A quelques jours de la fête de Korité, les poulets restent toujours chers sur le marché. Les commerçants expliquent cela par le renchérissement de l’aliment de volaille.Le marché «Gueule Tapée » des Parcelles assainies grouille de monde en cette matinée. Malgré la chaleur, les marchandages animent ce lieu. Mimi Badji, une jeune femme de teint clair, est en marchandage serré avec un vendeur de poulet. Habillée d’une tenue de deux pièces à la sénégalaise, cette dame au commerce facile parvient à acheter trois poulets à raison de 3.750 francs Cfa l’unité. « C’est difficile mais il faut faire plaisir à la famille. Depuis le début du ramadan, les prix n’ont jamais baissé. Ils varient entre 3000, 3500 et 4000 francs Cfa. On parle de poulets importés, mais nous ne les avons pas encore vus », lance-t-elle. Elle déplore la mauvaise qualité des poulets. « Avant-hier, j’ai acheté un poulet qui ne pèse même pas 2 kilos, à 3000 francs Cfa. Cette année, la Korité risque d’être difficile pour les familles à revenus faibles. Tout est cher », soutient-elle.
Le prix de l’aliment de volaille comme alibi
Croisée aux abords du marché, Combé Faty tient dans ses mains quatre gros poulets du pays. «Je les ai achetés à 16.000 francs Cfa », informe-t-elle. La jeune coiffeuse d’ajouter : « chez nous, le papa nous interdit de manger les poulets d’élevage. Peu importe le prix, l’essentiel, c’est de manger de la bonne viande, le jour de la Korité. C’est ce qui explique notre choix pour les poulets du pays.
Quel que soit le prix, nous achèterons 15 poulets pour la fête », souligne-t-elle. A quelques mètres d’elle, une autre femme, sous le couvert de l’anonymat, déclare : « les Sénégalais sont tenaillés par la crise économique. C’est pourquoi, certains préfèrent les poulets importés. C’est moins cher et plus économique lorsqu’on est une grande famille », indique-t-elle.
Quant aux vendeurs, ils refusent de porter le chapeau de la cherté des poulets. Malick Dieng trouvé chez «Ndiaye Guinar », l’un des plus grands grossistes de la zone, explique que c’est la cherté des aliments et la rareté des poussins, qui sont à l’origine de cette hausse des prix. « Ici, les prix sont fixés en fonction du poids et de la qualité. Néanmoins, il faut reconnaître que l’aliment coûte très cher », confie le jeune homme. La quarantaine d’âge consommée, le vendeur Modou Diop confirme les propos de Malick Dieng. «C’est normal que les poulets soient chers. Les éleveurs échangent au même prix que nous. Les éditions précédentes, j’écoulais vite et bien mes poulets. Aujourd’hui, la donne a changé. La marchandise se fait de plus en plus rare et chère, tandis que les clients sont tenaillés par la crise économique », explique le vendeur. Interpellé sur l’augmentation des aliments, Fatou Bintou Niang, représentant la Sedima (société qui produit de l’aliment de volaille) au niveau du marché, se défend. Selon elle, la cherté du poulet s’explique par le prix actuel du sac. « Aujourd’hui, le sac d’aliment de volaille qui coûtait 13.950 francs Cfa, est vendu à 14.000. On nous vend les poussins à 435 francs Cfa que nous revendons à 450 francs Cfa. C’est malhonnête de vouloir nous faire porter le chapeau », se défend-elle.
Tata SANE
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