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Électricité : Birame Souleye Diop défend « l’impact réel » de la baisse de 10% et révèle l'ampleur de la fraude

Auteur: Yandé Diop

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Électricité : Birame Souleye Diop défend « l’impact réel » de la baisse de 10% et révèle l'ampleur de la fraude

Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a insisté sur la nécessité d’identifier clairement les différents acteurs qui interviennent dans le secteur de l’électricité. En plénière dans le cadre de l’examen du budget de son département, Il a rappelé « l’existence de plusieurs structures, telles que la Senelec, l’Agence de gestion de l’éclairage public (AGER), ainsi que d’autres institutions qui, bien que n’étant pas toutes directement rattachées à son département, jouent un rôle clé dans la gestion globale du service public de l’électricité ».

Le ministre a tenu à préciser que « la Senelec est une société réglementée, dont les niveaux de prix sont fixés et encadrés par un organe de régulation. Contrairement à certaines idées reçues, elle ne peut ni fixer librement ses tarifs, ni dépasser les plafonds qui lui sont imposés. Elle doit également respecter un revenu minimum, défini par la réglementation ».

Prépayé et problèmes de mesurage

Le Sénégal est passé à un système de prépaiement, dans lequel l’usager achète à l’avance l’électricité qu’il consomme. Un mécanisme que le ministre considère comme « pertinent », car il permet une meilleure maîtrise de la consommation. Toutefois, il reconnaît l’existence de difficultés techniques liées à la métrologie et au mesurage. À ce propos, il explique que le compteur fonctionne comme une horloge : « avec le temps, il peut nécessiter un recalibrage ou une reprogrammation. Une étude récente de la CRS fait état d’une vétusté préoccupante de certains compteurs, qui impacterait la qualité du mesurage. Cette situation peut, selon lui, expliquer certaines incompréhensions ou contestations concernant la quantité d’électricité réellement consommée ».

Les tranches de consommation expliquées

 Le ministre a rappelé que la tarification de l’électricité repose sur trois tranches principales : « une tranche sociale allant de 0 à 150 kWh, une deuxième tranche de 150 à 250 kWh, et enfin un troisième au-delà de 250 kWh. Pendant longtemps, le prix de la première tranche était d’environ 91 francs CFA par kilowattheure, tandis que celui des tranches supérieures pouvait atteindre près de 160 francs ». Des réformes ont été engagées dans le passé, notamment en 2022, avec la suppression ou l’allègement d’une quatrième tranche jugée trop pénalisante pour les ménages.

 Face aux critiques sur la pertinence d’une baisse de 10 \%, Birame Soulèye Diop s’est montré catégorique : « loin d’être insignifiante, cette réduction a un impact concret sur le quotidien des populations ». Il a indiqué que « plus de 1 200 000 ménages consomment moins de 150 kWh par mois, avec une facture moyenne oscillant entre 13 000 et 15 000 francs CFA.

 Dans ce contexte, une baisse d’environ 1 300 francs représente l’équivalent de près de 16 kWh supplémentaires. Passer, par exemple, de 135 à 152 kWh par mois constitue un gain réel pour des foyers à faibles revenus, a-t-il souligné ».

Redevance, TVA et incompréhensions des factures

Le ministre a également clarifié la question de la redevance et de la TVA. Les compteurs restant la propriété de la Senelec, une redevance est appliquée lors de la première recharge du mois. Sur la tranche sociale (0 à 150 kWh), il n’y a pas de TVA, seulement cette redevance. La même règle s’applique entre 150 et 250 kWh. En revanche, la TVA n’intervient que sur la partie de la consommation dépassant 250 kWh. Il a ainsi appelé la Senelec à renforcer ses efforts de communication afin que les consommateurs comprennent mieux la structure de leur facturation et évitent les confusions.

Vers une modernisation du système de recharge

 Birame Soulèye Diop s’est aussi interrogé sur le maintien d’un système nécessitant l’introduction manuelle de codes pour recharger les compteurs. Il a comparé cette situation à d’autres services, tels que l’achat de crédit téléphonique ou le paiement du péage, qui se font désormais de manière automatique. « Une société spécialisée a été convoquée pour étudier la possibilité de moderniser ce système. Une telle évolution permettrait de réduire les difficultés rencontrées par les usagers et d’améliorer la qualité du service » informe-t-il.

La fraude, un fléau aux conséquences lourdes

Sur la question de la fraude, le ministre a dressé un constat alarmant. Pour la seule année 2025, à Dakar et dans sa banlieue, près de deux milliards de francs CFA de fraude ont été recensés. Des documents internes à la Senelec font même état d’un manque à gagner annuel compris entre 100 et 120 milliards de francs CFA à l’échelle nationale. « Avec environ 2 250 000 clients, la Senelec ne dispose aujourd’hui des moyens que pour contrôler près de 50 000 ménages par an. 

À ce rythme, il faudrait environ 50 ans pour inspecter l’ensemble des abonnés, si leur nombre restait stable » dit-il. Une situation jugée totalement inefficace par le ministre, qui a annoncé que de nouveaux mécanismes de lutte contre la fraude sont à l’étude. « Un rapport sera soumis au Premier ministre afin de définir des instructions claires et des mesures plus adaptées à la gravité du phénomène » conclut-il. 

Auteur: Yandé Diop
Publié le: Vendredi 05 Décembre 2025

Commentaires (3)

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    Caisses noires ya bon il y a 1 heure

    « Un rapport sera soumis au Premier ministre afin de définir des instructions claires et des mesures plus adaptées à la gravité du phénomène » conclut-il. ..........il n'a pas quelques ânes pour soumettre des propositions ?..........Le profiteur de guenon les à tous mis à l'amende ce troupeau de moutons !!

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    Lionel il y a 1 heure

    Que des théories jamais d'actes concrets

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    L il y a 1 heure

    Et pourtant avec les compteurs Woodall ça doit être très simple de savoir sur un départ basse tension si il y des “fuites”. Il y a de petits investissement à faire qui auraient dus être faits depuis bien longtemps pour connaître la charge en temps réels sur le départ et rapatrier l info. En être encore la en 2025, notre système électrique mélange des progrès extraordinaires dans certains domaines et dans d autres c est le moyen âge. En tous cas, il faut faire le saut technologique et révolutionner notre réseau, l électricité a fait des bonds technologiques incommensurables ces dernières 10 années. Avec l AI et le quantum, les prochaines 10 années vont être extraordinaires, et dans 20, 30 ans qui sait, le rêve du grand Tesla de faire de la l électricité wireless à grande échelle sera sûrement réalisé. Évitons les détails, formons bien les jeunes et on fera également le bond au lieu d tre à la traîne. On peut pas continuer d être toujours à la remorque et de régler des faux problèmes qui n existent même plus dans certains mondes

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