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Fiscalité du tabac et de l’alcool : Lansana Gagny Sakho alerte sur les risques de désindustrialisation

Auteur: SenewebNews

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Fiscalité du tabac et de l’alcool : Lansana Gagny Sakho alerte sur les risques de désindustrialisation

 Lansana Gagny Sakho, Président du Conseil d’administration (PCA) de l’Agence nationale de promotion des investissements et des grands travaux (APIX), a tiré la sonnette d’alarme ce lundi sur les conséquences des politiques fiscales unilatérales dans l’espace CEDEAO-UEMOA, notamment sur le tabac et l’alcool. Dans une analyse publiée aujourd’hui, il met en garde contre les risques de désindustrialisation, de contrebande et de perte de souveraineté économique, soulignant que « dans un espace communautaire fondé sur la libre circulation des biens, toute politique fiscale unilatérale devient un pari risqué ».

M. Sakho prend l’exemple de la Manufacture des Tabacs de l’Ouest Africain (MTOA) au Sénégal, fleuron industriel qui a fermé ses portes à Dakar pour transférer ses activités à Abidjan. « En cause : une fiscalité devenue dissuasive, dans un contexte régional où les produits circulent librement et où les différentiels de taxation créent des distorsions insoutenables », explique-t-il, qualifiant cette fermeture de « symptôme d’un déséquilibre structurel entre ambition nationale et réalité communautaire ».

 Il rappelle que les travailleurs de la MTOA avaient alerté sur cette situation.Il pointe également le cas de la SOBOA, entreprise du groupe Castel dans le secteur de l’alcool, actuellement en stratégie « Go No Go » et « asphyxiée par la fraude » avec « un pied dehors ». Selon lui, une nouvelle taxe risque d’accélérer ce départ. « Dans l’espace CEDEAO-UEMOA, l’absence d’harmonisation fiscale transforme les frontières invisibles en failles industrielles », ajoute Sakho, notant que les produits moins taxés des pays voisins inondent les marchés, affaiblissent les producteurs locaux et alimentent des circuits informels, faisant perdre à l’État des recettes, des emplois et sa souveraineté.

Sans nier les impératifs de santé publique, le PCA insiste sur une fiscalité stratégique : « Elle doit protéger l’industrie locale, encourager la transformation sur place, et s’inscrire dans une vision régionale cohérente. Une taxe bien pensée est un outil de développement. Une taxe isolée devient un facteur de fuite. » Il observe que dans la sous-région, l’augmentation des taxes sur le tabac et l’alcool n’a jamais réduit la consommation ni accru les recettes fiscales, favorisant au contraire la contrebande et le démantèlement du tissu industriel.

Lansana Gagny Sakho conclut avec un appel pressant : « Notre pays ne peut se permettre de perdre ses usines. Il doit penser sa fiscalité comme il pense son avenir : ensemble, stratégiquement, et avec ambition », plaidant pour une approche coordonnée au sein de la CEDEAO-UEMOA pour préserver l’industrie locale et soutenir le développement économique.

Auteur: SenewebNews
Publié le: Lundi 22 Septembre 2025

Commentaires (4)

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    deug il y a 2 heures

    .De quelle industrie du tabac parle t il? Ils sont plus la ils sont parties, cet industrie toxique et coûteuse a la sante publique doit être taxée en outrance pour dissuader les fumeurs au contraire C est comme les jeux de hasard c est un mal nécessaire .Lassana réveilles toi

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    Philip Morris Manufacturing Senegal il y a 2 heures

    400 emplois... Qui doit se réveiller ?

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    deug il y a 2 heures

    400 emplois vs+ de 4000 cancérigènes , le profil rien que le profit réveillez vous

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    Ba il y a 2 heures

    Ces soi-disant intellectuels nous cassent les cou…..

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    Ndamli il y a 1 heure

    C'est un avis argumenté mais cela vaut ce que cela vaut. La mtoa a fermé il y a trois ans donc avant cette loi fiscale. La soboa aussi est en pleine crise depuis bientôt trois ans. Bizarrement avant cette loi fiscale. Et dans le texte Mr Sakho parle de fraude et de produits de la sous région qui inondent le marché. Quand même dans la cedeao c'est la libre circulation des biens. Enfin il parle de vision d'avenir. Certes c'est bien mais il faut des propositions concrètes.

    Ce qui dérange avec ces éminences grises qui parlent trop, souvent pour ne rien dire, c'est que leur bilan est plus éloquent qu'eux. Mr Sakho ancien dg de l'onas a eu à gérer les 800 milliards de lutte contre les inondations. Se prépare t'il à la sortie du rapport d'audit ?

    L'un dans l'autre l'industrialisation se fait par la transformation de la production locale minière, agricole, apicole et l'élevage. Sous tendu par une capital privé incitatif à l'investissement et des coûts de facteurs de production maîtrisés garantissant une rentabilité. N'ayant pas des capacités énormes, surtout en terme de capital privé, nous devons surtout privilégier les pmi. Et assurer un environnement de survie au delà des cinq premières années. Cela fait depuis vingt ans que 75% de nos pmi ferment avant 5 ans.

    Mr Sakho si vous nous faites une crise de jalousie pour n'avoir pas été associé à la définition du plan de redressement c'est de l'enfantillage pur. Et on a dépassé cela.

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    Ibson il y a 1 heure

    ILS N'ONT QU'À FABRIQUER DU PAUNE ET DU JUS LOCAL

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