Secteur extractif : 90% des revenus dans les caisses de l’État, zéro Franc dans le fond de réhabilitation
Le secteur extractif sénégalais a réalisé un grand bond en 2024 grâce notamment à l’entrée en exploitation (au second semestre) des principaux gisements de pétrole et de gaz et à la progression continue de l’exploitation aurifère. Selon les chiffres du rapport 2024 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Sénégal (ITIE), les revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2024 s’élève à 455,99 milliards FCFA contre 380 milliards FCFA en 2023. Sur cette importante manne financière, 435,82 milliards FCFA sont directement affectés au budget de l’État.
Cependant, au moment où les entreprises extractives et l’État du Sénégal trinquent, les communautés impactées sont dans le dénuement total. Car, une portion congrue des revenus générés est « réservée aux paiements sociaux et environnementaux », a dénoncé lors du lancement du rapport 2024 de l’ITIE, Gnagna Diène, représentante de la coalition des organisations de la société civile pour la transparence dans les ressources minérales au Sénégal « Publiez Ce Que Vous Payez ».
« Ces résultats du secteur extractif sont certes encourageants mais ils nous rappellent l’ampleur des défis à relever auprès des communautés. Et justement à ce titre, il m’en serait fortement tenu rigueur si je me gardais de partager le désespoir et la désillusion de certaines communautés de l’exploitation des ressources naturelles ne cesse d’infliger des stigmates », fustige-t-elle.
Elle a signalé que malgré les chiffres pompeusement annoncés, le secteur extractif peine à tenir ses promesses à l’égard des communautés impactées. « Plus de 90% des flux financiers générés par cette exploitation ont rempli les caisses de l’État. Il est encore désolant de constater que le fonds de réhabilitation n’a encore reçu aucun franc », fulmine-t-elle devant le président de l’ITIE, Thaly Faye et des représentants de la chambre des mines et des sociétés extractives.
Mécanisme clé financé par les sociétés minières elles-mêmes via des comptes fiduciaires pour assurer la restauration environnementale des zones exploitées, le fonds de Réhabilitation des Sites Miniers (FRSM) conjointement géré par l'État et les exploitants, n’est toujours pas opérationnel.
Commentaires (4)
Il faut l’écouter et remédier à cela.
Du courage
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