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Industrie : ICS, un fleuron chahuté

Auteur: Sen24heures

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Le gouvernement de Macky Sall a décidé de se mettre au chevet des Industries chimiques du Sénégal (ICS). Il était temps. Reprise, en 2007, à la majorité des actions par le Groupe Indian Farmer Fertiliser cooperative limited (IFFCO), la société est retombée dans ses difficultés de sous-investissement et de déficit de production avec leurs conséquences sur la viabilité de ce qui a été le fleuron du tissu industriel sénégalais.

Déjà, en quasi-cessation de paiement et sur le fil de couler pour de bon, en 2006, du fait d’une mauvaise gestion assortie à une dette colossale de plus de 200 milliards FCFA, les Industries Chimiques du Sénégal, n’avaient du leur salut qu’à une ouverture de son capital, et donc à un montage introduisant le groupe indien. Lequel devait apporter du liquide estimé à 40 milliards contre le contrôle de l’industrie à 90 % des parts du capital alors que l’Etat sénégalais, qui détenait 47%, se retrouvait avec 10%.

S’il est vrai que l’opération, actée en juillet 2007, a permis de sauver environ 2500 travailleurs, le site SudOnline se demandait, dans un article publié le 17 juillet de la même année, si « à terme, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? ». Selon les accords, les avantages consentis à Iffco consistait en une exonération de 25 ans aux ICS dont une période de différé de 5 ans et un délai d’amortissement de 15 ans de sa dette des ICS. La convention était aussi assortie d’une clause indiquant des négociations avec les créanciers auxquels il sera demandé d’éponger une partie de la dette. Fort de ces concessions, la partie indienne a fait miroiter l’objectif d’un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de francs CFA à accroître de 25% par an.

Las ! Le pays a enregistré une chute de 24,6% du produit intérieur brut du secteur chimie et engrais en 2013, soit une accentuation de la baisse à moins 4,9% en 2012, contre des résultats positifs de 6,8% et 6,5% respectivement en 2010 et 2011. Rien d’étonnant alors que le déficit de performance des ICS, poids lourd dans le secteur secondaire, ait un impact dans la croissance économique erratique du pays.

Mais le coup de semonce de 2012 n’a pas alerté et fait réagir vite le nouveau régime victorieux de Wade, là où une étude de l’Agence française de développement (AFD) (publiée dans sa revue « Macroéconomie & Développement » en octobre 2012) faisait ce diagnostic sur l’économie sénégalaise : « L’insolvabilité des ICS se diffuse en quelques mois à l’ensemble de l’économie (arriérés de paiements vis-à-vis des fournisseurs, défauts sur les dettes bancaires et baisse des salaires).

Il aura fallu attendre deux ans, et après moult incantations d’une volonté de relance des industries en difficulté, que le gouvernement de Macky Sall annonce ( en attendant les actes) un projet de relance des ICS. Selon une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise (APS) datée de ce jeudi, le ministre de l’Economie et Finances, Amadou Ba évalue les besoins de thérapie à 100 milliards FCFA. L’initiative consistera en un plan de privatisation qui sera redessiné avec l’ouverture du capital à d’autres privés. Un air de déjà entendu.

L’alors ministre de l’Industrie et des mines, Me Madické Niang déclarait en 2007 : « Nous avons obtenu que dans ce consortium la porte soit ouverte à des Sénégalais en plus d’autres financiers de divers horizons. » Par lasuite, l’usine a fait l’objet d’un "Concordat" (27 mars 2008) et d’une recapitalisation (29 avril 2008), note son site, précisant portant que l’Eta du Sénégal détient 15% des actions, IFFCO 18,54%, le gouvernement indien 0,46%, et la société SENFER AFRICA LTD, qui serait basée à Chypre, a la majorité de 66% des parts.

On attend de voir la suite. 

Auteur: Sen24heures
Publié le: Vendredi 06 Juin 2014

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