Bineta Diédhiou : « Du tatami aux rêves d’enfants, mon combat continue »
Dotée d'un talent exceptionnel et d'une modestie légendaire Bineta Diedhiou fait partie des plus grandes fiertés fu Sénégal à l'international très engagée elle a défendu les couleurs de son pays avec honneur et succès grâces à ses belles performances et ses nombreuses distinctions honorifiques.
Première Sénégalaise médaillée mondiale de taekwondo, porte-drapeau aux Jeux Olympiques et aujourd’hui mentor pour la jeunesse, Bineta Diédhiou n’a jamais cessé de combattre. De son parcours marqué par la discipline et la fierté nationale est né un projet qui lui tient à cœur : l’Académie Bineta Diédhiou, un centre dédié à l’éducation, au sport et à la protection des plus vulnérables. Rencontre avec une championne dont le combat dépasse désormais les tatamis.
Dans un entretien accordé à seneweb depuis la Chine la championne Sénégalaise est revenue sur ses débuts, sa carrière, ses projets entre autres sujets.
Bonjour Bineta, vous êtes championne internationale de taekwondo. Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?
Je m’appelle Bineta Diédhiou, fille d’Ibrahima Diédhiou grand maître de Taekwondo et fonctionnaire de police. J’ai grandi au camp Abdou Diassé où j’ai commencé le taekwondo alors que je savais à peine marcher. J’ai grandi dans une salle d’entraînement, j’y ai parfois dormi au bord du tatami en suçant mon pouce… Peu à peu, ce sport est devenu ma maison, ma famille, puis ma vie entière.
Qu’est-ce qui vous a motivée à pratiquer ce sport ?
Mon père est un grand maître de taekwondo, et toute ma famille a baigné dans cet univers. Au camp Abdou Diassé, presque tous les enfants pratiquaient le taekwondo. C’était naturel pour moi de suivre cette voie : c’était ma passion, mais aussi un héritage.
Avez-vous fait de hautes études ?
Oui, j’ai toujours cru qu’il fallait allier sport et éducation. J’ai obtenu une attestation de l’ISM Saint-Louis pour un master en management du sport en 2023. J’ai également suivi le programme Athlete 365 Business Accelerator, obtenu un certificat en sponsoring du sport à l’Institut EDGE de Dakar en 2022, avec l’appui du Comité Olympique Sénégalais. Je suis aussi certifiée Personal Trainer depuis 2020, et titulaire de plusieurs diplômes délivrés par des associations olympiques. Ces formations m’ont permis d’élargir mes compétences et de préparer ma reconversion.
En quelle année avez-vous remporté votre première distinction internationale ?
C’était en 2005, quand j’ai décroché ma première médaille mondiale. Ce fut un moment historique, à la fois pour moi et pour le Sénégal.
Vous avez toujours défendu les couleurs de la nation sénégalaise dans vos compétitions ?
Oui, absolument. Pour rien au monde je n’aurais changé de couleurs. Porter le drapeau du Sénégal est un honneur immense, et je continuerai à le défendre avec fierté.
Quel est le plus grand succès de votre carrière ?
Je suis fière d’avoir été la première Sénégalaise à remporter une médaille mondiale en taekwondo. J’ai aussi eu l’honneur de représenter mon pays aux Jeux Olympiques et d’atteindre les quarts de finale en 2008. Être porte-drapeau du Sénégal fut un moment de grâce que je n’oublierai jamais. J’ai également été lauréate du Lion d’or en 2007, prix du meilleur sportif sénégalais de l’année.
Quelles sont vos activités actuelles ?
Aujourd’hui, je mets mon expérience au service de la jeunesse. J’ai eu l’honneur d’accompagner la délégation sénégalaise en Chine pour préparer les Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. J’encadre sept jeunes (trois filles et quatre garçons) en taekwondo, et nous travaillons intensément depuis août pour les préparer à ce grand rendez-vous. Ma mission est de leur transmettre non seulement la technique, mais aussi la discipline, le mental et la confiance nécessaires pour briller.
Avez-vous pensé à mettre en place une académie au Sénégal ?
Oui, c’est un rêve d’enfance. J’ai fondé le projet de l’Académie Bineta Diédhiou, un centre qui sera un sanctuaire pour la jeunesse et les femmes. L’idée est d’utiliser le sport, et particulièrement le taekwondo, comme outil d’éducation, de sécurité et de bien-être. L’académie offrira des programmes gratuits aux enfants des rues pour leur donner espoir et perspective, et accueillera aussi des femmes vulnérables afin de renforcer leur confiance et leur autonomie. Aujourd’hui, le terrain est disponible, les plans et statuts sont prêts, ainsi que le permis de construire. Il ne manque plus que le soutien nécessaire pour ériger ce projet qui me tient profondément à cœur et qui, j’en suis convaincue, servira toute la société.
Quel est votre plaidoyer pour mieux soutenir ce type de sport au Sénégal ?
Le taekwondo m’a façonnée et m’a donné une identité. Mais je sais que beaucoup d’enfants n’ont pas eu les mêmes opportunités que moi. Mon plaidoyer est simple : il faut investir dans le sport non pas seulement comme une compétition, mais comme un véritable levier d’éducation et d’insertion sociale. Chaque tatami ouvert dans un quartier, c’est une rue de moins où des enfants se perdent. Chaque académie construite, c’est une chance donnée à une fille ou à un garçon d’écrire une autre histoire. J’en appelle aux autorités, aux partenaires et à toutes les bonnes volontés : soutenons le sport comme outil de transformation sociale. Car au-delà des médailles, ce sont des vies que nous changeons.
Le mot de la fin ?
Si je devais résumer ma vie, je dirais qu’elle est un combat… mais un combat lumineux. J’ai grandi sur un tatami, j’ai porté haut les couleurs du Sénégal, et aujourd’hui mon plus grand rêve est de transmettre. À chaque enfant qui sourit après un entraînement, à chaque femme qui se redresse plus forte après avoir appris à se défendre, je sais que ma mission a un sens. Mon mot de la fin est un mot d’espérance : je crois profondément que notre pays peut rayonner à travers sa jeunesse, sa culture et son sport. Je continuerai à me battre pour cela, non plus seulement avec mes poings et mes pieds, mais avec mon cœur.
Propos recueillis par Alioune Badara Mané
Commentaires (7)
En plus d'etre une super combatantte de taekwondo , tu es belle bineta .
BRAVO SENEWEBS! Ce genre d'article est le bienvenu.
On a des talents qu'on ne valorise pas.
Chapeau à toi petite sœur
est-ce que elle est célibataire? elle est vraiment mignone
Elle est belle celle la??? Non vous arretez avec son greffage comme poupée russe
elle est magnifique et simple et a fait ce que personne n'a fait au sénégal idiot
Bayile deconner , cette fille est vraiment belle meme sans greffage .
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