Affaire ASER : Condamné pour « fausses nouvelles », Pape Mahawa Diouf persiste et dénonce une justice instrumentalisée
Invité de l’émission Le Grand Jury ce dimanche 21 décembre 2025, Pape Mahawa Diouf, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR), est revenu sur sa condamnation à un mois de prison avec sursis. Loin de se rétracter, le responsable politique conteste fermement la décision judiciaire et réaffirme la légitimité de ses déclarations sur un présumé détournement de fonds lié au projet de l’agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER).
Après avoir purgé quinze jours de détention provisoire, Pape Mahawa Diouf a révélé avoir fait l’objet de pressions durant la procédure. Selon ses dires, la partie adverse aurait tenté de négocier le retrait de la plainte en échange d'une rétractation publique. Il a affirmé sa fermeté face à ces propositions en précisant : « Les avocats ont continué de me demander de me dédire pour qu'ils puissent retirer leur plainte. Ce que, naturellement, j'ai totalement refusé, leur imposant d'aller au procès pour qu'ils assument leur accusation ».
Au cœur de cette bataille judiciaire figure une somme de 37 milliards de francs CFA. Pape Mahawa Diouf soutient qu'il n'est pas l'auteur de ce chiffre mais qu'il a simplement exercé son rôle de citoyen en relayant une information déjà publique. Il a martelé sa ligne de défense : « Comme je l'ai dit devant le tribunal et répété, j'ai dit simplement qu'il y a 37 milliards qui auraient été détournés selon Thierno Alassane Sall, qui maintient ses propos ». Il a rappelé qu'il s'est toujours exprimé au conditionnel en citant explicitement sa source.
Pour étayer sa position, le responsable de l’APR invoque plusieurs faits récents qui, selon lui, valident l'existence d'une zone d’ombre autour du projet. Il évoque notamment « une présomption de détournement portant sur 37 milliards de francs CFA » et la décision de la banque espagnole Santander de suspendre le décaissement des fonds, exigeant « des justificatifs clairs sur l’usage des fonds déjà avancés ».
Le projet accuserait par ailleurs un retard de livraison inquiétant pour les populations rurales. Alors que 18 mois se sont écoulés sur un contrat de 36 mois, le responsable politique dresse un constat sévère : « Le projet a déjà écoulé 18 mois depuis le début des travaux et il y aurait pas moins de 700 à 800 villages qui auraient dû être électrifiés à ce stade et qui ne le sont pas ».
En conclusion de son intervention, Pape Mahawa Diouf a fustigé la stratégie de ses contradicteurs. Selon lui, transformer une critique politique en affaire judiciaire est une dérive regrettable. Il considère que « les autorités de l’Aser se sont trompées en essayant d'amener au tribunal une question d'opinion », avant de conclure fermement qu'« on ne peut pas judiciariser le débat public ».
Commentaires (3)
Voilà le type d'opposition que nous avons maintenant au Sénégal mais comme dirait Camus, la bêtise insiste toujours.
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