[Billet d'humour] Magal, la folie dorée des tiktokeuses
Cette année encore, le Grand Magal de Touba n’a malheureusement pas échappé à la nouvelle folie… imposée par certains Sénégalais. Au-delà des thiants et des récitals de Coran, le concours officieux du “mieux habillé-mieux filmé” a bien eu lieu sur les réseaux.
Pendant que certains viennent chercher des bénédictions, d’autres viennent chercher… des followers.
Prenons Mame Ndiaye Savon. La dame du xessal a ouvert le bal plusieurs heures avant le jour J. Pas besoin d’attendre le 18 safar : sa page Instagram était déjà plus animée que le marché Ocass à la veille de la Tabaski. On a vu sa nouvelle villa à Touba sous tous les angles : façade, intérieur, plafond avec lustre importé, et même la vue depuis le balcon… comme si elle s’apprêtait à vendre la maison en ligne.
Et que dire de ses bijoux en or, dignes de la recordwoman Ngoye Fall ? Tellement lourds que même les caméras tremblaient.
Mais la célèbre tiktokeuse n’est pas seule dans la compétition. Mami Cobra, Fanta Mboup, Diodio Glow Skin… toutes en mode “Fashion Week”. Robes brodées, sacs de luxe, filtres lumineux… On se demande si elles viennent pour le Magal ou pour un shooting sponsorisé par Snapchat.
Résultat : sur les réseaux, les “likes” pleuvent plus que la pluie qui s’est abattue ces derniers jours.
Et au final, chacun repart content : les disciples avec leur ndigël, les influenceuses avec leurs abonnés, et les internautes avec la liste complète des bijoutiers et décorateurs de Touba.
Comme quoi, au Magal, les uns partagent la baraka, les autres… le code promo. Mais les autorités doivent agir vite pour mettre un terme à cette sordide tendance.
Commentaires (20)
Quant aux " bénédictions ", à la "baraka ", bof. Ay wakhs doongou. Amouniou effet. Si.on, ça se saurait.
C'est une valeur sûre...
trop de futilité.
Avec des milliards pour un petit périmètre de Dakar Plateau , la mairie de Dakar Plateau n'investie pas assez pour régler définitivement cette zone derrière pertersen et reubeuss.
C’est là qu’on voit que l’enseignement de Serigne Touba et la métaphore du Magal sont d’une lucidité incroyable : on ne célèbre pas le "combien j’ai", mais le "pourquoi je l’ai" et surtout "comment ça me transforme". C’est la différence entre un collier en or… et une corde à linge : l’un brille, l’autre sert à quelque chose.
Mais bon, faut pas s’étonner : c’est la fin des temps, mon frère ! Les signes sont partout. On est en 2025 et y a encore des gens qui mesurent leur succès à la taille de leur montre. Spoiler : l’heure est la même sur un cadran à 50.000 CFA et sur celui d’un téléphone chinois à 9.000 CFA. C’est juste qu’avec le premier, tu peux aussi aveugler un pigeon en plein vol.
Le problème, c’est qu’on confond “vivre” et “s’exposer”. Et dans ce monde où les yakh bou reuy sont plus contagieux qu’un rhume, les gens préfèrent montrer leur assiette sur Instagram plutôt que nourrir leur voisin. C’est comme si on croyait qu’arroser une photo d’arbre allait le faire pousser.
Alors, au lieu de s’indigner, concentrons toute notre énergie sur devenir meilleurs. Pas meilleurs que les autres — meilleurs que nous-mêmes hier. Et préparons nos enfants à être des lumières dans ce tunnel d’ostentations, pas juste des néons clignotants pour TikTok.
Question 2: Pourquoi célébrer le Magal avec joie et démesures alors qu'il s'agit de célébrer le triste départ en exil forcé par les colons de Cheikh Ahmadou Bamba à des milliers de km de chez lui pour le briser physiquement et spirituellement ?
Où sont les bayes Fall pour les extirper de Touba ?
Ou bien cette mesure est inapplicable ?
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