Les populations du village de Fayil (Fatick, centre) ont réussi à produire 15,8 tonnes de riz grâce au Programme alimentaire mondial (PAM) qui a aidé à récupérer 284 ha de terre salée et à protéger 300 autres ha de terre menacée par l’avancée du sel, a appris l’APS auprès des producteurs.

Le président de l’association ‘’Ndiokhtor’’ et animateur du PAM, Ngor Sarr explique que cela a été rendu possible ‘’grâce à l’appui du PAM qui a facilité la construction d’une digne anti-sel en argile sur quelques 300 mètres, d’un déversoir de 18 mètres de long et 0,80 mètres de large qui permet d’inonder toute la partie salée’’.

M. Sarr s’exprimait lors de la visite de terrain du directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du PAM, Thomas Yanga, qui était accompagné entre autres de la nouvelle représentante résidente du PAM au Sénégal, Inge Breuer.

"Cet accompagnement du PAM, concrétisé sur le terrain par le Projet d’appui à la petite irrigation locale (PAPIL), nous a permis de renouer avec la culture du riz après 40 ans d’impossibilité d’exploiter nos terres presque entièrement colonisées par le sel", a indiqué M. Sarr.

Par le passé, pour cultiver, les quelque 6 472 habitants des villages de Fayil, Dioral, Ndioudiouf et Sowane étaient obligés d’aller ailleurs pour avoir des terres.

Aujourd’hui, ils retrouvent de plus en plus le sourire avec la valorisation en cours de leurs terres envahies par le sel.

En 2009, cela a permis d’emblaver 10 ha de riz marchand avec un rendement de 1,58 tonnes/ha et il est prévu pour la campagne 2010/2011 d’emblaver exactement le double, selon un technicien du PAM qui va favoriser le reboisement de 3 415 plants et la production de 2000 tonnes de vivres.

‘’C’est un sentiment de satisfaction qui nous anime en constatant que le PAM a contribué à aider les populations de Fayil à redevenir productrices de riz, la principale spéculation consommée au Sénégal et cela va grandement contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire’’, a indiqué M. Thomas Yanga qui gère 19 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre.

‘’Si l’effort consenti par les populations et le PAM ne s’estompe pas, alors les habitants de Fayil pourront être autosuffisantes dans 2 à 3 ans et même vendre leur surplus de production", a indiqué M. Yanga soulignant que contribuer ainsi à un changement positif est un sentiment de fierté’’.