Affaire Cheikh Amar, Samuel Sarr et les 2 milliards du président Abdoulaye Wade : Le procès renvoyé en audience spéciale au 30 avril 2026
Le tribunal correctionnel de Dakar a évoqué, ce 27 novembre 2025, un dossier opposant l’ex-ministre de l’Énergie, Samuel Amété Sarr, à l’homme d’affaires Cheikh Amadou Amar. Dans cette procédure, Samuel Sarr reproche à Cheikh Amar des faits de faux et usage de faux en écriture de commerce ou de banque, tandis que ce dernier l’a porté plainte pour abus de confiance portant sur 2 milliards de FCFA. L’affaire a été à nouveau renvoyée, sur demande des avocats de Cheikh Amar qui ont produit un certificat médical de leur client. Après plusieurs minutes de discussion autour de la possibilité de reporter le procès, le juge a décidé de renvoyer le dossier en audience spéciale le 30 avril 2026.
À côté de ses conseils, Me Cheikh Amadou Ndiaye, Abou Dialy Kane, Baboucar Cissé, Dionewar Soumaré et autres, Samuel Sarr semblait pourtant prêt pour les débats. De tout beige vêtu, il affichait une mine sereine et détenait une pile de documents de preuves. Toutefois, la présence de témoins de taille, dont deux anciens ministres d’État, a été notée, ainsi qu’une communication de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade sur cette affaire.
Les contours de l’histoire
Selon l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction Mamadou Seck, alors en charge du 2e cabinet, à l’époque, le 15 octobre 2021, Cheikh Amar avait porté plainte au parquet de Dakar contre Samuel Amété Sarr pour des faits d’abus de confiance. Il précisait que ce dernier avait reçu de sa part la somme de 2 000 000 000 de FCFA en vue de la remettre à l’ancien Président Abdoulaye Wade, en son nom et pour son compte. Mais depuis la réception de ladite somme, Samuel Sarr s’abstenait de remettre les décharges concernant Maître Wade.
Selon Cheikh Amar après plusieurs interpellations, Samuel Sarr avait fini par soutenir que la somme avait été répartie entre différentes autorités religieuses, politiques, judiciaires et autres, sans produire de pièces justificatives pouvant étayer ses allégations. Ce que Samuel a réfuté.
Entendu par les enquêteurs de la Brigade de recherches de Dakar, Cheikh Amar expliquait que courant 2013-2014, il avait été approché par Samuel Sarr, qui lui avait fait part des difficultés financières du Président Abdoulaye Wade, avant de lui proposer de l’assister en raison de leurs relations antérieures. Croyant à ses propos, il lui avait remis la somme de deux milliards de francs CFA, que Samuel Sarr affirmait avoir remise au Président Wade.
Selon Amar, lorsque qu’il avait interpellé le Président Wade, celui-ci avait soutenu n’avoir rien reçu de la part de Samuel Sarr. Interrogé à nouveau, Sarr avait alors déclaré qu’il n’avait pas remis directement l’argent au Président Wade mais l’avait redistribué suivant ses instructions. Il avait même produit une liste des bénéficiaires, validé par ses deux témoins et Me Seydou Diagne.
Insatisfait des explications et documents fournis, Cheikh Amar portait plainte. Il indiquait également avoir, à un moment donné, eu du mal à joindre le Président Wade pour vérifier la remise effective de l’argent. C’est la raison pour laquelle il avait suggéré à Samuel Sarr de verser les traites directement sur le compte bancaire du Président Wade, mais ce dernier avait refusé ce mode de règlement.
Interrogé, Samuel Amété Sarr précisait que Cheikh Amar devait 7 935 000 000 de FCFA au Président Wade et qu’en 2013, ce dernier lui avait donné mandat pour recouvrer ladite somme. Mais Cheikh Amar a alors évoqué des difficultés financières et sollicité un paiement par moratoire. C’est ainsi qu’un accord a été trouvé pour un premier remboursement de deux milliards. Amar devait remettre quatre traites bancaires à titre de garantie: trois de cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA, une de quatre cent millions (400 000 000) et cent millions en espèces.
Selon Samuel Sarr, les cent millions avaient été remis au Président Wade contre décharge. Les traites, quant à elles, n’avaient jamais été déposées puisque, à chaque fois, Amar lui remettait la somme en espèces, et dès que le montant d’une traite était atteint, celle-ci était barrée. D’après Samuel, il reversait les fonds au Président Wade ou les dépensait suivant ses instructions. En 2018, ce dernier était revenu au Sénégal pour réclamer son reliquat de 5 935 000 000 de FCFA et avait intenté une action en justice contre Amar et saisi par hypothèque forcer son terrain d'une superficie de 127 807 m2, situé à Dakar Ouakam et faisant l'objet du titre foncier numéro 1447/NGA de Ngor Almadies.
Samuel Sarr contestait avoir approché Amar personnellement, affirmant avoir agi sur la base d’un courrier du Président Wade daté du 27 juin 2013. Il soutenait également que les traites étaient établies à titre de garantie et que les versements devaient se faire en espèces. Il ajoutait que la requête aux fins de validation d’hypothèque déposée par les conseils de Wade prouvait que ce dernier avait reçu les sommes réclamées par Amar.
Inculpé d’abus de confiance, Samuel Sarr démonte l’accusation
À l’instruction, la partie civile réitérait ses déclarations en expliquant que sa relation avec le Président Wade était complexe et que l’objectif de la procédure était d’obtenir de Samuel Sarr la preuve qu’il avait effectivement remis les sommes reçues, et non l’inverse.
Samuel Sarr indiquait que ses avocats avaient déposé neuf annexes pour justifier l’utilisation des fonds, tout en contestant être l’auteur d’une décharge non datée mentionnant un prêt de deux milliards accordé par Cheikh Amar au Président Wade.
Lors de la confrontation, les deux parties maintenaient leurs déclarations, tout en contestant réciproquement les pièces produites.
Le 8 avril 2022, Samuel Sarr déposait une plainte avec constitution de partie civile contre Cheikh Amar pour tentative d’extorsion de fonds, faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque et dénonciation calomnieuse. Il soutenait qu’Amar utilisait cette procédure pour lui soutirer de l’argent. Il affirmait que la décharge produite était fausse, comportant une erreur sur son prénom et une imitation grossière de sa signature.
Cheikh Amar inculpé d’extorsion de fonds…
Inculpé d’extorsion de fonds, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, ainsi que de dénonciation calomnieuse, Cheikh Amar nie les faits. Il déclarait être la seule victime, estimant que Samuel Sarr avait utilisé de manière personnelle l’argent destiné au Président Wade, avant d’intenter une procédure judiciaire fallacieuse pour ternir davantage son image. Le 27 juin 2022, une ordonnance de jonction des deux procédures, présentant des liens de connexité, a été rendue le juge d’instruction.
Commentaires (2)
CANCRE ABSOLU.............
Ecris en papou.................................tandis que ce dernier l’a porté plainte.........A porté plainte nullard /
Céy mime réw ! Pr léb lé 7 Milliards ? Cheikh Amar à qui on dit que l'ancien Pr avait des problèmes d'argent. Il file à ce dernier 2 Milliards pour le soulager !
Participer à la Discussion