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Vente de produits pharmaceutiques destinés à l’avortement : Une déléguée médicale et deux commerçants risquent deux ans de prison

Auteur: Khady Ndoye

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Vente de produits pharmaceutiques destinés à l’avortement : Une déléguée médicale et deux commerçants risquent deux ans de prison

Le commerçant F. Kane (31 ans), la déléguée médicale S. B. Ndiaye (26 ans) et le marchand ambulant, O. Dia (37 ans), installé à Keur Serigne Bi à Dakar ont fait face aux juges du tribunal des flagrants délits de Mbour. Ils répondaient des délits de vente illicite de produits pharmaceutiques destinés à la pratique d’avortement clandestin, mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal de la pharmacie.

Selon les débats d’audience, lorsqu’un besoin de médicaments se présentait, F. Kane sollicitait la déléguée médicale, qui prenait contact avec O. Dia pour l’approvisionnement. Les produits concernés, notamment le Cytotec et le Misodia, étaient revendus avec des commissions comprises entre 10 000 et 20 000 F CFA.

À la barre, F. Kane a évoqué un différend avec un certain L. B. Sow, qu’il accuse d’être à l’origine de ses ennuis judiciaires. Il a expliqué avoir été contacté par une femme qui, en réalité, était gendarme. Elle lui aurait tendu un piège en lui demandant de lui vendre des médicaments pour l’avortement.

"Dans mon commerce d’accessoires pour femmes, je vends uniquement des comprimés Viga, qui sont des viagra", a-t-il déclaré à la présidente.

Il a toutefois reconnu avoir cédé à l’insistance de la gendarme sans connaitre avec qui il avait à faire.

Selon lui, la femme a prétexté être enceinte et qu'elle craignait d'être chassée de la maison familiale si sa grossesse venait à être découverte. "J’ai dit que j’allais me renseigner. J’ai contacté S. B. Ndiaye pour trouver un médicament. Je l’ai ensuite facturé à 120 000 F CFA", a-t-il admis.

S. B. Ndiaye a reconnu son rôle d’intermédiaire, tandis qu’O. Dia a affirmé ne vendre habituellement que des produits cosmétiques. "Je vends des crèmes pour le visage. Quand S. B. Ndiaye m’a contacté, je lui ai vendu le médicament", a-t-il déclaré.

Les prévenus ont d’abord soutenu qu’il s’agissait d’un acte isolé. Mais au fil des échanges, ils ont reconnu s’être livrés à cette activité depuis 2025.

Dans ses réquisitions, le procureur a dénoncé le caractère gravissime des faits, rappelant que l’avortement est interdit par la législation sénégalaise. Il a estimé que les prévenus avaient mis en place un réseau de vente de médicaments abortifs. Il a également souligné la responsabilité particulière de S. B. Ndiaye, dont le statut de professionnelle dans le secteur médical pourrait, selon lui, entacher durablement sa carrière.

Le parquet a requis deux ans d’emprisonnement et une amende de 100 000 F CFA.

La défense a plaidé la clémence. Maitre Omar Sène a invoqué des considérations humanitaires en faveur de S. B. Ndiaye, rappelant qu’elle est mère d’un nourrisson de 5 mois, avant de qualifier les faits d’occasionnels. "Si vous lui tendez la perche aujourd’hui, elle ne reviendra plus jamais devant votre barre", a-t-il soutenu.

Maitre Fall a également plaidé que les faits relevaient d’une situation accidentelle et non d’une activité organisée, appelant à une application bienveillante de la loi.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré.

Auteur: Khady Ndoye
Publié le: Mardi 30 Décembre 2025

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