Après trente ans d’abandon de leurs villages en raison du conflit dans le sud du Sénégal, les populations de Bilass et Bissine, dans l’arrondissement de Niaguis, et de Mahamouda, dans l’arrondissement de Niassya, retrouvent progressivement leurs terres. La vie reprend peu à peu dans ces localités grâce aux efforts de l’État sénégalais et de ses partenaires, qui ont sécurisé les zones avec l’appui de l’armée et reconstruit des habitats et infrastructures.
Avec l’arrivée des nouvelles autorités sous le régime du président Diomaye, le « Plan Diomaye pour la Casamance » insuffle une nouvelle dynamique pour encourager le retour des populations. Ce plan, porteur d’espoir, soutient la réinstallation dans ces villages, dont certains sont repeuplés depuis 2022. Cependant, les habitants font face à des défis quotidiens et appellent à un accompagnement renforcé. Lors de la visite du ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, le jeudi 26 juin 2025 à Bilass, Bissine et Mahamouda, les populations ont exprimé leurs doléances pour améliorer la mise en œuvre du plan, favoriser un retour massif et consolider la réconciliation, la cohésion sociale et une paix définitive en Casamance.
À Bissine, dans l’arrondissement de Niaguis, Arouna Sagna, porte-parole du chef de village, a salué la sécurité garantie par les militaires : « Nous dormons le poing fermé. Les militaires sont présents à toute heure, cela nous permet de vivre tranquillement. » Toutefois, il a pointé du doigt l’absence d’électricité, d’accès à l’eau et d’une voie principale praticable. « Le village est sombre, il n’y a pas de lumière, cela crée beaucoup de problèmes. Nos parents, restés ailleurs, sont découragés de revenir quand ils apprennent que Bissine n’a pas de courant », a-t-il expliqué.
À Mahamouda, dans l’arrondissement de Niassya, la maire Justine Manga a alerté sur l’état critique de la route menant au village, menacée par l’hivernage. « La route empruntée pour arriver à Mahamouda est presque impraticable. D’ici un mois, aucun véhicule à quatre roues ne pourra passer, ce qui impactera négativement le quotidien des populations », a-t-elle déclaré. Elle a appelé à un soutien accru pour la reconstruction et la cohésion sociale, notant : « Pour des populations séparées pendant des années, il n’est pas évident d’avoir le même comportement. » La maire a insisté sur l’importance de renforcer la cohésion pour ancrer un climat de paix durable dans la région.
Auteur: Max Euclide KANFANY | Publié le: samedi 28 juin 2025
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