« Le Sénégal est souvent cité comme une nouvelle frontière des investissements », déclare le Dr Lamine Ba, expert en investissement . L’invité de "Seneweb Eco" de ce dimanche 2 novembre estime que cette reconnaissance ne doit rien au hasard. « Ces dernières années, notre pays s’est hissé aux côtés de nations comme le Nigeria, l’Égypte ou l’Éthiopie », souligne-t-il. 

Selon les chiffres qu’il avance, le Sénégal attire près de deux milliards de dollars d’investissements directs étrangers par an, soit plus que l’aide publique au développement et les transferts de la diaspora réunis. « C’est un impact réel sur l’économie nationale », insiste-t-il, voyant dans cette dynamique la preuve d’une confiance renouvelée des acteurs internationaux.

Pour le Dr Ba, le premier atout du Sénégal, c’est sa stabilité. « Nous devons aux générations précédentes d’avoir préservé soixante ans de stabilité politique, de diplomatie et de marqueurs positifs », rappelle-t-il. Cette constance, rare sur le continent, a permis au pays de consolider une image d’État fiable et prévisible, essentielle aux yeux des investisseurs.

À cette stabilité s’ajoute une identité forte. « La teranga est un label immatériel, un facteur de confiance. Le Sénégal est un pays où il fait bon vivre, mais surtout un pays où l’État respecte ses engagements », ajoute-t-il, rappelant que même dans les périodes de transition, le pays a su maintenir ses politiques publiques et honorer ses accords.

Mais pour franchir un nouveau cap, le Sénégal doit « optimiser ses moteurs » et renforcer leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. « Ce n’est pas seulement la croissance qui compte, mais la part de valeur qui reste dans le pays », avertit-il.

Des défis à relever pour consolider l’avance

Mais malgré sa position de “nouvelle frontière”, le pays doit encore surmonter des obstacles. Le Dr Ba évoque la compétitivité, la simplification administrative et la réduction des coûts de production comme des leviers clés. « Il faut que la compétition soit plus saine, que les règles d’arbitrage soient prévisibles et que les talents soient au rendez-vous », plaide-t-il.

Pour  l’invité de "Seneweb Eco", les perspectives gazières et les projets d’infrastructures, comme le port de Ndayane, seront déterminants. « Ils permettront de réduire les coûts logistiques et énergétiques, et de positionner le Sénégal comme un véritable hub industriel et de services », analyse le Dr Ba.