gouvernements, les Collectivités Territoriales, les organisations de la société civile, le secteur privé et les institutions financières internationales de renouveler leurs efforts, d’intensifier les actions concrètes de renforcer la coopération pour un avenir plus résilient.

Dans ce contexte mondial, l’Agence de Développement municipal (ADM) s’engage activement en tant qu’acteur stratégique du développement local et de la transition climatique à l’échelle des territoires. En tant que structure chargée de la promotion du développement urbain durable et de l’accompagnement technique et financier des collectivités territoriales, l’ADM place la résilience climatique au cœur de son action.

Elle joue un rôle clé dans la planification urbaine, la gestion des infrastructures locales, la lutte contre les inondations, la promotion des énergies renouvelables et l’appui à la mise en œuvre de projets d’adaptation et d’atténuation dans les villes sénégalaises.

Un panel de haut niveau pour accélérer les financements climat
Modéré par le Professeur. Boubacar Fall, vice-président du Comité national de lutte contre les changements climatiques (COMNACC), le panel a réuni Dr Ousseynou Touré, Conseiller technique du Directeur général de l'ADM ; Elhadj Mamadou Ndiaye, Maire de la Commune de Thiaroye-sur-Mer ; Madame Audrey Ramel, Directrice des Programmes du Fonds Mondial pour le Développement des Villes (FMDV) ; Dr Appolinaire D. Gnanvi, Directeur Général du Fonds National pour l'Environnement et le Climat (FNEC) du Bénin.

Les collectivités territoriales (CT) s'imposent comme des acteurs essentiels de la transition écologique. Pourtant, leur capacité d'action reste entravée par des contraintes majeures : manque de ressources humaines qualifiées, capacités techniques et institutionnelles limitées, et surtout, difficultés d'accès aux financements climatiques internationaux. Ce constat est largement partagé par Elhadj Mamadou Ndiaye, Maire de la Commune de Thiaroye-sur-Mer, qui pense « qu’un accompagnement technique et institutionnel sous la forme de coaching serait le bienvenu ». Même si des initiatives éparses sont notées çà et là, « la maîtrise des informations climatiques constitue un réel défi, justifie le Maire, dans le cadre de la justification climatique ».
Les échanges ont aussi porté sur les solutions innovantes émergentes, et le rôle des différents acteurs (État, bailleurs, secteur privé, société civile) dans la mise en place d'une finance climat décentralisée.

Pour la représentante du Fonds Mondial pour le Développement des Villes (FMDV), la question du financement décentralisé climat doit être appréhendée sous l’angle du renforcement des capacités des acteurs territoriaux, mais surtout de la Coopération décentralisée. Cette dernière permet de mobiliser des partenariats verts qui s’ouvrent aux territoires.

Le PACASEN, un laboratoire d'innovations
Le Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN), mis en œuvre par l'ADM avec l'appui de la Banque mondiale et de l'Agence Française de Développement (AFD), offre un cadre pertinent pour expérimenter des outils de gouvernance locale intégrant la dimension climatique. L'objectif est clair : structurer un écosystème local de finance climat efficace et inclusif, capable de transformer les stratégies locales d'adaptation en projets bancables. Selon Dr. Ousseynou TOURE, l’insuffisante optimisation de la prise en charge d’une chaîne de valeur à quatre intrants constitue le principal frein des CTs pour une mobilisation de financements pour l’action climatique et la transition écologique. « Il s’agit des données fragmentées et parcellaires, des informations biaisées, des connaissances évanescentes et des compétences balbutiantes », soutient-il.

Parmi les questions clés débattues figurent, les difficultés d’accès des collectivités territoriales aux financements climat et les solutions proposées comme l'adaptation des mécanismes financiers aux réalités territoriales, le renforcement des capacités des communes à concevoir des projets climatiques finançables, et les innovations les plus prometteuses pour démocratiser l'accès à la finance climat.

Des enseignements transfrontaliers
La participation du FNEC du Bénin au panel illustre l'importance du partage d'expériences entre pays africains, de même que la coopération Sud-Sud. Les mécanismes développés par le Bénin pour faciliter l'accès des communes aux financements climat pourraient inspirer le Sénégal dans sa démarche de décentralisation de la finance climat. Selon Dr GNAVI du FNEC Bénin, « son pays a expérimenté et réussi le « mécanisme Local », internalisé un dispositif local de structuration des financements climatiques depuis longtemps, avant de penser à l’accréditation au Fond Verts Climat (FVC), en vue d’une réelle résilience au niveau des territoires béninois.

Perspectives et recommandations
Ce panel s'inscrit dans la continuité des engagements du Sénégal, qui a élaboré en 2020 sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) dans le cadre de l'Accord de Paris, et qui travaille depuis 2015 à son Plan National d'Adaptation (PNA). Les recommandations issues de cette rencontre visent à renforcer la résilience et la performance climatique des territoires sénégalais, en facilitant l'accès des collectivités aux ressources nécessaires pour faire face aux défis climatiques.

Alors que la COP30 se poursuit, cette initiative de l'ADM souligne l'importance de penser la transition écologique à l'échelle locale, là où les impacts du changement climatique sont les plus visibles et où les solutions doivent être les plus concrètes.
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