Lors du 14ᵉ Forum international sur l’énergie pour le développement durable, le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Claver Gatete, a tiré la sonnette d’alarme sur le retard du continent dans l’accès universel à l’électricité. Près de 600 millions d’Africains vivent encore sans énergie, alors même que l’Afrique possède plus de 30 % des réserves mondiales de minerais stratégiques tels que le lithium, le cobalt et le manganèse, mais reste peu industrialisée.

Cette situation traduit un paradoxe majeur : un potentiel naturel considérable qui peine à se traduire en développement économique et en création d’emplois.

Pour remédier à cette situation, Claver Gatete a proposé une approche combinant plusieurs leviers. La valorisation des minerais verts doit soutenir une industrialisation locale capable de créer des emplois et de renforcer les chaînes de valeur africaines.

La mise en place de cadres réglementaires adaptés et stables est jugée indispensable pour attirer les investissements tout en protégeant les intérêts locaux. L’innovation dans l’électrification rurale, à travers les mini-réseaux et les solutions solaires, apparaît comme un moyen efficace de réduire les inégalités d’accès à l’énergie.

Parallèlement, la consolidation des partenariats internationaux, ainsi que le renforcement de la coopération intra-africaine, doit permettre de mutualiser les ressources, les technologies et les financements.

Claver Gatete a également insisté sur la nécessité d’un rééquilibrage du coût du capital pour rendre les investissements énergétiques plus accessibles aux acteurs africains et a appelé à une transition énergétique juste et inclusive. Cette stratégie vise à transformer le potentiel du continent en croissance durable, industrielle et créatrice d’emplois d’ici 2030, faisant de l’énergie un moteur central de l’émergence africaine.