Célébrée au dixième jour du mois de Muharram, le premier mois du calendrier islamique, l’Achoura communément appelée Tamkharit au Sénégal, est une fête qui a totalement été dénaturée. Si le prophète avait recommandé qu’un jeûne soit observé le jour et le lendemain, certains Sénégalais se concentrent plus sur les préparatifs du «tadjabonne», au point d’oublier les rites religieux. Comme chaque année, l’Achoura est fêtée le 10 ème jour du mois Mouharam, premier mois du calendrier musulman. Et l’année 2012 du calendrier grégorien correspondant à 1434 du calendrier musulman ne dérobe pas à cette tradition.
Cette année encore, les préparatifs vont bon train. Au Sénégal, les marchés et les moulins sont pris d’assaut surtout par les femmes pour les préparatifs de la fête. Principal menu de cette soirée, le «tiéré» est le plus prisé le jour j. Mais en plus du dîner, une pratique jugée païenne par certains religieux n’est pas en reste, il s’agit du «Tadjabonne». Pour l’occasion, de jeunes garçons et de jeunes filles et parfois même des adultes portent des déguisements similaires à ceux de «halloween» chez les Américains. Sauf que la particularité au Sénégal reste le fait que les garçons se déguisent en jeunes filles et vice versa. Une pratique qu’Oustaz Alioune Sall qualifie de non conforme aux principes musulmans. Mieux, martèle-t-il, «cette pratique ne fait pas partie de la fête d’Achoura, je les invite à l’abandonner et à se conformer aux recommandations du prophète (Saw) qui est de jeûner».
A en croire au prêcheur de Sud Fm, «ce sont les talibés qui faisaient le tadjabone pour récolter de la nourriture qu’ils pourront utiliser durant des mois» informe-t-il.
Achoura célébrée différemment d’une communauté à une autre
Si chez les musulmans sunnites et les juifs la célébration d’Achoura correspond à la commémoration de la victoire de Moussa sur le Pharaon, en jeûnant à l’occasion, telle n’est pas la signification donnée à cette fête par les chiites. En fait, ces derniers l’assimilent plutôt à la commémoration du massacre de l’Imam Hussaïn, petit-fils du Prophète. Ainsi, pour la commémoration, les chiites effectuent un pèlerinage à Kerbala en Irak lieu du massacre, où ils se mortifient souvent jusqu’au sang.
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