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Religion et citoyenneté : Le Sénégal mise sur son capital spirituel pour préserver la paix sociale

Auteur: Khady NDOYE

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Religion et citoyenneté : Le Sénégal mise sur son capital spirituel pour préserver la paix sociale

À l’initiative de la Direction des affaires religieuses et de l’insertion des diplômés en langue arabe, une session de réflexion sur "Le rôle du discours religieux pour la consolidation de la citoyenneté et de la cohésion sociale : la contribution des chefferies traditionnelles", s’est ouverte à Saly. Durant trois jours, autorités coutumières, leaders religieux et représentants de l’État vont échanger autour du rôle du capital spirituel sénégalais dans la construction nationale.

Le Bour Sine, Niokhobaye Fatou Diène Diouf, roi du Sine, a livré un message empreint de sagesse, rappelant que le Sénégal, terre d’hospitalité et de tolérance, a toujours su faire cohabiter islam, christianisme et croyances traditionnelles dans un dialogue fécond. 

Mais "aujourd’hui, notre tissu social se fragilise. Les discours haineux se propagent et la jeunesse peine à retrouver le sens de la responsabilité citoyenne. C’est dans ce contexte que la voix religieuse et la parole coutumière doivent redevenir des repères moraux, éducatifs et civiques", alerte le souverain du Sine.

Pour lui, le discours religieux au Sénégal dépasse le cadre spirituel : il est un ciment social et un instrument de cohésion nationale. En évoquant les grands rassemblements tels que le Magal de Touba, le Gamou ou le pèlerinage de Popenguine, le Bour Sine a souligné leur importance dans la réaffirmation des valeurs d’unité et de respect mutuel.

"Les guides religieux interviennent souvent comme médiateurs dans les crises sociales ou politiques. Dans le Sine, le Maad a Sinig dialogue avec les Saltigué, les Serigne, les Imams, les prêtres et les chefs de lignages pour le maintien de la paix et de la dignité humaine", a-t-il rappelé.

Le roi du Sine a également illustré le rôle des chefferies traditionnelles dans la médiation sociale, citant des interventions de la cellule royale du Sine à l’université Cheikh Anta Diop et à Ndiohine pour apaiser des tensions communautaires. "La paix ne se décrète pas, elle se construit jour après jour par la sagesse collective", a-t-il insisté.

Face aux dérives constatées sur les réseaux sociaux, il a appelé à une pédagogie du discours religieux fondée sur la mesure et la responsabilité, tout en plaidant pour une collaboration permanente entre l’État, les autorités religieuses et les chefferies traditionnelles. "Là où la parole est sacrée, la paix demeure", confie-t-il.

Prenant la parole, le ministre de l’Éducation, Moustapha Mamba Guirassy, a salué la vision du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a donné des instructions pour la tenue de cette rencontre.

Selon lui, le chef de l’État a compris que "le capital spirituel du Sénégal est un fondement essentiel pour accompagner l’effort de développement et de transformation systémique du pays. Aucune nation ne s’est réalisée sans un esprit civique fort. Les religieux peuvent valablement contribuer à cet effort de développement, d’éducation et de transformation".

Monsieur Guirassy a aussi évoqué la nécessité d’une gouvernance apprenante et inclusive, où toutes les composantes de la nation, religieuses, coutumières et citoyennes, participent à la construction du bien commun.

Le professeur Djim Dramé, directeur des Affaires religieuses et l’Insertion des diplômés en langue arabe, rappelle que “les guides religieux sont des éducateurs et des humanistes”. Il a renouvelé la volonté du gouvernement d’impliquer davantage les guides religieux et chefs traditionnels dans la consolidation du vivre-ensemble.

"Le rôle des marabouts, imams, prêtres et chefs traditionnels, c’est d’enseigner, d’éduquer, de former, de socialiser, de moraliser et d’humaniser. Nous voulons aboutir à un discours religieux fédérateur, responsable et constructif, qui promeut la tolérance et rejette toute forme de discrimination", dit-il.

De ce séminaire national, devraient émerger des recommandations fortes pour renforcer la paix sociale, la cohésion nationale et la citoyenneté responsable. Dans un contexte mondial marqué par les divisions, le Sénégal réaffirme ainsi son modèle de dialogue interreligieux et de gouvernance spirituelle partagée, où la parole des sages demeure le socle de la nation.

Auteur: Khady NDOYE
Publié le: Mardi 21 Octobre 2025

Commentaires (5)

  • image
    Défenseur il y a 9 heures

    Bon boulot !

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    Lucifer il y a 8 heures

    Avec l’instauration du mariage civil en 1972, celui qui ose dire qu’au Sénégal les religions coexistent est un grand menteur !

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    X il y a 8 heures

    Est-ce la fin du monde entier de ton monde particulier ?

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    . il y a 8 heures

    Ou de ton monde

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    Matricule 659 816 c il y a 8 heures

    Guirassy est un usurpateur de projets. Il na aucune inspiration. Il ne fait que plagier. En plus il ne croit jamais a ce quil dit. Il a vraiment eu diomay et sonko pour etre si proche. Pas honneur ni éthique. Et je vais le prouver inchala. Et je ne me cache pas.

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