Le FMI, un ‘’partenaire’’ encombrant
Le FMI vient de terminer une nouvelle mission au Sénégal, sans avancée majeure. Pendant ce temps, la France se demande si elle risque d’être placée sous la tutelle de l’institution de Bretton Woods. Ces deux actualités sont la preuve que le FMI est peut-être un partenaire, mais surtout un partenaire encombrant dont chaque pays se méfie. Au Sénégal, à la suite de sa mission, le FMI a publié un communiqué hier pour faire le point.
« Les autorités ont exprimé leur intention de solliciter un nouveau programme soutenu par le FMI. Le FMI est disposé à accompagner le Sénégal dans la conception d’un ambitieux agenda de réformes, en cohérence avec la stratégie nationale de développement Vision 2050 et le récent Plan de relance économique et sociale, tout en intégrant les enseignements tirés des constats de la Cour des comptes », révèle le FMI qui dit prendre bonne note des quatre piliers stratégiques que les autorités entendent prioriser.
Autrement dit, pour l’instant, aucun accord n’a été conclu. Le FMI se préoccupe plutôt des mesures à prendre pour éviter que des dettes ne puissent être cachées à l’avenir. Et pour cela, il préconise « la centralisation des fonctions de gestion de la dette, le renforcement du rôle du Comité national de la dette publique, et l’achèvement de l’audit exhaustif des arriérés de paiement lancé par l’Inspection générale des finances le 21 juillet 2025 ».
Cette nouvelle discussion infructueuse avec le Sénégal pendant que le pays vit une situation financière et économique difficile est la preuve que le FMI n’est pas forcément un partenaire désirable. Les pays s’en accommodent simplement parce qu’ils n’ont pas le choix. Lors de la présentation du plan de redressement, évoquant l’absence d’un accord avec le FMI, le Premier ministre Ousmane Sonko a exprimé son exaspération. « Rien ne justifie le retard actuel. On nous demande des documents supplémentaires, alors que leurs équipes viennent chaque année pour faire des revues et constater l’état de l’économie », s’insurge-t-il.
Cette cohabitation imposée explique d’ailleurs les contradictions au sein du nouveau régime. Si les uns reconnaissent l’urgence d’avoir un accord avec le FMI, d’autres sont plutôt dans la bravade, affirmant que le Sénégal peut s’en sortir sans le soutien du FMI. Ousmane Sonko est le premier à adopter cette posture lors de la présentation du plan de redressement. « Le Sénégal n’a pas besoin du FMI », déclare-t-, ajoutant que le plan de redressement « n’attend rien quasiment de personne, sinon du peuple sénégalais lui-même ». Il n’empêche que ses ministres Cheikh Diba, Boubacar Camara ainsi que Ahmadou Al Aminou Lo ont tous rencontré l’équipe du FMI dans l’espoir de conclure un nouvel accord.
Alors que le FMI termine sa mission au Sénégal, la France craint de la voir s’inviter chez elle. Aujourd’hui, le FMI est au cœur du débat dans l’ancienne puissance coloniale. Paris a peur d’être placé sous la tutelle du FMI. Et l’idée ne vient pas d’une opposition qui cherche à dramatiser, mais plutôt des tenants du pouvoir eux-mêmes. « Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront », a averti dimanche Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics.
Après elle, c’est au tour du ministre de l’Économie et des Finances de reconnaître la menace. Éric Lombard avouait hier dans une émission matinale que le « risque existe que le FMI intervienne ». Mais il va rapidement se rétracter à travers un message posté sur les réseaux sociaux. « Nous ne sommes aujourd’hui, sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation internationale». Ce changement de posture indique la crainte du FMI, y compris chez les grandes puissances, au point que le gouvernement de Bayrou l’agite comme un chiffon rouge.
Après tout, les Français n’ignorent pas ce que la Grèce de Alexis Tsipras a vécu à la fin de la décennie 2000-2010. Les Grecs ont souffert des coupes budgétaires imposées par le FMI.
Les Sénégalais également ont eu écho de ce que le Ghana a vécu récemment. Mais Dakar garde surtout en mémoire les plans d’ajustement structurel des années 80. Aujourd’hui, on craint plus que jamais le retour des mesures d’austérité, présentées comme une nécessité économique, mais ayant surtout des conséquences sociales catastrophiques.
Lors de sa DPG, le Premier ministre Ousmane Sonko avait déclaré qu'"aucun pays n’a jamais été développé par le FMI ou la Banque mondiale". Sonko était encore plus critique dans l’opposition. Mais avec l’exercice du pouvoir, il est obligé de composer avec le FMI et surtout de retenir ses nerfs face aux exigences de l’institution.
Commentaires (21)
Et quant a ces gens qu il parvient a manipuler, ils sont seulement maudits. +80 morts pour des mensongesAida Mbodj par exemple est une de ces maudits. Elle a coule les coule les larmes devant le khalif sur la soi disant maladie et a Dakar Arena sonko lui a dit " tu mens tata. C etait une strategie"
SONKO a brisé cela, il ne dit que la vérité que cela vous plaise où non.
Sonko doit comprendre qu'il n'est plus en campagne politique mais il est le chef du gouvernement et c'est pas avec un " bâton magique" qu'on règle les problématiques du développement !
Il paraît que dans un match de football, le meilleur footballeur, c'est le spectateur... Il dit toujours ce que devrait faire les autres alors que dans le terrain les choses ne se passent souvent comme on veut ! Maintenant que tu es dans le gouvernement, tu vis la réalité des choses ! Discutes avec les anciens, ils pourront te conseiller.... Mak mott na bayi thim reew 🙏🙏
Un café ☕ et un verre d'eau s'il vous plaît 😂
Je suis dans le bureau d'à côté !
L'africain n'a pas attendu le "Blanc".
Par le passé, on avait de gros moyens. C'est ainsi qu'on a construit des ouvrages gigantesques.
Est-ce que tu savais que nous avions réussi un croisement entre Elephant / Cheval /Aigle.
Aujourd'hui disparu, le Chevelphangle qui pouvait soulever 2 tonnes à des hauteurs de 2000 m, etait un assistant incontournable.
La banque mondiale n'appartient pas " aux blancs" ! Il aussi se décomplexer et arrêter ces considérations " raciales" !
Juste il y a moins d" une décennie : l' Algérie presque devant la même configuration sauf un peu plus nantis que le Sénégal
à raison de son fer des ressources minières pétrole gaz , l' Algérie alors endetté trouve le moyen de renflouer ses caisses en ayant
soldé la banque mondiale le FMI ainsi invités de quitter le pays ..
Conclusion : allez voir sur Google : dette Algérie . Voir la réelle et durable conduite à tenir pour notre cher pays disposant désormais
de gaz de pétrole de fer et de phosphates bientôt exploités à bon port
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