La communauté des infirmiers-chefs de poste (ICP) et des majors du Sénégal, réunie au sein de leur amicale nationale, a remis ce dimanche une somme importante d’argent à la famille de feu Mamadou Samba Diallo, ICP du poste de santé d’Arafat, lâchement assassiné sur son lieu de travail. Cette contribution, fruit d’une collecte nationale, vise à soulager la douleur de la famille et à témoigner de la solidarité de ses collègues face à cette tragédie.
«?On regrette la disparition de notre collègue difficilement, on l’a trouvé dans son poste, l’a agressé et l’a tué. C’est un acte barbare qu’on dénonce énormément?», a déclaré Ousmane Ndour, président de l’Amicale nationale des ICP et majors du Sénégal. Il a ajouté : «?L’ensemble des collègues sont venus apporter leurs condoléances à la famille du défunt et profiter de cette occasion pour lancer notre cri de cœur à l’État, qui doit venir en aide à la population et aux ICP qui n’ont pas de sécurité.?»
La disparition brutale de Mamadou Samba Diallo, survenue alors qu’il assurait son service dans un contexte d’insécurité croissante, a suscité une vive indignation dans le corps médical communautaire. Ses collègues, tout en rendant hommage à son engagement professionnel, appellent les autorités à agir pour sécuriser les structures sanitaires.
«?Nous rappelons aux autorités que notre sécurité doit être assurée, soit par le recrutement et l’affectation d’un personnel qualifié, soit par la mise en place d’un système de surveillance?», a insisté Abdoul Aziz Sylla, ICP de Dimiskha. Il a précisé que l’amicale a également profité de cette visite pour rappeler qu’«?on est toujours dans la dynamique d’attendre que la lumière soit faite par rapport à ce qui s’est passé?».
Les professionnels de santé dénoncent aussi l’absence de mesures d’accompagnement pour les familles de leurs collègues décédés dans l’exercice de leurs fonctions. «?Le défunt Mamadou Samba Diallo a laissé derrière lui une femme et des enfants. L’État doit prendre en charge leurs besoins, notamment en matière de santé et de scolarité?», a plaidé Ousmane Ndour.
Abdoul Aziz Sylla a de son côté rappelé un précédent douloureux : «?Un collègue de Mbirkilane est décédé depuis longtemps suite à un accident de circulation avec sa moto de service. L’État aurait dû accompagner sa famille, mais malheureusement ils ont coupé son salaire. C’est quelque chose que nous dénonçons avec la dernière énergie.?»
L’amicale entend poursuivre ses actions de plaidoyer pour une meilleure protection des agents de santé, en particulier ceux isolés dans des zones à risque, et appelle à des réponses concrètes de l’État pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Auteur: Mor Ka | Publié le: dimanche 01 juin 2025
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