L’ONG ENDA Energy, en collaboration avec le Réseau des Parlementaires pour la Protection de l’Environnement (REPES), a organisé un forum national axé sur l’adaptation locale au changement climatique. Cet événement stratégique a réuni des parlementaires, des représentants d’ONG, des collectivités territoriales et des acteurs de la société civile, autour d’un objectif commun : renforcer la résilience des communautés à la base.
L’honorable député Samba Dang, vice-président de l’Assemblée nationale et président du REPES, a salué l’initiative d’ENDA Energy qu’il qualifie de "catalyseur entre le terrain et les décideurs". Selon lui, le changement climatique n’est plus une abstraction, mais une réalité vécue quotidiennement par les populations, en particulier les plus vulnérables.
"Nous sommes les porte-voix de ces communautés. L’article 3 de notre Constitution nous oblige à veiller sur leur bien-être, leur cadre de vie. Et aujourd’hui, cela passe impérativement par une évaluation rigoureuse des politiques climatiques", a-t-il souligné.
Il a rappelé la création d’une quinzième commissions parlementaires dédiées à l’évaluation des politiques publiques, notamment celles liées au climat, à la suite de la réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Cette structure permet désormais de suivre de près l’application du budget vert, un outil censé garantir l'intégration des enjeux environnementaux dans les finances publiques.
"Nous devons nous assurer que ce budget, voté à l’hémicycle, se reflète concrètement dans les réalités locales", a insisté le député.
Loi sur le plastique : entre volonté et obstacles
Interpellé sur la loi relative à la gestion des déchets plastiques, Samba Dang a reconnu que l’application reste l’un des principaux défis. Malgré son adoption, la promulgation et surtout la mise en œuvre concrète de cette loi posent encore problème.
"Nous ne pouvons pas interdire l’utilisation de matières plastiques alors que ces dernières continuent d’être légalement importées et taxées. Cela crée une incohérence que nous devons résoudre avec l’administration douanière », a-t-il précisé. Il a également évoqué la nécessité de mesures d’accompagnement pour les collectivités, afin de faciliter l’application locale de la loi et d’ouvrir la voie à une économie circulaire inclusive.
Pour sa part, ENDA Energy plaide pour un changement de paradigme. Aïssatou Diouf, responsable plaidoyer à ENDA Energy, a rappelé que les politiques d’adaptation, malgré leur multiplication, n’atteignent que rarement les communautés qui en ont le plus besoin.
"Les projets sont souvent décidés sans impliquer les bénéficiaires directs. Notre ambition est de mettre les communautés au centre de la planification, de l’action et du financement climatique", a-t-elle déclaré.
Le forum a ainsi permis de poser les bases d’un cadre national de plaidoyer concerté, réunissant collectivités, organisations de la société civile, organisations paysannes et élus.
Ce cadre vise à porter haut les besoins spécifiques des territoires, dans les débats nationaux et internationaux sur l’adaptation climatique. Ainsi, la collaboration avec le REPES est perçue comme une avancée majeure dans la construction de passerelles entre acteurs de terrain et institutions. Les participants ont unanimement salué cette dynamique de dialogue, indispensable pour bâtir des politiques climatiques efficaces, équitables et pérennes.
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