La commission de rédaction de l'Histoire générale du Sénégal n'est pas du tout surprise par la polémique que suscitent ses travaux. Elle s'y attendait et s'y était préparée, d'après un de ses membres, le Pr. Mbaye Thiam, historien et professeur archiviste à l'Ecole nationale des bibliothèquaires, archivistes et documentalistes (Ebad)."C'est vrai qu'il y a beaucoup de polémiques sur le volume qui intéresse l'histoire moderne et contemporaine du Sénégal du 19e siècle au début du 20e siècle. Est-ce nous nous y attendions ? Oui ! Parce que c'est la première fois qu'on tente de sortir l'histoire du carcan académique", explique Pr. Thiam, invité de l'émission Objection sur Sud fm.Il ajoute : "il y a au département d'histoire où j'ai été formé jusqu'à ma thèse, plus d'un millier de thèses de doctorat, de mémoires de Master dont les 90% portent sur l'histoire du Sénégal de toutes les époques. Depuis l'Antiquité égyptienne avec les travaux d'Aboubacry Moussa Lam, du Pr. Cheikh Anta, jusqu'à l'histoire moderne du Sénégal. Tous les segments du pays du Walo au Kayor à la Casamance, aucun espace n'a été épargné". Une production qui, souligne-t-il, n'a jamais été source de polémique.Le fait est que, selon l'historien," comme l'histoire sort du circuit académique pour s'adresser à l'ensemble de la population, ces derniers réagissent à la hauteur de leur compréhension de la discipline". "Cela ne pose pas de problème, selon lui, car il s'agit pour la commission de "prendre acte de cela pour recourir aux vérifications d'usage et rectifier".Ce qui semble être "mal ressenti par des membres de la commission", c'est "la remise en cause de la fiabilité du projet". À ce propos, Pr. Thiam porte la réplique à ces légions de sceptiques qui demandent l'arrêt du projet. "Aucun pays au monde ne peut se passer de son histoire pour écrire son présent", rétorque-t-il.