À 24 heures de sa demi-finale de barrage face au Gabon à Rabat, l’équipe nationale du Nigeria traverse une préparation chaotique. Entre un boycott d’entraînement lié à des primes impayées et une polémique autour d’Alex Iwobi, les Super Eagles voient leur sérénité fragilisée à un moment crucial de leur parcours vers le Mondial 2026.

 

Arrivés au Maroc le week-end dernier pour aborder une semaine décisive, les Super Eagles Nigéria espéraient profiter de ce rassemblement pour retrouver cohésion, sérénité et stabilité après une phase de qualification mitigée. Deuxièmes du groupe C derrière l’Afrique du Sud, les hommes de Finidi George doivent impérativement franchir l’obstacle gabonais pour accéder à la finale des barrages, prévue dimanche, avant de viser ensuite un ticket lors des éliminatoires intercontinentaux.

Mais l’ambiance studieuse souhaitée par le staff a rapidement volé en éclats. Lundi, joueurs et encadrement ont refusé de prendre part à la séance d’entraînement programmée, dénonçant le non-paiement de primes accumulées depuis plusieurs mois. Un problème récurrent au sein du football nigérian, qui resurgit une nouvelle fois à un moment critique. Des discussions ont été engagées avec la Fédération pour tenter d’apaiser les tensions et rétablir un climat de confiance.

Comme si cela ne suffisait pas, une autre polémique a alimenté la crispation autour de la sélection. Dimanche, Alex Iwobi le milieu de terrain de Fulham a publié sur Snapchat une courte vidéo dans laquelle il semble ironiser sur la qualité de l’hôtel de l’équipe à Rabat. Le ton léger de l’ancien milieu dArsenal été jugé déplacé par de nombreux supporters marocains, qui y ont vu un manque de respect envers le pays hôte.

Face à la montée des critiques, Iwobi a tenté d’éteindre l’incendie dès le lendemain, expliquant que sa séquence avait été « mal interprétée » et qu’il n’avait jamais voulu dénigrer son environnement. « Je suis à l’aise, je joue à Mario Kart. Laissez-moi me concentrer sur le match », a-t-il réagi pour calmer les esprits.

Ces épisodes successifs illustrent les difficultés structurelles qui minent régulièrement la sélection nigériane. Malgré un groupe rempli de joueurs de talents évoluant dans les grands championnats européens, les Super Eagles peinent à installer la sérénité nécessaire pour viser les sommets continentaux et mondiaux.

La demi-finale jeudi contre le Gabon, au stade Moulay Hassan, apparaîtra donc comme un véritable test de maturité. Le Nigeria devra montrer qu’il est capable de dépasser les turbulences internes pour renouer avec l’ambition qui a longtemps fait sa réputation sur la scène africaine.